Depuis un certain temps, le torchon brûle entre les étudiants du Conservatoire et l’administration. La pomme de discorde porte notamment sur la cherté des frais d’inscription, le non paiement des bourses et des trousseaux à temps, l’inexistence des documents dont l’arrêté d’ouverture de l’Ecole…
«Dans le cahier de charges et de doléances que nous avons établi, nous avons souligné plusieurs points qui sont plus que déterminants pour la bonne marche de notre école. Nous avons soulevé le problème de statut et règlement de l’école, la valeur du diplôme reçu, le coût très élevé des frais d’inscriptions, l’octroi des frais de mémoire et la prise en charge des activités socio-culturelles et sportives par l’école…», a introduit M. Mohamed, Secrétaire général du Comité Aeem.
Pour ce qui concerne le premier point, c’est-à-dire le problème de statut règlement de l’école, Abdoulaye Mangané du Comité Aeem dira que «nous sommes conscients de l’importance de ce document officiel qui est indispensable dans la vie de toute structure ou établissement dans un Etat de droit. Nous sommes cependant rentrés en contact avec l’administration du Conservatoire à plusieurs reprises. Pour avoir accès à une copie du statut et règlement de l’école. Mais, nous n’avons jamais eu de suite. On nous a bernés en nous fournissant un statut et règlement non numéroté, ni daté et sans cachet d’autorité compétente. Notre école fonctionnerait-elle depuis sa création sans statut ni règlement ? Tel est la question que nous nous posons chaque jour».
Pour ce qui concerne le second point, relatif au diplôme, il ressort que le diplôme qui doit sanctionner la formation des étudiants, est le DESS. «Nous avons maintes fois souhaité voir le document qui certifie cela, sans succès malheureusement. Cependant, après dix ans d’existence et plus de sept promotions formées, le Conservatoire n’est pas habilité à donner un diplôme, alors que chaque année, l’Etat investi des centaines de millions pour la gestion de l’école», s’indigne-t-il.
Concernant les frais d’inscription, le Comité Aeem n’arrive pas à comprendre pourquoi les étudiants doivent payer 35.000 FCfa, contrairement à tous les autres étudiants des autres structures publiques qui existe au Mali. «Notre administration n’a jamais pu nous montrer un document qui certifie cela. Les autres étudiants payent 5000 FCfa et pourquoi pas nous ? Pourtant, nous sommes tous du même pays et devrions bénéficier des mêmes avantages, comme le prévoit la Constitution de 1992 dans son article 7 : l’enseignement public est gratuit et laïc», nous informe-t-on.
«Notre directeur nous fait payer chaque année cette somme en nous faisant croire que cet argent est géré à l’interne et que c’est décidé en Conseil d’administration. Cela est-il normal ?», se demande Mohamed Diakité, Secrétaire général du Comité Aeem.
Par rapport à l’avant-dernier point, relatif aux frais de mémoires et de bourses, il révèle : « Nous avons été informés que les frais de mémoires de la 5ème Année ne sont toujours pas versés. Alors que l’élaboration de ce document est plus qu’importante pour les étudiants en fin de cycle. Pour cela, nous exigeons que nos sous soient à notre portée et à temps». Selon lui, les cours ne sont pas facultatifs et les absences sont notées. Pour cela, il serait bien que leurs bourses tombent à chaque fin de mois pour leur permettre au moins de pouvoir venir régulièrement suivre les cours. Il semble qu’ils n’ont pas aussi droit à la réquisition comme les autres étudiants maliens. Comme si cela ne suffisait pas, le directeur aurait informés que les étudiants en fin de cycle, n’auront plus de bourses de vacances.
Pour ce qui concerne le dernier point, à savoir, le financement des activités socio-culturelles et sportives, il ressort que dans la vie éducative le financement des activités socio-culturelles et sportives, sont plus qu’importantes. Pour cela, des Semaines de l’étudiant sont organisées chaque année, dans toutes les autres Facultés du pays. Mais, au Conservatoire des arts et métiers multimédia-Balla Fasséké Kouyaté, ce n’est pas le cas. Ce qui est regrettable.
«Comme l’administration n’a pas voulu aller à la table de négociations avec nous afin que des solutions idoines soient trouvées aux différents problèmes rencontrés durant notre cursus, nous avons décidé d’aller en grève. Nous avons même pris en otage les examens, dans l’optique que nos préoccupations seront prises en compte dans le cadre de la bonne marche de notre école», conclut Mohamed Diakité.