Le jeûne préparatoire permet d’éviter qu’au cours de l’intervention chirurgicale, le contenu de l’estomac ne se verse dans les voies respiratoires et entraine
une asphyxie du malade, provoquant sa mort
Les chirurgiens infantiles sont unanimes à reconnaître qu’il y a des règles de précaution à observer avant toute intervention chirurgicale chez l’enfant. Le jeûne préparatoire est une des mesures de prévention des complications chirurgicales chez les sujets jeunes. Il faut rappeler que dans la littérature médicale, on conseille de faire manger la veille de l’opération à partir de minuit. Mais les spécialistes, les chirurgiens pédiatriques naturellement partagent cette réalité mais expliquent la nécessité de trouver le bon équilibre simplement. Parce que, plus le jeûne aussi est prolongé, il peut engendrer des complications alors qu’il a été observé pour éviter ces complications.
Ainsi, chez les enfants d’un an voire un peu plus, les chirurgiens pédiatriques dans notre pays, conseillent de leur faire manger très tôt le matin vers 5 h du matin. Parce que les enfants de cette tranche d’âge sont généralement nourris par des aliments liquides donc faciles à digérer. Il faut donc réellement s’assurer que le contenu de l’estomac sera évacué parce que pouvant déranger aussi l’expulsion pulmonaire.
Le Dr Mamby Keïta, chef du service de chirurgie infantile au centre hospitalier universitaire (CHU) : Gabriel Touré sait de quoi, il parle. Cette main experte en chirurgie infantile explique que la règle permet de s’assurer que le contenu de l’estomac sera bien évacué au moment de l’intervention. Ceci pour éviter que le contenu de l’estomac ne se verse dans les voies respiratoires et provoque l’asphyxie de l’enfant. Le chirurgien pédiatrique est de Gabriel Touré est on ne peut clair, quand le contenu de l’estomac se verse dans les voies respiratoires, l’enfant ne peut plus respirer. Cette situation débouche le plus souvent sur la mort du malade. Pour les spécialistes la réussite de l’intervention chirurgicale chez les enfants dépend aussi de l’observance de ces mesures de prévention afin d’éviter des complications pouvant être tragiques. Lorsque le contenu de l’estomac vient dans les voies respiratoires, cela peut gêner l’expulsion pulmonaire et ainsi, le sang ne sera pas bien oxygéné (parce que le rôle des poumons est essentiel à ce niveau).
Le Dr Mamby Keïta, reconnaît qu’il n’y a pas de risque zéro dans une opération chirurgicale. Mais il tient à faire la démarcation entre la chirurgie infantile et celle des adultes. A titre d’illustration, il relève que dans la chirurgie pour adulte, l’anesthésie peut être générale (par intubation), locale ou par le rachis (c’est-à-dire à partir du dos). Pour l’enfant, les deux dernières voies ne sont pas conseillées par les spécialistes. Ils n’utilisent que l’anesthésie générale pour réaliser des interventions chirurgicales chez l’enfant.
Autre mesure de prévention des complications de l’intervention chirurgicale chez l’enfant demeure le bain d’avant l’intervention. Il s’agit donc de bien laver l’enfant. Ce qui permettra de réduire les risques d’infection. Le jeûne en postopératoire dépend du type d’intervention. Mais généralement, il faut attendre que l’opéré se réveille complètement. Le Dr Mamby Keïta souligne que si l’intervention porte sur l’intestin, on apprécie le moment de manger en postopératoire par le stéthoscope (ainsi si on attend le bruit de l’estomac, l’opéré peut commencer à manger).
Mais notre interlocuteur explique que l’insuffisance de spécialistes en anesthésie fait que les malades qui doivent être opérés ne sont pas forcément suivis la veille de leurs interventions par des anesthésistes. Mais il précisé que ces compagnons des chirurgiens voient tous les malades en pré opératoire pour évaluer leur situation. Une fois qu’ils donnent leur accord, les chirurgiens peuvent intervenir.
Rappelons que la chirurgie infantile est aussi complexe et requiert des mesures de prévention des complications. Elle a été développée ces dernières années dans notre pays par le Dr Mamby Keïta et son équipe de Gabriel Touré.
B. DOUMBIA
Neurochirurgie des enfants : TÉO EST LA
L’association œuvre pour faciliter la prise en charge des enfants atteints
d’hydrocéphalie et d’autres pathologies de neurochirurgie, en organisant
des missions d’interventions chirurgicales et de formation
L’Association Téo a une histoire qui mérite d’être contée. Les faits : dans les années 2000, un médecin anesthésiste guinéen, exerçant en France, décide avec des collègues et d’autres personnes de bonne volonté de créer une association humanitaire pour s’occuper des enfants africains, souffrant de pathologies neurochirurgicales. Ils organisaient des missions humanitaires dans certains pays africains, notamment le Mali, le Burkina, le Niger et le Cameroun pour trier des jeunes patients et les amener en Europe, précisément en France où ils les soignaient. C’est ainsi que le premier enfant pris en charge du nom de Téophile, donna son nom à l’association dénommée « Téo 2004 Paris », portée sur les fonts baptismaux, en 2004 pour faire œuvre utile.
