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L’Essor N° 17586 du 26/11/2013

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Engrais : Des mesures pour réglementer la filiere
Publié le mercredi 27 novembre 2013  |  L’Essor




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Les structures de contrôle de qualité des engrais ont besoin d’être mieux outillées et formées

La Direction des Finances et du Matériel (DFM) du ministère du Développement Rural a servi de cadre la semaine dernière à la réunion du comité national des engrais (CNE). Organisée par la Direction nationale de l’Agriculture (DNA) en collaboration avec le programme de santé du sol (SHP) du Projet « Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), la réunion a examiné le contexte environnemental relatif à la gestion des engrais, proposé des mesures susceptibles de contribuer à l’amélioration des conditions, des modalités de production et de l’emploi des engrais de qualité.

La réunion s’est également penchée sur les réalisations et acquis du projet AGRA-SHP contrôle de qualité des engrais au Mali. Elle a aussi pris connaissance des recommandations des travaux du premier forum annuel des acteurs de la filière des engrais en Afrique de l’Ouest avec comme thème « Garantir un environnement politique et réglementaire propice au commerce et l’utilisation des engrais en Afrique de l’Ouest » qui s’est tenu à Accra (Ghana) du 18 au 19 septembre dernier. L’article 2 de la loi N°08-008 du 28 février 2008 relatif au contrôle de qualité des engrais définit l’engrais comme toute substance ou tout mélange de substances contenant de l’azote, du phosphore, du potassium ainsi que tout autre élément nutritif des plantes, fabriqué ou vendu à ce titre ou présenté comme tel.

L’article 3 de la même loi stipule que le contrôle des engrais est instauré aux fins de garantir la qualité et de prévenir les problèmes écologiques liés à leur utilisation notamment l’eutrophisation des eaux de surface, l’accumulation de nitrates dans la nappe phréatique, l’acidification des sols et l’émission d’oxyde nitreux. L’article 6 dudit texte précise lui aussi que le contrôle de qualité des engrais porte sur le respect de la réglementation en matière de commerce, de concurrence, l’existence de résidus de fertilisants dans les denrées alimentaires en vue de mettre en évidence les effets sur l’organisme humain, la texture, la qualité des engrais, leur action sur l’environnement, la modification de la composition des engrais ainsi que leur mode d’utilisation dans les exploitations agricoles.

Ce contrôle est effectué au cordon douanier, dans les laboratoires, sur les marchés intérieurs et dans les exploitations agricoles, indique l’article 7 de cette loi. De la campagne 2010 à 2012 dans le cadre du projet AGRA portant sur le contrôle de qualité des engrais dans notre pays, 396 échantillons d’engrais minéraux et 12 autres de type fumier ont été collectés et analysés au laboratoire Sol Eau Plante (LaboSEP).



UN Rôle capital. Deux types d’engrais sont essentiellement utilisés dans notre pays, à savoir les engrais chimiques minéraux importés ou produits sur place et les engrais organiques avec une progressive intégration agriculture-élevage dans les exploitations agricoles. Les engrais chimiques minéraux sont le complexe coton, le complexe céréales, l’urée, le sprinter, la phosphate diammoniaque, le super, le triple simple, la chlorure de potasse. Les engrais complexes sont importés notamment du Sénégal (SENCHIM), de la Côte-d’Ivoire (HYDROCHEM), du Nigeria et de la Norvège (YARA).

Dans notre pays, « Toguna industrie » et « Sogefert » confectionnent des mélanges d’engrais notamment les mélanges pour le coton et les céréales. Par ailleurs, certaines unités locales produisent des engrais minéraux comme le « Nyéléni, le « Sugubè-sugubè » et le phosphate naturel de Tilemsi. Les engrais organiques eux sont composés de « Sabugnuma », « Toguna », « Orgafert », le compost, la terre de parc avec et sans paille et les ordures de case. Ces matériaux organiques sont pauvres en phosphore et d’une composition chimique très variable. De nos jours, les quantités d’engrais sont en constante augmentation, dépassant les 300.000 tonnes par an. Les quantités totales d’engrais subventionnées pour la campagne agricole 2012-2013 sont estimées à 298.520 tonnes, dont 129.203 tonnes d’urée, 30.493 tonnes de DAP, 53.424 tonnes de complexe céréales, 85.400 tonnes de complexe coton et 14.990 tonnes d’engrais organique (fumier).

Le conseiller technique du ministère du Développement rural, Moussa Camara a rappelé que les engrais jouent un rôle capital dans la productivité agricole. Car, la plupart de nos sols répondent positivement aux apports de ces minéraux à cause de leur faible niveau de fertilité. Des recherches effectuées ont montré des gains de rendement allant de 30 à 50% par rapport aux témoins sans engrais.

Cependant, il est à noter que les engrais fournis aux producteurs ces dernières années posent constituent des facteurs de soucis en termes de qualité (principes actifs) et de quantité (poids des sacs). Moussa Camara a invité le Comité national des engrais à faire des propositions sur les principes, les orientations générales de la réglementation des engrais, des mesures susceptibles de contribuer à la normalisation, à la définition, à l’établissement des modalités de production, d’emploi des engrais de qualité. Il leur a aussi demandé de contribuer à mettre à la disposition du gouvernement des outils d’aide de décision dans les cas, où les engrais mis à la disposition des producteurs sont de mauvaise qualité.

