Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée nationale dont nous avons une copie, des députés appartenant à la majorité présidentielle dénoncent des recrutements faits sur « la base du clientélisme, du copinage et de l’amicalisme ». Nous vous proposons en intégralité leur texte.
Le Collectif des Députés non-inscrits à l’Assemblée Nationale a suivi avec beaucoup d’amertume et de frustration les conditions dans lesquelles se sont déroulés les recrutements du personnel d’appui et de soutien au sein de l’hémicycle.
En effet, dès votre élection à la tête de notre institution, vous aviez mis le doigt sur les pratiques de recrutement lors de la période transitoire et vous aviez promis d’y mettre fin en actionnant tous les leviers indispensables qui garantissent la transparence et la régularité dans le recrutement du personnel au Parlement.
Malheureusement, nous constatons avec beaucoup de peine que les pratiques de recrutement que vous aviez tant décriées et promis de combattre, reviennent au galop, que ces recrutements se font sur la base du clientélisme, du copinage et de l’amicalisme et qu’elles jurent avec les principes démocratiques d’équité, de transparence, de régularité et de justice entre toutes les composantes politiques représentées à l’Assemblée Nationale du Mali.
Ces pratiques, qu’on tente vainement de masquer par des tours de passe-passe magique, notamment à travers la saisine d’un Bureau de consulting qui organisera un concours de recrutement taillé sur mesure, constituent véritablement une atteinte grave à la crédibilité de notre institution qui est un pilier essentiel de notre système démocratique.
Elles consacrent l’exclusion de fait d’une frange importante des forces politiques qui disposent en leur sein de ressources humaines compétentes, intègres et engagées et qui méritent tout autant des postes. Pour preuve, le groupe des non-inscrits SADI a déposé auprès de vous sept (7) dossiers de candidature qui n’ont fait l’objet d’aucune attention particulière. Pire, en tant que non-inscrits, nous ne bénéficions d’aucune assistance logistique et nous sommes constamment soumis à des pressions pour évacuer les bureaux que nous occupons présentement.
En tant que composante de la Majorité Parlementaire, nous estimons que si nous devons évacuer les bureaux, cela doit se faire dans les conditions qui respectent notre dignité d’élus et non sur la base de considérations fondées sur le sectarisme, l’exclusion et l’intolérance.
Ces pratiques qui ont été longtemps érigées en système de gestion au sein de notre institution doivent cesser. Nous comptons sur votre engagement personnel pour y mettre fin et éviter à notre honorable institution d’être une place d’armes pour y assurer des promotions professionnelles ou tout simplement un bureau de placement pour récompenser des amis et alliés politiques en excluant ceux qui refusent cette situation.