A l’époque, nos pays ne disposaient pas de compétences en neurochirurgie et là où les neurochirurgiens officiaient, ils étaient en nombre insuffisant. Donc le suivi des enfants opérés en France posait de réels problèmes au retour dans leurs pays respectifs. Ainsi, il fallait donc revoir la copie et procéder à un transfert de compétence et de technologie, dans les pays d’intervention de l’association.
A partir de là, il y a des interventions périodiques programmées dans nos pays pour la prise en charge des enfants ayant des besoins de neurochirurgie. C’est dans ce cadre qu’une association Téo a été créée dans notre pays entre 2008 et 2009 avec comme président le Dr Nouhoum Diani, chef du service d’anesthésie-réanimation à l’Hôpital du Mali. Etienne Dembélé, humaniste convaincu en est le secrétaire général.
« Puisqu’il y a aussi de la place pour l’humanitaire dans notre pays, « Téo Mali » qui regroupe à la fois des médecins et des bonnes volontés d’horizons divers, multiplie les initiatives et les actions de prise en charge des besoins de neurochirurgie des mômes.
Rappelons qu’il y a d’autres associations Téo, notamment à Angers, à Rennes et dans les pays africains. Les associations Téo en France apportent souvent de précieuses contributions à celles d’Afrique. Ainsi, dans cette vision globale d’assistance, l’association Téo d’Angers, une ville jumelée à Bamako, a fait don de matériels, notamment une table opératoire pédiatrique avec des accessoires de neurochirurgie, des consommables, des masques à forte concentration pour oxygéner les malades et des valves cardiaques doivent suivre, pour faciliter la prise en charge des enfants atteints de problèmes de neurochirurgie.
Mais il convient de préciser que notre pays disposer aujourd’hui d’une expertise de qualité à l’Hôpital du Mali et au centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel Touré, en matière de neurochirurgie. Ces compétences assurent le maximum de soins.
Il faut rappeler que la philosophie des associations Téo est aussi de partager le savoir. Donc en plus des soins, ces associations procèdent à la formation, parfois par vidéoconférence. Récemment, les anesthésistes réanimateurs ont suivi un programme de formation. Les modules avaient trait à la réanimation respiratoire (syndrome de détresse respiratoire, interaction cœur-poumon en ventilation artificielle, les pneumopathies communautaires graves et acquises sous ventilation mécaniques), à la fonction respiratoire et anesthésie (retentissement de l’anesthésie et de la chirurgie sur la fonction respiratoire + préparation préopératoire et ventilation postopératoire, l’anesthésie de la femme enceinte en dehors de l’accouchement et les particularités pharmacologiques des médicaments de l’anesthésie, entre autres). Enfin deux autres modules ont porté sur l’anesthésie pédiatrique (interaction entre obstétricien et anesthésiste en situation obstétricale compliquée et la toxémie gravidique entre autres) et la pédiatrie (physiologie fœtale, chirurgie néonatale et réanimation postopératoire et enfant hypotonique et anesthésie).
Le président de Téo Mali explique qu’Angers a très souvent accompagné son association. A cet effet, il rappelle qu’en 2012 même lorsque notre pays était plongée dans la tourmente de l’insécurité dans le Septentrion, Téo Angers a envoyé une soixantaine de valves cardiaques pour la prise en charge des hydrocéphalies, c’est-à-dire une accumulation anormale et excessive de liquide céphalo-rachidien à l’intérieur des cavités du cerveau. Les enfants qui en souffrent se caractérisent par leurs grosses têtes.
Le Dr Nouhoum Diani note aussi que tout le matériel envoyé par Téo Angers est ultramoderne et permet d’améliorer la qualité de la prise en charge des besoins de neurochirurgie. Téo Mali entend apporter une contribution essentielle à la prise en charge des préoccupations de santé publique dans notre pays, notamment en termes de soins de neurochirurgie, d’opportunité de formation et d’accompagnement social des malades démunis. A ce propos, le président de l’association Téo, relève que les valves reçues par son association sont gracieusement mises à la disposition des enfants atteints d’hydrocéphalie. Or une valve coûte un peu plus de 200 000 Fcfa. Mais notre interlocuteur s’est empressé de préciser que puisque les interventions ont lieu à l’hôpital donc le kit opératoire est remboursé. Mais son association continue de s’organiser pour voir la possibilité de prendre en charge des besoins de neurochirurgie des enfants de parents démunis, par une cotisation des membres de l’association.
B. D