Le décalage entre l’offre et la demande justifie la mise en place de critères d’attribution stricts.
On le sait, la porte des études supérieures à l’étranger est des plus étroites. Pour ceux dont les parents, même en se saignant à quatre, ne peuvent financer leur séjour à l’extérieur, la mise doit être fait sur les bourses d’études. Ici, l’obtention s’assimile à une vraie course à obstacles. Cette année, 251 bourses d’études universitaires ont été offertes par les pays maghrébins (Algérie, Maroc et Tunisie) aux étudiants maliens qui se sont distingués en obtenant au moins la mention « Assez bien » au baccalauréat 2014.
Pour l’année universitaire 2014-2015, l’Algérie s’est montrée la plus généreuse en mettant à disposition de notre pays 140 bourses. Puis suivent le Maroc (100) et la Tunisie (11). Compte tenu du nombre très limité de ces offres par rapport à une demande qui a littéralement explosé, la Direction nationale de l’enseignement supérieur a fixé des critères d’attribution stricts.
Un tour dans les locaux de cette Direction permet surtout de relever le calme qui y règne. Rien d’étonnant à cela : la date limite pour le dépôt des dossiers est déjà expirée et le travail de présélection se trouve dans sa phase finale. Outre l’obtention de la mention indiquée plus haut, les postulants à une bourse maghrébine doivent être de nationalité malienne et âgés au plus de 23 ans. Les dossiers à constituer étaient assez volumineux puisque comportant toute la panoplie classique des pièces exigées qui vont des extraits d’acte de naissance en passant par une lettre d’engagement signée par l’étudiant et exprimant l’intérêt de ce dernier à faire des études dans les pays cités plus haut. Les bourses attribuées concernent dans leur écrasante majorité les séries scientifiques : TSE (ex SET), SIT (ex MTI, MTG), TSEco, STG (ex MTE), TSExp (ex SBT), ou TSS (ex SHT). Seul le Maroc prend en compte les séries TLL, TAL (ex LLT).
Autre destination recherchée en dehors des pays maghrébins, la France qui accorde également à notre pays des « bourses d’excellence » destinées aux meilleurs bacheliers et qui portent sur des matières scientifiques. Ces bourses sont mises en jeu cette année dans le cadre d’un programme bilatéral conjointement financé par les gouvernements malien et français.
Pour la prochaine rentrée universitaire, 15 bourses d’excellence – dont 10 offertes par le gouvernement malien et 5 par la République française – sont proposées aux étudiants maliens ayant obtenu la mention « Bien » ou « Très bien » au baccalauréat. Ils étaient 19 candidats à postuler après avoir franchi la condition rédhibitoire de l’obtention d’une moyenne minimale de 14/20 au baccalauréat. Les candidats doivent désormais passer un test de sélection organisé par la Direction nationale de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en partenariat avec l’Ambassade de France.
Sur les 19 jeunes bacheliers encore en course, 16 concourent dans les séries sciences exactes (SE)/sciences techniques et industrie (STI), et trois, dans la série SExp (Sciences expérimentales). A l’issue d’un test écrit et oral, 15 candidats seront retenus pour les « Bourses d’Excellence ».
Cette bourse qui, selon le Directeur national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Salim Cissé, en est à sa 15e promotion, a été instituée en 2000 par notre gouvernement en collaboration avec l’Ambassade de France au Mali pour récompenser et encourager les étudiants méritant à poursuivre leurs études à l’étranger.
Les critères de sélection diffèrent de ceux des pays maghrébins. Il faut être de nationalité malienne, et avoir 21 ans au maximum. Les candidats doivent également avoir obtenu en 10e ,11e, et terminale une moyenne annuelle égale ou supérieure à 14. Les séries concernées sont aussi les séries scientifiques (TSE, TSExp, SIT, TSEco, et STG).
Selon Abdoulaye Salim Cissé, la présélection est faite par un jury est composé d’experts maliens et français. Selon lui, les bénéficiaires, qui seront accueillis dans des internats avec toutes les commodités nécessaires pour une bonne formation, sont censés revenir au pays au terme de leur cursus et mettre le savoir-faire acquis au service de la nation.
ANNE-MARIE KÉITA