Société
L’abandon du FCFA, un pas crucial pour l’AES vers une Souveraineté économique et politique renforcée.
Publié le mercredi 26 mars 2025 | Autre presse
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Le poids de l’AES en Afrique de l’Ouest
L’Alliance des États du Sahel (AES) est une organisation regroupant trois pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces Nations partagent des défis communs en matière de sécurité, de développement économique et de stabilité politique.
Ces trois pays occupent une position stratégique avec une superficie totale d’environ 2 781 390 km², représentant près de 9 % de la superficie de l’Afrique, et une population d’environ 71,3 millions d’habitants, soit environ 5 % de la population africaine. Leur produit intérieur brut (PIB) cumulé est estimé à environ 52 milliards de dollars, soulignant ainsi leur importance économique et géopolitique.
Tendances générales des échanges commerciaux entre l’AES et la CEDEAO
Les pays membres de l’AES exportent principalement des matières premières telles que l’or, le coton, l’uranium et le bétail. Ces produits sont acheminés vers les pays côtiers de la CEDEAO ainsi que vers d’autres marchés internationaux, transitant par les ports de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Sénégal, du Nigeria, de la Guinée Conakry, du Togo et du Bénin. Les produits agricoles, notamment le coton, les mangues et les oignons, ainsi que le bétail, jouent un rôle clé dans les échanges commerciaux régionaux.
Il faut aussi noter que les pays de l’AES dépendent des importations pour répondre à certains de leurs besoins en produits pétroliers, denrées alimentaires et biens manufacturés. Ces produits proviennent principalement des pays côtiers de la CEDEAO, tels que le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Ghana..., ainsi que d’autres pays hors d’Afrique.
Sur le plan Géopolitique
Les changements de régime au Burkina Faso, au Mali et au Niger, qui forment aujourd’hui la Confédération des États du Sahel, ont été influencés par une combinaison de facteurs internes et externes. Ces pays sont en Transition sous des régimes militaires (soutenu par une grande partie importante de leur population) principalement en raison de crises multidimensionnelles.
Les changements de régime sont le résultat d’une combinaison de facteurs internes (insécurité, mauvaise gouvernance, injustice, impunité, corruption...) et externes (influence étrangère, dynamiques régionales). L’attitude honteuse de la CÉDÉAO vis-à-vis des trois pays (le Burkina Faso, le Mali et le Niger) dictée par les ingérences extérieures a été un des facteurs qui a poussé à la création de l’AES.
La Souverainetés Économique de l’AES
En effet l’abandon la monnaie coloniale FCFA pourrait effectivement être un pas important vers la pleine Souveraineté Économique pour la Confédération des États du Sahel, pour plusieurs raisons.
Brève historique du FCFA
Le franc CFA est la monnaie commune de 14 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, Il a été créé le 26 décembre 1945, une quinzaine d’années avant l’indépendance des colonies françaises. Il s’appelle alors « franc des colonies françaises d’Afrique ». Il prendra par la suite la dénomination de « franc de la Communauté financière africaine » pour l’Afrique de l’Ouest et « franc de la Coopération financière en Afrique centrale » pour l’Afrique centrale.
Huit pays en Afrique de l’Ouest utilisent cette monnaie, à savoir, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo qui constituent l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont l’Institut d’émission est la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), créée en 1962 et dont le siège est à Dakar.
Lors de sa création, le franc CFA vaut 1,70 francs français. Cette parité est maintenue jusqu’en 1948 où une dévaluation du franc français ramène la parité à 1 franc CFA pour 2 franc français. Par la suite, cette parité sera conservée jusqu’en 1994 ; hormis le fait que la réforme du nouveau franc en France en 1960 ramènera mécaniquement la parité à 100 francs CFA pour 2 francs français.
La valeur du FCFA, auparavant indexée sur le franc français, est indexée de nos jours sur l’euro, avec une parité fixe. 1 euro = 655,957 francs CFA. La moitié des réserves de change des pays utilisant le franc CFA sont déposées auprès de la Banque de France.
le facteur de stabilité souvent évoqué pour justifier le maintien du franc CFA est plutôt l’une des principales raisons pour lesquelles cette monnaie ruine les économies des pays qui l’utilisent.
Pourquoi abandonner le FCFA ?
L’abandon du FCFA serait aussi un acte symbolique fort, affirmant l’Indépendance et la Souveraineté des États membres de l’AES face aux anciennes puissances coloniales. Ce qui permettra d’échapper à la main mise de la France sur la politique monétaire, ainsi éviter l’encadrement économique des pays de l’AES. Cela pourrait renforcer le sentiment d’unité et d’identité au sein de l’AES.
Une monnaie unique permettrait aux États membres de l’AES d’adopter des politiques économiques plus flexibles pour favoriser la croissance, soutenir les secteurs stratégiques et répondre aux chocs économiques spécifiques dont ils sont victimes.
Il faut noter qu’une monnaie commune à l’AES faciliterait le commerce entre les États membres en réduisant les coûts de transaction et en éliminant les risques de change, renforçant ainsi l’intégration économique.
Avec une politique monétaire Souveraine, bien gérée, l’AES pourrait rassurer les investisseurs étrangers, qui voient d’un bon œil des politiques économiques claires et stables.
Pour remplacer le FCFA par une nouvelle monnaie nécessite beaucoup de réflexions, des stratégies élaborées par des experts compétents dans le domaine, une base économique solide et une stabilité macroéconomique. Nous avons aujourd’hui des ressources humaines pour élaborer les stratégies qui nous conduiront à la création d’une monnaie unique.
Il est important de savoir qu’une mauvaise gestion monétaire pourrait entraîner une perte de confiance, provoquant inflation et dépréciation.
La création d’une monnaie nécessite des institutions financières solides et intégrées, ainsi qu’une coordination étroite entre les pays membres.
Si l’AES parvient à surmonter ces défis, l’abandon du FCFA pourrait en effet être un pas crucial vers une Souveraineté économique et politique renforcée.
Abdoulaye Diallo dit Honorable Sénateur Abdoul Diallo
Président du Réseau des Communicateurs, Bloggeurs et Activistes Professionnels du Mali - RECOBAP
Chargé de Communication du Collectif Pour la Refondation du Mali - COREMA
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