NIAMEY - Le Niger veut injecter quelque 2,5 milliards de
dollars sur cinq ans principalement dans sa vaste région nord désertique, afin d`éviter une contagion de la crise en cours au Mali, dont le nord voisin est contrôlé par des islamistes armés.
Ce plan, dénommé Stratégie de développement et de sécurité dans les zones sahélo-sahariennes du Niger (SDS-Sahel Niger), vise "à contribuer au développement économique et social dans les zones à vocation pastorale", selon un communiqué du gouvernement transmis mercredi à l`AFP.
"Ce vaste programme doit coûter environ 2,5 milliards de dollars, est censé être une solution durable et doit marquer le retour de l`Etat dans l`espace saharien, notamment dans ses dimensions administratives, sociales et sécuritaires", a déclaré à l`AFP un conseiller du président Mahamadou Issoufou.
Le Premier ministre Brigi Rafini a symboliquement lancé en début de semaine ce chantier. "La question de l`insécurité est d`une actualité brûlante, avec tous les foyers de tensions qui entourent notre pays et sont autant de signauxd`alarme", a-t-il indiqué lors de la cette cérémonie.
Appuyé par l`Union européenne, le Niger cherche toutefois toujours à réunir les financements nécessaires et n`a pas annoncé de date d`exécution du plan.
Le programme doit couvrir principalement la région d`Agadez (nord), très aride et déshéritée et déstabilisée dans le passé par deux rébellions touareg.
Les jeunes touareg s`étaient révoltés en 1991-1995 puis 2007-2009 contre l`extrême pauvreté de leur région, qui abrite depuis 40 ans les mines d`uranium exploitées par la compagnie française Areva. Un accès prioritaire des jeunes locaux aux emplois sur les sites miniers était au coeur des revendications.
Quelque 3.000 ex-rebelles touareg démobilisés attendent toujours d`être réinsérés dans l`armée ou l`administration notamment. Plusieurs d`entre eux sont signalés aux côtés des islamistes et rebelles touareg maliens.
Le nord du Mali est contrôlé depuis six mois par des islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), suscitant une grande inquiétude chez ses voisins comme le Niger.