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Etat des lieux sur l’occupation dans le Cercle de Goundam
Publié le mercredi 26 septembre 2012  |  Le Scorpion


Le
© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord.
11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad


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La ville de Goundam a été occupée le 2 avril 2012 à la suite de Tombouctou tombé le 1er avril 2012. Le premier occupant a été le MNLA avec majoritairement des combattants touaregs ressortissants de Goundam. Par la suite et à la faveur de la débâcle du MNLA défait à GAO par un autre mouvement le MUJAO, les mêmes combattants ont pour la plupart tout simplement retourné leurs vestes pour se mettre au service de ANSARDINE.

Les vrais combattants du MNLA se sont semble t il rallier à leur base de Léré dans le Cercle de Niafunké. L’Occupant actuel est un mouvement islamiste de la nébuleuse ALQAIDA et on pense qu’il s’agit d’ANSRADINE qui prône la Charia et à Goundam, il est représenté par un Tchadien.

Comme dans toutes les localités occupées, les islamistes ont mis en place un comité de crise composé de certains notables et imams de la ville pour servir d’interface entre eux et les populations.

Avec ce dispositif certains services de base continuent de fonctionner mais la collaboration est particulièrement difficile avec les femmes et les jeunes qui s’efforcent de résister à la pratique de la charia et aux privations de liberté.

Situation des populations sous occupation

D’une façon générale, elles subissent avec beaucoup de désolation et d’impuissance la situation d’occupation et développent des stratégies de survie. A mesure que dure la situation, elles sont privées des services de base indispensables tellles la santé, l’eau potable, l’électricité. De même la cohésion sociale s’effrite peu à peu et le repli identitaire voire communautaire se développe. Elles ont constamment les esprits et les yeux rivés sur le reste du Mali avec l’espoir d’entrevoir un début d’engagement pour les libérer.

Au regard de la situation des populations déplacées, on peut noter un très grand nombre de touareg et d’arabes du cercle se sont réfugiés en Mauritanie. Curieusement les bellas des communes de Tin Aïcha et d’Essakane qui se sont déplacés en masse en 1992 sont restés cette fois ci sur place. Les plus importants déplacements de populations sédentaires se sont faits à partir des localités importantes et vers le sud du Mali : Mopti, Ségou et surtout Bamako. En réalité à partir des villages les déplacements sont moins importants car la pression des occupants est limitée. Pour 5 communes rurales sur les 16 que compte le Cercle, il à été recensés par leur maire 1250 déplacés à Bamako soit M’Bouna 400, Bintagoungou 350, Issa Berry 250, Douékiré 150, Tele 100.

Situation d’insécurité alimentaire

Le Cercle de Goundam à l’instar de toutes les régions du Nord voire de la bande Sahélo- Sahélienne est en situation de crise alimentaire. Ces zones sortent d’un épisode de déficit de production liée à la mauvaise campagne agricole 2011-2012 qui a été caractérisée par l’installation plus ou moins tardive des pluies et par la faiblesse de la crue du fleuve Niger.

Les conditions pluviométriques qui ont été nettement plus favorables au cours de l’hivernage en cours (campagne 2012-2013) ne pourront seules inverser la tendance en raison du manque de la quasi totalité des facteurs de production (exploitants, semences intrants, services techniques d’encadrement etc.) du fait notamment de l’exode des populations de qui ont fuit l’occupation.

Cette situation est un défi qu’il convient d’intégrer et prévenir pour anticiper les effets cumulés de plusieurs saisons de non production. En effet le statut d’assistés sur les populations du Nord peut s’avérer désastreux tant sur le plan de leur sante, que sur l’évolution de leur moral et par voix de fait sur toutes les soupapes de la cohésion sociale.

Cette situation est d’autant préoccupante que à la situation alimentaire, ajoutée à l’insécurité dans les régions du Nord rend de plus en plus difficile l’intervention de nos traditionnels partenaires au développement justifiant ainsi le recours aux relais des organisations à la base peut préparer à des actions humanitaires de grandes envergures.

Grands Défis à relever

Les grands défis à relever peuvent être en définitive : la satisfaction des besoins élémentaires des populations ; la préservation et le recouvrement de la cohésion sociale ; les réconciliations communautaires pour consolider l’Unité Nationale.

Synthèse de M.Maïga

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