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L’Essor N° 17593 du 8/1/2014

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Rapatriement des Maliens de Centrafrique : le traumatisme est toujours là
Publié le jeudi 9 janvier 2014  |  L’Essor


© aBamako.com par A S
Arrivée à Bamako d’un premier groupe de Maliens rapatriés de Centrafrique
Bamako, le 06 janvier 2013 à l`aéroport de Sénou. Un premier groupe de 267 Maliens rapatriés de la République Centrafricaine (RCA) à cause des violences est arrivé .


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Dans le deuxième convoi, on retrouve malheureusement les mêmes destins brisés et la même incertitude face à l’avenir

C’est un spectacle poignant qu’offrent à leur arrivée à Bamako les Maliens qui ont choisi de fuir l’enfer centrafricain et qui se retrouvent trop souvent dans un état de dénuement presque total. Le deuxième vol spécial, affrété par les autorités nationales pour rapatrier 250 de nos compatriotes – dont 9 personnes du troisième âge, des jeunes, femmes et enfants -, est arrivé mardi soir à l’aéroport de Bamak-Sénou. Annoncé pour 20 heures 20, ce n’est finalement qu’à 22 heures 05 que sous un vent frisquet le Boeing d’Ethiopian Airlines s’est immobilisé sur le tarmac.

« Nous avons vécu dans des conditions inimaginables dans le quartier 5 Kilos que les anti Balaka voulaient envahir pour tuer tous les musulmans. Ces miliciens disaient qu’ils ne veulent pas entendre de « Allah ou Akbar » en Centrafrique. C’était donc devenu très difficile pour nous. Nous avons fui pour aller nous réfugier au consulat du Sénégal pendant plusieurs jours », témoigne Fousseyni Kanouté, 31ans, né en Centrafrique et ancien chauffeur mécanicien dans une ONG à Bangui. Maigre baluchon à la main, un sac sur le dos, vêtu d’un tee shirt et d’un jean, coiffé d’une casquette, l’homme a accepté de nous raconter son calvaire dans un français approximatif. « C’est très difficile, mon frère, soupirait-il. Nous n’avions jamais connu cela. Nos parents sont arrivés en Centrafrique bien avant l’indépendance. Mais ce qu’on a vu subitement se développer est très grave.

Mon patron m’a remercié sans me remettre un kopeck, parce que je suis musulman. Je m’appelle Hussein J’ai un frère, Hassan, qui a fui en République démocratique du Congo avec sa famille et la mienne. Moi, je suis venu ici, parce que nous avons de la famille au Mali. Nous étions en des contacts avec un cousin du Sékouba Kanouté. Il est artiste guitariste et tournait entre Libreville au Gabon et Bamako. Son père est ici, notre grand-père est ici à Bamako. Mon souhait le plus ardent est de le retrouver», déclare Hussein, la gorge nouée par le chagrin.

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