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Retrait des forces françaises de l’espace CEDEAO : L’histoire retiendra que c’est le Mali qui a donné le ton
Publié le vendredi 3 janvier 2025  |  Le triomphe
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© aBamako.com par MS
Meeting du mouvement Yerewolo debout sur les remparts à Kati
Bamako, le 12 octobre 2021. Le mouvement Yerewolo debout sur les remparts a organisé un grand meeting à Kati ce mercredi sur la situation socio-politique du pays
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Il était inimaginable il y’a quelques années qu’un chef d’Etat ivoirien puisse avoir le kilo de demander à la France de retirer le 43 eme bataillon d’infanterie de marine basé à Port-BOUET depuis 1978. C’est désormais chose faite. En effet suite à la décision courageuse des autorités de la transition malienne, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara dans son discours de nouvel an a annoncé le retrait du corps expéditionnaire français à compter de la mi-janvier 2025.

On peut dire sans risque de se contredire qu’un nouveau jour se lève sur l’Afrique grâce au Mali et l’histoire retiendra cela. Tout est parti du Mali suite au changement intervenu en mai 2021 à la tête de l’exécutif avec le départ du président Bah Daou et l’arrivée du jeune général de division Assimi Goita issu de la jeune génération d’officiers des armées africaines. Un officier qui n’a pas connu l’époque du Soudan français donc décomplexé. Avec ses compagnons d’armes les généraux Sadio Camara, Modibo Koné, Ismael Wague et Malick Diaw sous l’impulsion de l’ex-Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga, il prend une décision audacieuse en s’alliant à la grande Russie pour bouter hors du Sahel les hordes de pillards terroristes. Une mesure prise suite au bilan mitigé des forces internationales dominées par la force française Barkhane. Rappelons qu’après plus de dix ans de présence permanente ces forces sont restées impuissantes face aux tueries de masse et contre les forces gouvernementales et contre les populations civiles. Suite à ce constat amer, il fallait faire un choix difficile. Ce choix a été la collaboration avec Moscou pour mieux appuyer toutes ces forces en présence. Paris qui voyait d’un mauvais œil cette présence va menacer de se retirer. Ce qui sera du goût des autorités maliennes qui vont pousser vers la sortie cette force qui avait des liens sulfureux avec la Coordination des mouvements de l’Azawad qui occupait la ville de Kidal. Preuve de la complicité de l’hexagone, Christophe Sivillon chef du bureau de la MINUSMA à Kidal a eu le gabarit de dire : bienvenue aux délégations venues du Mali et de l’étranger. Même s’il a été prié de vider le plancher dans les vingt quatre heures, sa déclaration n’a pas échappé à l’opinion publique malienne car il s’agissait bien d’un diplomate français. Comme pour se foutre de la gueule du Mali c’est le porte-parole de la MINUSMA Olivier Salgado qui va battre en brèche les accusations du Mali contre quarante neuf militaires ivoiriens qui sont venus au Mali dans des conditions douteuses. Les preuves étaient déjà suffisantes pour rompre avec la France et sa suite. Face à ces dérives dans un grand sursaut patriotique à la demande du peuple malien c’est le G5 Sahel qui va le premier faire ses cartons après suivra la task force européenne « Tukuba » ensuite l’opération « Barkhane ». Par la suite le monde entier découvrira à la tribune des Nations Unies, le banditisme de la France. Pire au niveau du conseil de sécurité, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop lors d’une confrontation démontrera que la France n’est pas blanche comme neige. En disant à la 76 eme Assemblée générale des Nations Unies que la France a abandonné le Mali en plein vol l’ancien Premier ministre Docteur Choguel Maiga a fini de dévisager celle qui a été accueillie en libératrice le 11 janvier 2013 à travers l’opération Serval qui en son temps a été applaudie par l’ensemble de la communauté internationale. Encore faudrait t-il rappeler que ce jour là face à la progression foudroyante des terroristes vers la Venise malienne Mopti suite à la chute de la ville de Konna , le Président François Hollande à la demande du président de la transition de l’époque le Pr Dioncounda Traore va ordonner aux armées françaises de prêter main forte aux forces maliennes qui avaient le moral en berne en raison de certains facteurs internes. Dans la ferveur populaire, le Professeur Traore tiendra un discours resté célèbre : chaque malien est soldat, le Mali est un leg éternel que chaque génération se doit de transmettre intact. Dans l’enthousiasme populaire beaucoup de Maliens ont donné le nom Papa Hollande à leurs enfants. Une rue de Konna a été baptisée en l’honneur de Damien Boiteux premier soldat tricolore a tombé au front. Au boulevard de l’indépendance sous un tonnerre d’applaudissements le libérateur Hollande dira que c’est le plus grand jour de sa carrière politique. Venue en lion féroce et en sauveur, la légion française quittera 8 ans plus tard comme un chien édenté la queue entre les jambes. Ce départ sera le déclic qui va encourager le Burkina Faso a demandé le départ de l’opération Sabre après le coup d’état du capitaine Ibrahim Traore et ensuite le départ des forces françaises du Niger après la chute du président Bazoum Mohamed. Entre la peste et le cholera, il fallait choisir et le choix a été porté sur la Russie dirigée par le président Vladimir Poutine. Comme une contagion, le Tchad par la voix de son jeune président le maréchal Mahamat Idriss deby et non moins fils du défunt président maréchal Idriss Deby va exiger le départ du dispositif français Epervier même si pour beaucoup ce n’est qu’un leurre. Le pays de la Teranga qui a inauguré une ère nouvelle avec la venue de deux jeunes dirigeants Bassirou Diomaye Faye président de la République et Ousmane Sonko Premier ministre n’a pas tardé à faire savoir à Paris que la Base de Ouakam doit redevenir sénégalaise. Le président Modibo Keita qui avait demandé le 20 janvier 1961, l’évacuation par la France de toutes ses bases se trouvant au Mali peut continuer à dormir en paix sans un autre Requiem.


Badou Sidy Koba
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