Pour défier son frère chef Amenokal, l’ancien député Alghabass Ag Intallah vient de faire une entrée fracassante à Kidal, ce qui a provoqué une véritable crise de confiance entre les héritiers de feu Intallah Ag Attaher qui se trouvent désormais en position de faiblesse.
Le débat est loin de connaître son épilogue sur l’intégrité du pays et le document paraphé le dimanche est venu rajouter à une atmosphère déjà délétère entre les enfants du défunt patriarche des Ifoghas, Intallah Ag Attaher.
Selon des proches de la famille, tout est parti de la série des déclarations faites par le nouvel Amenokal et non moins député RPM, Mohamed Ag Intallah, qui a mis fin au rêve des indépendantistes en affirmant que Kidal ne veut « ni autonomie », « ni indépendance ».
De quoi réveiller les vieux démons qui dormaient depuis la disparition de son père. Car, des tentatives infructueuses ont été menées pour empêcher le député fondateur du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA) d’occuper le trône. Sentant la menace prendre de l’ampleur et au regard de l’enjeu de ses deux chapeaux (député et chef traditionnel), Mohamed Ag Intallah s’est donné les moyens de renforcer son dispositif sécuritaire.
En catimini, il se confie à certains de ses frères et proches auxquels il a confiance pour sauver ses arrières. Ce qui est très mal apprécié par le frère, l’ancien député et actuel chef du HCUA, Alghabass Ag Intallah.
Pris entre plusieurs feus dont celui de son parti le RPM qui lui met la pression de jouer son rôle et celui de ses parents, Mohamed Ag Intallah tranche en faveur de la solution la plus réaliste : le Mali. Dans cette démarche, il nous est revenu que l’Amenokal a eu la caution de la puissante France.
Depuis Alger, où il représente le HCUA aux négociations, Alghabass crie à la trahison de son frère/patriarche. Et du coup, il active son réseau de chefs de tribu. Sur une radio locale à Kidal, un d’entre eux demande de contraindre l’Amenokal à revenir sur ses déclarations. Ce dernier oppose un niet catégorique.
La tension monte dans l’Adrar des Ifoghas mais aussi en Algérie. Et pour marquer son désaccord avec Mohamed Ag Intallah, Alghabass met ses alliés du MNLA à contribution en refusant de parapher le document. En plus, il fait organiser de manifestations contre la signature de l’accord à Kidal.
Pis, il ne désarme pas contre son frère. Il prépare minutieusement son retour en grande pompe dans la ville de Kidal, histoire de défier le chef pro-Mali. Cette brouille entre les deux frères a entrainé les autres héritiers dans une guéguerre qui ne dit pas son nom. Ce qui fera le bonheur des autres tribus rivales de la contrée.
Comme quoi, c’est une ère nouvelle qui s’ouvre à Kidal.
Alpha Mahamane Cissé