Le taux de prévalence de l’excision dans notre pays est de 85% chez les femmes de 15 à 49 ans (chiffres EDS IV, 2006) et de 84% chez les filles de 0 à 14 ans, selon le ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, selon les résultats d’une enquête spécifique menée en 2009.
Ces chiffres ont été donnés lors de la célébration de la Journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), dont fait partie l’excision, le 6 février. Placée sous le thème «Tolérance zéro aux MGF / Excision: les communautés s’engagent», cette journée vise, partout dans le monde, à contribuer à l’abandon de ces pratiques, qui ont de lourdes conséquence sur la santé et la vie en général de celles qui les subissent.
Fait-il une Loi spécifique pour ce faire? Même si elle était adoptée dans notre pays, comme dans beaucoup d’autres de la sous-région, elle permettrait de réprimer les exciseuses et leurs complices, mais ne suffirait pas à endiguer le phénomène, largement ancré dans nos us et coutumes locaux.
La stratégie adoptée par nos autorités et la société civile pour amener à un changement radical de comportement vis-à-vis des MGF est donc d’intensifier le plaidoyer auprès des décideurs administratifs et politiques et des partenaires techniques et financiers pour plus d’engagement en faveur de l’abandon de l’excision et les actions de mobilisation sociale en direction des communautés.
Pour que tous ces acteurs s’engagent résolument, l’implication des médias et autres communicateurs traditionnels est indispensable. En effet, au plan mondial, l’excision a été subie par plus de 140 millions de femmes et de filles, dont plus de 100 millions en Afrique. Chaque année, ce sont environ 3 millions de fillettes et d’adolescentes qui sont susceptibles d’en être victimes.
Les conséquences néfastes des MGF / Excision ne sont plus à démontrer et ont entraîné le fait que ces pratiques soient devenues un réel problème de santé publique dans notre pays. L’adoption d’une Politique nationale pour l’abandon de la pratique de l’excision pour la période 2010-2014 a suscité beaucoup d’espoirs, mais le plus dur reste encore à faire et le travail de fourmi doit encore se poursuivre, sinon être renforcé.
C’est pourquoi le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a organisé, en prélude au 6 février, une conférence de presse, le 31 janvier 2014. Elle était animée par la ministre, Mme Sangaré Oumou Ba, et la Directrice du Programme national de lutte contre l’excision (PNLE) au Mali, Dr Kéita Joséphine Traoré. Toutes deux ont rappelé que notre pays compte surtout sur la force des arguments pour venir à bout de la pratique de l’excision, par des interventions multiformes ciblées auprès des communautés et des autorités traditionnelles et religieuses.
Mais cela n’empêche pas nos autorités de se poser la question de la pertinence d’une Loi, pour le vote de laquelle nombre de démarches ont été menées. Il ne s’agit donc plus que d’une question de temps. Mais la lutte contre l’excision au Mali ne se mènera pas seulement à l’aide de textes réglementaires, «à cause de l’ancrage culturel du phénomène. Depuis 10 ans que le combat a commencé, beaucoup a été fait, mais le chemin reste encore long à parcourir», dira Mme Sangaré Oumou Ba.
Le taux de prévalence est de 84% chez les filles de 0 à 14 ans, selon l’Enquête nationale sur l’excision menée en 2009 et de 85% chez les femmes de 15 à 49 ans, selon l’EDSM-IV de 2006. Comme quoi, le combat doit plus que jamais continuer…