La Cour a condamné par contumace, en son audience d’hier mardi, les sieurs Lassana Diarra et Kassim Samassékou à la réclusion à perpétuité. Comme tous les accusés qui ont comparu jusqu’ici, ces deux anciens agents de l’Energie du Mali étaient accusés d’atteinte aux biens publics.
Un autre cas d’atteinte aux biens publics vient d’être jugé par la Cour d’Assises, hier mardi à la Cour d’Appel de Bamako, contrairement à plusieurs autres qui ont été tout simplement renvoyés pour vices de procédure ou complément d’informations. Mais, le même problème persiste toujours : les condamnés sont dans la nature et apprécient le beau paysage quelque part après s’être servis des maigres ressources du citoyen malien.
Dans cette affaire d’atteinte aux biens publics, il est reproché à deux anciens agents de l’Energie du Mali le détournement de la somme exacte de 59 550 342 FCFA au préjudice de la société susmentionnée. Quant aux faits, ils datent de 23 ans, entre les années 1990 et 1991. A cette période, le Directeur général de l’EDM d’alors a constaté l’endossement et l’encaissement par un agent de la gestion clientèle d’un chèque BIAO libellé au nom de sa société. Quoi de plus surprenant !
C’est ainsi que le DG ordonna qu’il soit » procédé à l’analyse des conditions ayant présidé à cet état de fait « . Il a été, alors, procédé à un contrôle sur « les encaissements de janvier 1990 à août 1991 « et il a été » décelé un certain nombre de chèques qui ont fait l’objet de détournement « . Parmi ces chèques, deux chèques BOA pour la somme de 53 097 956 FCFA et un chèque BIAO pour 6 452 348 FCFA. Et il s’est avéré que tous ces chèques ont été endossés par le sieur Kassim Samassékou, alors comptable à la gestion clientèle d’EDM-sa.
Même si son audition n’a pas pu être faite à cause du fait qu’on n’est jamais parvenu à lui mettre la main dessus (le mandat d’arrêt décerné contre lui est demeuré strérile), les photocopies des chèques versés dans le dossier en disent suffisamment sur sa culpabilité.
Idem pour Lassana Traoré qui était le chef du service Comptabilité au moment des faits. Selon la chambre d’accusation, » il est constant que le détournement porte sur les années 1990 et 1991 et que le bordereau de remise de chèque était manuel jusqu’en juillet 1990 où le bordereau a été informatisé « .
Avant cette date, le comptable était le » seul à effectuer les opérations « . Mais, comme son co-accusé, Lassana Traoré a, depuis plus de 20 ans, réussi à échapper à la justice. Du coup, ils n’ont jamais été entendus par la justice malienne.
Aboubacar DICKO