Alger - Un troisième round de négociations entre Bamako et des groupes armés maliens s’est ouvert mardi à Alger avec l’objectif d’amener la paix dans le nord du Mali, toujours instable malgré une intervention militaire internationale lancée en 2013 contre les islamistes.
Le gouvernement malien et six mouvements armés du Nord ont signé en juillet à Alger une feuille de route pour des négociations de paix. Ils s’étaient engagés début septembre dans un deuxième tour de pourparlers qui s’est achevé après trois semaines de discussions n’ayant permis aucune avancée notable.
Le nouveau round de pourparlers, dont la médiation est assurée par Alger, se déroule en présence des "parties maliennes impliquées dans les négociations de fond et globales", a déclaré à l’ouverture des discussions le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, selon l’agence APS.
Plus tard, M. Lamamra a affirmé lors d’une cérémonie officielle que "la sécurité de l’espace méditerranée est inséparable du règlement de la crise au Sahel".
"Cette sécurité commune se retrouve également face à la crise" en Libye, où l’Algérie tente de promouvoir un dialogue entre la parties en conflit.
Avant la reprise des pourparlers, le Conseil de sécurité de l’ONU avait demandé vendredi au gouvernement malien et aux groupes armés de "négocier de bonne" foi et de respecter les accords de cessez-le-feu conclus en mai et juillet derniers.
Il a aussi demandé aux groupes armés de tenir leur promesse de coopérer avec la Minusma (Mission de l’ONU au Mali) pour "faire cesser immédiatement" les attaques récurrentes contre les Casques bleus.
Depuis début octobre, les jihadistes ont mené plusieurs attaques meurtrières contre la Minusma.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a appelé les différentes parties maliennes à apporter "la réponse à une situation d’urgence" marquée par des attaques "terroristes et barbares" dans le nord du pays contre les forces de maintien de la paix et les populations.
M. Diop, cité par l’APS, a estimé que "le moment est opportun pour que les mouvements signataires des engagements, ici à Alger, respectent leurs engagements avec le gouvernement du Mali à coopérer ensemble pour lutter contre le terrorisme".
"Nous avons demandé un renforcement du mandat de l’ONU pour prendre en charge" la question des attaques, a souligné M. Diop, affirmant que la situation "de maintien de la paix" avait laissé place à une "autre" situation, "beaucoup plus complexe".
Le nord du Mali a été occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes
jihadistes qui en ont été chassés, en grande partie, par une opération
militaire française début 2013.
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