Financé à hauteur d’un milliard de Fcfa, il permettra aux populations d’être bien informées sur ces violences basées sur le genre et sur le développement de services holistiques de prise en charge des victimes.
Le projet d’appui à la prise en charge des Violences basées sur le genre (VBG) et à la réhabilitation économique des femmes affectées par le conflit au Mali a été lancé vendredi dans notre pays. Financé par la Suède et piloté par ONU-Femmes, ce projet sera exécuté dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao en partenariat avec six organisation maliennes et internationales : GREFFA, FCI-Mali, AMPRODE Sahel, GASS, ASG et ACORD.
La cérémonie de lancement était présidée par le ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba. Elle s’est déroulée en présence du directeur régional adjoint de ONU-Femmes, le Dr. Maxime Houinato, de l’ambassadeur de Suède dans notre pays, Mme Eva Emneus, et de nombre d’invités. Ce projet qui va coûter un milliard de Fcfa, s’étalera sur deux ans et va permettre au public d’être bien informé sur les VBG et le développement de services holistiques de prise en charge des victimes.
Il favorisera également le redressement économique et la participation des femmes au dialogue national et communautaire dans les régions de Gao et Tombouctou, les plus affectées par le conflit. Ce programme constitue l’une des réponses à la mise en œuvre du plan d’action des 7 points du secrétaire général des Nations-unies sur la participation des femmes à la consolidation de la paix. C’est aussi une contribution à la mise en œuvre du plan de relance durable (PRED) dans notre pays.
Pour son exécution efficace, le porte-parole des Ong partenaires, Mme Hadèye Touré de l’Ong GREFFA, a annoncé la mise en place d’un cadre de partenariat commun pour favoriser les actions et partager les meilleures pratiques en matière de prévention et de prise en charge des VBG. Elle a assuré que les femmes seront au centre de leurs actions, à la fois comme actrices de mise en œuvre et bénéficiaires pour assurer une pérennisation des résultats et acquis à la fin du programme. Le partenariat avec les services techniques déconcentrés, les collectivités décentralisées et communautés locales constituera la principale porte d’entrée et de cadre de suivi des performances des actions des ONG partenaires, a-t-elle expliqué.
La diplomate suédoise a souligné que l’égalité des sexes et le rôle des femmes dans le développement sont des priorités fortes pour son pays. L’engagement de la Suède en faveur de la lutte contre les Violences basées sur le genre et l’autonomisation des femmes est guidé par cette politique pour la promotion de l’égalité entre hommes et femmes. Celle-ci consacre, entre autres intérêts, la sécurité des femmes notamment dans le combat contre les formes de VBG et le trafic illicite d’êtres humains, le rôle des femmes en tant qu’acteurs économiques et l’amélioration de leurs conditions de travail, la santé et les droits en matière de santé de la reproduction. L’appui suédois à ce projet en faveur des femmes victimes du conflit au Nord de notre pays, a expliqué Mme Eva Emneus, trouve encore sa pertinence dans le contexte récent de ce conflit mais aussi dans le contexte actuel de sortie de crise et de consolidation de la démocratie.
Le représentant adjoint de ONU-Femmes a, lui, expliqué le concept du projet. En effet, pour mieux orienter ses interventions en faveur des femmes déplacées des régions du Nord dans notre pays en 2013, ONU-Femmes a commandité une étude sur les femmes déplacées dans le district de Bamako et la ville de Mopti pour identifier leurs besoins. Cette étude établit, au-delà des conséquences physiques et psychologiques graves, l’existence de blessures sociétales importantes qui exigent une série d’actions concertées et efficaces. En conformité avec les recommandations de cette étude, ONU Femmes a initié le projet « Assistance économique et psychosociale aux femmes et filles déplacées du fait du conflit armé dans les régions nord du Mali », a expliqué le Dr. Maxime Houinato.
Par son entremise, les femmes déplacées bénéficiaires du projet pourront produire et participer pleinement à leur propre prise en charge tout en contribuant à la promotion de la culture de la paix et à sa consolidation. Le projet doit normalement permettre une prise en charge efficace des victimes des Violences basées sur le genre ainsi que la réhabilitation économique des femmes ayant souffert de la crise. La réintégration des femmes dans le tissu social et économique, a-t-il souligné, est essentielle pour le développement du Mali.
Mme Sangaré Oumou Ba a confirmé que pour mieux protéger les femmes et les enfants en situation de conflit, notre pays s’attèle à appliquer plusieurs résolutions internationales adoptées par les Nations Unies. A cet effet, souligne le ministre, un plan d’action national 2012-2014 est en cours d’exécution dans notre pays. Mme Sangaré Oumou Ba a annoncé que son département dispose d’un plan d’action stratégique pour la période 2014-2018. Ce plan identifie plusieurs domaines d’actions prioritaires dont l’un porte sur la lutte contre les VBG et un autre sur l’autonomisation économique et l’entreprenariat féminin.
Le lancement de ce projet novateur permet donc d’opérationnaliser efficacement les différentes politiques et orientations établies par son département, indique le ministre qui a remercié la coopération suédoise et ONU-Femmes de l’avoir initié.
M. A. TRAORE