C’est ce matin que s’ouvrent au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) les travaux sur les états généraux de la décentralisation. Ils dureront trois jours (21 au 23 Octobre). Considérés comme une des nombreuses solutions de sortie de crise de notre pays, ces états généraux se tiendront en l’absence des éléments du Mouvement National de Libération de l’Azawad et de Haut Conseil pour l’Unicité de l’Azawad. L’absence de ces deux mouvements aura pour conséquence majeure, de l’avis de nombreux observateurs, le rejet par eux des principales recommandations.
MNLA
Si en dix ans la mise en œuvre de la décentralisation a permis d’enregistrer des acquis importants notamment dans le domaine de la fourniture des services de base, il est faut reconnaître que certaines difficultés de natures diverses, persistent. Parmi celles-ci, le problème de la gestion des régions Nord du Mali. Une partie du pays qui à fait l’objet d’un traitement particulier de la part des différents régimes et gouvernements qui se sont succédés à cause dit-on de la pauvreté de la zone. En témoigne les nombreuses agences et programmes mis en place pour son développement. Mais, chaque fois, des mouvements se sont créés et ont pris des armes pour porter leurs revendications.
L’une de ces revendications et qui sera certainement au centre de ces états généraux, c’est la demande d’un « statut particulier » pour le nord ou encore « d’autonomie avancée » pour la zone. Qu’est- ce qu’il faut comprendre par ces termes ? Les travaux tenteront de trouver les réponses.
Mais, d’ores et déjà, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, a sa propre vision. « Nous avons eu suffisamment d’illustrations que l’Etat central n’est pas celui de nos vœux. Nous avons voulu, avec la reforme de la décentralisation que je peux qualifier de reforme majeure de la 3ème République, remettre les communautés au centre et à la fin de nos politiques. Je travaillerai, sans relâche, à la stratégie d’un développement local qui rendra Kidal, Tombouctou, Gao, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kayes et le district de Bamako en responsabilité totale de leur développement dans un Etat éclairé, riche, pertinent et fier de sa diversité. Les états généraux de la décentralisation incessamment attendus, tireront toutes les leçons de notre dispositif de notre gouvernance, en faisant appel à toutes les compétences internes et y compris celles internationales. C’est une opportunité irremplaçable pour évaluer le passé et projeter un futur inclusif. »
L’autogestion des régions est prise en compte par le président, mais, à travers une décentralisation « new look » et non comme le voudraient les éléments du MNLA et du HCUA. Conscients que les résultats de ces états généraux n’iront pas dans le sens voulu par eux, ils les récusent. Mossa Ag Attaher, chargé de communication et porte-parole du MNLA a fait savoir que « le MNLA rejette catégoriquement le calendrier fixé par le gouvernement du Mali, pour organiser les élections législatives, les assises sur les régions du Nord et les états généraux de la décentralisation ».
Avec pour objectif, d’approfondir la gouvernance par le processus de décentralisation pour un développement équilibré du territoire et engager la réforme de l’Etat, ces états généraux selon bon nombre d’observateurs, aura un goût d’inachevé s’ils ne faisaient pas l’unanimité et étaient contestés par ceux- là qui sont à l’origine des problèmes que le gouvernement tente de résoudre par ces états généraux.
C’est donc dans cette atmosphère de contestation que s’ouvrent ce matin, les travaux de la décentralisation, censés résoudre en partie la crise que traverse le Mali.
La rédaction