Violations de droits de l’homme au mali durant la crise sécuritaire et politico-institutionnelle : Une mission de la CPI au Mali pour mener des enquêtes
Une mission de la Cour pénale internationale (CPI) séjourne au Mali depuis quelques jours pour enquêter sur les crimes relevant de sa compétence commis durant la double crise sécuritaire et politico-institutionnelle dans notre pays.
La crise sécuritaire a été provoquée par les groupes armés rebelles (MNLA) jihadistes (Ansar Dine, AQMI et MUJAO) qui se sont ligués pour chasser l’armée malienne du nord et l’occuper 12 mois d’affilée en exerçant les pires violences sur les populations (meurtres, viols, tortures, mutilations, vols, pillages etc) et en détruisant des biens culturels classés au patrimoine mondial de l’humanité. En juillet 2012, la CPI a annoncé son intention d’ouvrir une enquête préliminaire sur ces crimes et le 16 janvier 2013, elle a pris la décision de mener cette enquête.
Les crimes relevant du domaine de compétence de la CPI sont le meurtre, les mutilations, les traitements cruels et la torture, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des biens protégés, les condamnations prononcées et les exécutions effectuées sans un jugement préalable rendu par un tribunal régulièrement constitué, le pillage et le viol. De nombreux rapports d’enquête et témoignages établis tant par des organismes nationaux maliens qu’internationaux ont confirmé que les groupes armés cités se sont bien rendu coupables des crimes énumérés.
Quant à la crise politico institutionnelle, elle est survenue à la suite du coup d’Etat militaire qui a renversé le pouvoir démocratique du président ATT. Il s’est accompagné de plusieurs crimes, délits et exactions commis tant sur des civils que des militaires. Ceux commis entre le 22 mars et le 12 avril 2012 ont été amnistiés par l’Assemblée nationale du Mali le 18 mai 2012. Toutefois, d’autres crimes et délits ont été commis de cette date à la fin de la transition politique le 3 septembre 2013.
En février 2013, la Cour a fait savoir qu’elle se réserve le droit d’entreprendre des investigations sur certains événements survenus pendant et après le putsch du 22 mars 2012, notamment les combats meurtriers (le 30 avril) entre Bérets verts et Bérets rouges, ainsi que les disparitions de soldats, les arrestations arbitraires et les tortures qui se sont ensuivies.
On devrait en savoir plus dans les jours à venir.
M. Diop.