Les assises ont enfin recommandé de relancer le Royaume chérifien du Maroc sur la réalisation de l’étude sur la carte de la fertilité des sols, de renforcer les moyens d’actions des structures de contrôle de qualité à travers l’équipement et la formation, d’organiser périodiquement des rencontres entre la Direction nationale de l’Agriculture, l’Institut d’économie rurale (IER) et les sociétés importatrices d’intrants sur les problèmes liés aux engrais. Les participants ont également recommandé la poursuite de l’utilisation des engrais organiques, l’étude sur l’impact de la subvention des engrais sur la productivité agricole, l’harmonisation des textes nationaux et communautaires relatifs aux engrais, la revue du prix du sac de l’engrais par rapport au dosage et au poids. Par ailleurs, les participants ont retenu que la fertilisation organo-minérale est la clé de voûte de la restauration, voire du maintien de la fertilité des sols et de l’intensification de la productivité agricole. C’est pourquoi, un accent particulier a été mis sur l’augmentation de la teneur en matière organique du fumier pour une meilleure efficacité biologique, physique et chimique.

S. Y. WAGUE



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Cameroun : LES OGM AU CŒUR DU DEBAT AGRICOLE

Des variétés hybrides productives et des variétés génétiquement modifiées performantes. Lesquelles choisir ?



Dans son village Obala, dans le sud du Cameroun, Jean Olinga explique à ses fils les rudiments de l’utilisation du maïs hybride, indiquant que cette variété est élaborée à l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) à Yaoundé, la capitale.

Olinga, qui est un producteur agricole, ajoute que la commercialisation de cette variété de maïs a débuté en 2010 dans ce pays d’Afrique centrale. Selon lui, grâce aux semences hybrides, elle a un rendement de huit à 10 tonnes à l’hectare, contrairement à la variété composite la plus utilisée sur le marché local et qui produit quatre à six tonnes de maïs à l’hectare.

Sur l’accès aux semences hybrides, Olinga déclare ne pas avoir de difficultés. «Quand j’ai besoin de m’en procurer, je vais à l’IRAD pour avoir des semences de bonne qualité», dit-il le 21 septembre.

Toutefois, selon des organisations locales de la société civile, cette variété de maïs n’est pas très éloignée du maïs dit transgénique dont l’utilisation reste interdite au Cameroun. Bernard Njongang, président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs, explique «Ce n’est pas une variété à la disposition de tous. Un kilogramme de maïs hybride se vend à près de trois dollars (1.300 Fcfa) contre un peu plus d’un dollar (650 Fcfa) pour le maïs composite qui est le plus utilisé à travers le pays». «Ce maïs hybride a de fortes contraintes, les mêmes d’ailleurs que le maïs transgénique, en termes d’utilisation d’engrais et de pesticides», ajoute Njongang.

Face à ces exigences, l’introduction, ou non, des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture locale, est revenue au cœur des débats. En effet, une étude présentée en juillet 2013 par des chercheurs en biotechnologie de l’Université de Yaoundé I, indique que près de 25 % des denrées alimentaires importées par le Cameroun contiennent des OGM. Parmi ces produits, figurent notamment les huiles de table, la sardine et le riz. Les promoteurs des OGM estiment qu’il devient urgent de se référer à ce type d’agriculture, pour combattre l’insécurité alimentaire et la famine. Selon les dernières estimations du bureau local du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, un enfant sur trois souffre chaque année de famine au Cameroun.

L’agriculture transgénique permettra, selon eux, de subvenir aux besoins alimentaires des populations. «En introduisant les OGM dans notre agriculture, nous pourrons augmenter le rendement tout en rendant les plantes capables de produire leur propre ‘biopesticide’ et de capter, dans l’air, l’azote dont elles ont besoin. Car la population croît plus vite que les biens alimentaires», explique Hortense Dodo, experte en biotechnologie.

Une voie que les paysans sont tentés de suivre: «Avec le maïs composite, nous arrivons à peine à faire des récoltes de quatre tonnes par hectare, alors que ceux qui ont les moyens d’utiliser le maïs hybride doublent leur production. Si les OGM avaient été introduits au Cameroun, nous aurions pu faire des récoltes allant à 11 tonnes sur un hectare», confie Joël Ondobo, cultivateur dans la région du Centre. «Il faut que le gouvernement trouve une solution à ce problème». Selon Dodo, «c’est un devoir scientifique que de mettre la pression sur les parlementaires afin de voter les lois sur la biosécurité et apporter un plus à l’agriculture nationale». Le ministère de l’Agriculture se dit ouvert au développement des biotechnologies, pour les perspectives d’autosuffisance alimentaire. Mais, Sylvestre Ndongo, responsable de la communication du programme maïs explique: «Ces semences [du maïs hybride] n’ont rien à voir avec les OGM. Elles sont mises au point à l’IRAD avec l’autorisation du gouvernement. Les manipulations ne sont pas les mêmes que pour le maïs OGM».

En 2010, la principale entreprise agroindustrielle du pays, la Société de développement du coton (SODECOTON), comptait sur les OGM pour booster sa production de 30 %. Seulement, la loi relative aux OGM, adoptée en avril 2003 par le parlement n’est pas encore entrée en vigueur, son décret d’application n’ayant pas encore été pris par le gouvernement camerounais. Ce qui retarde la mise en œuvre du plan d’action de la SODECOTON. Au Comité national de biosécurité, un responsable qui a requis l’anonymat, explique la lenteur dans la prise du décret d’application par le fait que la loi doit être révisée par des juristes étrangers qui pourraient y corriger d’abord certaines insuffisances.

Samuel Essoungou Ndemba, président de l’Association camerounaise pour la défense des consommateurs, déclare être favorable à la mise en œuvre de cette loi qui, dit-il, pourrait grandement aider le pays à lutter contre la famine si elle est bien élaborée et bien appliquée. Cependant, en l’état actuel, admet-il, la loi «comporte de nombreuses insuffisances susceptibles de fausser le débat».



Source IPS international


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