Société
Mendicité à Bamako : Les bien-portants supplantent les handicapés!
Publié le vendredi 14 novembre 2014 | Le Tjikan
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Après les handicapés, les talibés et les mères des jumeaux, ce sont les biens portants qui tirent leur compte dans la mendicité de nos jours. Avec un discours bien préparé, ils faufilent maintenant entre maisons boutiques et bureau pour appâter les âmes sensibles. Ils sont tellement libres dans leur manœuvre qu’ils ne s’empêchent point à franchir les seuils des portes, souvent même à des heures tardives de la nuit.
Comme dit un dicton, ’’un seul poisson pourrit fait sentir les autres poissons du panier ‘’. De nos jours, à Bamako il n’est pas difficile de rencontrer ces personnes qui se passent pour les plus pauvres de la planète avec des récits qui hypnotisent. Mais en réalité, il s’agit des nouveaux mendiants de Bamako. Certes, nous sommes dans un pays pauvre où tout le monde se débrouille pour gagner son pain, mais de là à ne pas travailler et de chercher l’argent d’une manière pitoyable, sort du bon sens. La capitale bamakoise est pleine de ces personnes d’origines inconnues avec des histoires à dormir debout. En outre, la plupart de ces personnes n’ont absolument rien qui peut les empêcher de travailler.
En effet, il existe des personnes pauvres dans notre société et qui ont besoin d’aide pour survivre, mais ceux qui font le tour des boutiques, bureaux et maisons tout au long de la journée et la nuit ont une autre préoccupation que la souffrance. Gagner sa vie dans la facilité. Ils ne sont autres que des vrais arnaqueurs.
« Chaque jour qui passe, il y a des mendiants qui viennent nous quémander. Maintenant ce sont des jeunes presque de mon âge et des vieux qui passent maintenant. Ils t’appellent à côté pour t’expliquer leurs problèmes », s’étonne un vendeur de prêt à porter à Sogoniko, Habib Bakayoko. Qui a témoigné sur le cas de ce vieux, qui lui a dit d’être venu de Kéniéba une zone minière vers Kayes. « De là bas, qu’ils ont marché pour venir à Bamako, il n’a rien sur lui », raconte notre interlocuteur tout en poursuivant que son visiteur lui aurait dit que deux de ses amis sont morts en cours de route. Ce n’est pas tout. Qu’il voulait repartir à Ségou, sa ville native pour annoncer le triste sort de ses compagnons de route. Un discours qui a produit l’effet escompté, car toutes les personnes présentes se sont empressées à mettre à la poche pour soutenir cet aventurier, vieux et malheureux. Les bienfaiteurs n’étaient pas au bout de leur surprise, car dès le lendemain ils ont revu le même vieux dans une autre tenue, qui a passé devant son kiosque, sans daigné lui jeter un coup d’œil.
Depuis ce jour, le commerçant Habib Bagayoko a décidé de ne plus prêter de l’oreille aux sollicitations de ces visiteurs opportunistes. Car, il a compris qu’ils s’agissent des gens qui ne méritent aucune confiance, à fortiori de pitié. Pour la simple raison que la plupart d’entre eux sont des escrocs avec la langue mielleuse.
Comme lui, nombreux sont les Bamakois qui se méfient maintenant de ces soi-disant nécessiteux. Des personnes qui inventent des problèmes.
A en croire Bintou Coulibaly, ménagère à Badalabougou, maintenant c’est devenue une routine quotidienne, les visites inopportunes de ces « bandits ».
« On ne peut plus respirer à cause de ces gens qui viennent nous parler de leurs problèmes. On les aide et après on les voit en ville, cela n’encourage pas du tout. En tout cas si ce n’est pas les petits enfants et les handicapés je ne donne rien à ceux qui viennent expliquer leurs problèmes » indique-t-elle. Et de formuler le souhait qu’une décision soit prise à leur égard. Sinon que le commun des mortels à Bamako n’arrive plus à faire le tri entre les nécessiteux et les ‘’belliqueux’’ de ce nouveau type de mendicité. Qui se manifeste sous multiples formes et selon la tête du client. Certains avancent des arguments de maladie, de décès ou de famine pour appâter les paisibles citoyens, d’autres évoquent le projet de construction de mosquée, de medersa ou d’autres lieux de culte pour soutenir de l’argent aux gens de bonne foi.
Si la population est d’accord et arrête de leurs donner de l’argent facilement, cette pratique sera stopper, et des bras valides se mettront au travail pour vivre de la sueur de leur front. Un plus pour le pays.
Aoua Traoré

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