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Les Echos N° 3955 du 16/10/2012

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Résolution de la crise au nord : une volonté politique toujours contrariée par les « rebelles »
Publié le mercredi 17 octobre 2012  |  Les Echos




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Si les populations du septentrion malien peuvent défendre qu’elles ont longtemps été abandonnées à leur triste sort dans un environnement austère (désert), elles reconnaissent néanmoins que depuis quelques années, des efforts réels ont été consentis en leur faveur par les régimes en place à Bamako.
D’ambitieuses initiatives ont été élaborées pour développer le Nord du Mali. Curieusement, elles ont été toujours contrariées par ceux qui revendiquent aujourd’hui l’indépendance de l’Azawad.

C’est par exemple le cas de l’Agence de Développement du Nord – Mali (ADN), une structure à vocation interrégionale a pour mission d’impulser le développement dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Lancé le 9 août 2011, le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord du Mali (PSPSDN) était sans doute l’un des plus ambitieux avec près 32 milliards de F CFA d’investissements programmés sur plusieurs années.

Et, comme le reconnaissent de nombreux partenaires au développement du pays, au moment du déclenchement de cette nouvelle rébellion, il était déjà dans le concret avec le lancement des chantiers d’une multitude d’infrastructures pour l’administration, les forces armées et de sécurité, d’équipements marchands et d’activités génératrices de revenus au profit des populations, notamment les jeunes et les femmes.

Ainsi, la première phase du PSPSDN avait-elle identifié plus de 300 activités pour 500 femmes et jeunes de cinquante communes et pour un financement de plus de 700 millions de F CFA. En outre, cent jeunes opérateurs locaux devaient disposer de 130 millions de F CFA pour alimenter 85 boutiques et 5 centres commerciaux. Des activités qui bénéficieront toutes d’un accompagnement conséquent en appui-conseil. Cette première étape ciblait particulièrement la région de Kidal.

La deuxième phase, prévoyait 22 milliards de F CFA qui devaient être principalement investis dans les régions de Tombouctou et Gao. Une dizaine d’entreprises de BTP, chargées de la construction d’infrastructures dans les trois régions du septentrion au compte du Programme, étaient déjà l’œuvre. Et elles avaient engagé une course contre la montre pour livrer les infrastructures au bout de six mois. Hélas, les travaux ont toujours été bloqués par des attaques sporadiques avant le déclenchement de la nouvelle rébellion le 17 janvier dernier.

Des projets ont été également spécifiquement initiés pour permettre à des régions de combler leur retard socioéconomique par rapport à d’autres. On peut notamment citer le Programme intégré de développement de la région de Kidal (PIDRK) qui venait de repartir de plus belle après près de deux ans de léthargie, suite aux troubles qu’a connus le septentrion malien.

Il faut signaler que, grâce à la perspicacité de l’Unité de gestion de Kidal, le programme avait été doté de 28 motos, 15 véhicules et 27 ordinateurs avec divers accessoires pour une valeur de 261 millions de F CFA. Des investissements aujourd’hui perdus dans la nature. Il faut rappeler que le coût total du PIDRK était d’environ 12,5 milliards de F CFA (12 427 000 000 F CFA) financés par le FIDA, la BOAD, le Fonds Belge de Survie (FBS)…
Le samedi 6 janvier 2011, la première pierre du barrage de Taoussa (Gao) avait été posée avec une promesse d’investissement à hauteur de près de 130 milliards de F CFA. Ne serait-ce que par le volet agricole, il devait faire du septentrion malien un pôle important de développement socioéconomique du Mali.

Concrètement, le volet agricole du projet prévoit l’aménagement de 139 000 ha de terre, dont 45 000 ha de périmètres irrigables, 84 000 ha de submersion contrôlé, 100 000 ha dans la vallée de Tilemsi et dans les cuvettes du Gourma. Sur le plan énergétique, le barrage de Taoussa devait pouvoir assurer la production de 25 Mégawatts, soit 87 % de la demande locale. Sans compter le soutien de l’Etat à la promotion des identités culturelles et artistiques à travers les festivals et diverses autres manifestations socioculturelles dans le septentrion.
Comment alors expliquer que, au moment où la volonté politique en faveur du développement du septentrion n’a jamais été autant manifeste, qu’une minorité prenne les armes pour revendiquer une utopique indépendance de l’Azawad. Quelles sont alors ses vraies motivations ?

Si les alliés du MNLA en occident ne l’ont pas encore comprises, au Nord du Mali, personne n’est dupe parce qu’il est évident que les »rebelles touaregs » ne sont en fait que des terroristes et des bandits armés en quête d’espace propice au développement de leurs activités illicites comme le trafic de drogue et d’armes.
On peut, pour paraphraser l’autre, tromper une partie de ses concitoyens et de l’opinion internationale un moment, mais jamais pour une éternité.

Moussa Bolly

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