Lutte contre le sida au Mali et au Burkina Faso : Convergences stratégiques

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Publié le mercredi 27 aout 2014 | L’Essor

© aBamako.com par mouhamar
Le plan national d`élimination de la transmission Mère Enfant du VIH au Mali
Bamako, le 15 juillet 2014 au Radisson Blu. Mme Keita Aminata Maiga, Première Dame du Mali a présidé ce mardi, le lancement du plan national d`élimination de la transmission Mère Enfant du VIH au Mali.

Le HCLNS et le CLNS doivent apprendre de leurs expertises et de leurs expériences pour affiner la réponse à la pandémie. La lutte contre la pandémie du sida requiert une meilleure organisation de la riposte à l’échelle planétaire. Il y a ainsi urgence et nécessité pour les pays africains, les plus touchés par le phénomène, de mettre en synergie leurs efforts mais surtout d’affûter des stratégies communes.

C’est dans cet esprit que se tient depuis hier à l’hôtel Salam, un atelier d’échange d’expériences inter-pays pour une harmonisation des stratégies de lutte contre le Vih et le sida dans l’espace UEMOA, afin d’obtenir une meilleure réponse ouest-africaine.

La cérémonie d’ouverture était coprésidée par le secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCLNS), Malick Sène, et le secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le sida (CNLS) du Burkina, le Dr Didier Bakoum. On y notait aussi la présence du coordinateur du Réseau malien des associations de personnes vivant avec le Vih, Modibo Kané.

Les échanges entre le secrétariat exécutif et la délégation du Burkina visent à booster la riposte contre le Vih et le sida à l’échelle sous-régionale. La croisade contre la pandémie du sida a pris une autre tonalité dans les différents pays du continent avec une volonté politique affichée de circonscrire la propagation du virus. Nos pays ont aussi accompli de gros efforts de prévention et de prise en charge des personnes infectées par le Vih.

Les statistiques de l’Onusida indiquent une réelle tendance à la baisse de la prévalence du fléau dans le monde. Nonobstant ces avancées, notre continent reste le plus touché avec 22,9 millions de personnes atteintes du Vih soit 68% des personnes vivant avec le Vih (PVVIH) dans le monde. La cruauté des statistiques s’aggrave à d’autres niveaux : 76% de ces personnes infectées en Afrique ont entre 15 à 24 ans et 61% d’entre elles sont des femmes. C’est pourquoi les spécialistes expliquent que le sida a un visage féminin.

Pour le secrétaire exécutif du HCLNS, notre pays s’est souvent inspiré des bonnes pratiques et de l’organisation du Burkina. Malick Sène a souligné la nécessité de coordonner la lutte transfrontalière pour circonscrire tous les risques avant de rappeler les orientations stratégiques de la lutte contre le sida, notamment un seul organe de coordination, un seul cadre stratégique, un seul mécanisme de financement et de suivi évaluation.

Pour le secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre les IST et le sida, les échanges avec la partie malienne ont le double objectif de renforcer la coopération sous-régionale à l’intérieur d’un cadre restreint élargi à la Mauritanie, mais aussi d’apprendre de l’expérience malienne en matière de lutte contre le sida. Par ailleurs, le Dr Didier Bakoum a noté que nos deux pays partagent beaucoup de similitudes. Ils ont quasiment la même population avoisinant les 16 millions d’âmes, mais aussi la même prévalence de 1,1% pour le Mali et de 1% pour le Burkina. Le responsable burkinabè a précisé que la lutte contre le sida demeure multisectorielle. Du fait de l’impact du phénomène, il importe que chacun joue sa partition. La lutte contre le sida est aussi un comportement, a souligné Didier Bakoum en invitant le secteur privé à protéger les travailleurs et à participer au financement de la lutte contre la pandémie.

Dans une communication du HCLNS, le Dr Youssouf Diallo a peint le tableau épidémiologique de la maladie dans le monde en général et dans les pays du continent africain. Il a souligné une tendance générale à la baisse de la prévalence.
Dans notre pays, une évaluation de la prévalence atteste qu’on se situe aujourd’hui à 1,1%. Ces résultats tiennent aussi compte des actions engagées dans les zones à risque, notamment les zones de production minière, les sites de grands travaux et les zones de production agricole. La communication du HCNLS précise que la réponse a été axée sur le maintien du leadership national au plus niveau, la validation du cadre stratégique national 2013-2017 et l’engagement de la création du Fonds national de lutte contre le sida.

Les échanges entre les deux parties vont se poursuivre sur le terrain au niveau décentralisé. Le HCLNS et le CLNS du Burkina doivent apprendre de leurs expertises et de leurs expériences pour améliorer la réponse à la pandémie.

B. DOUMBIA