La récente visite au Mali du directeur général de l’organisation a été l’occasion de confirmer la solidité des liens de coopération entre les deux parties.
Le directeur général de la FAO, José Graziano Da Silva, a effectué les 31 mars et 1er avril une visite officielle dans notre pays. Ce séjour confirme la durabilité des liens qui existent entre les deux partenaires depuis l’ouverture d’une représentation de la FAO au Mali en 1979.
« Comme j’ai eu l’occasion de le souligner dans mes entretiens avec le président de la République, le ministre des Affaires étrangères et le ministre du Développement Rural, ma visite est une réponse à une promesse faite antérieurement aux hautes autorités du pays de m’y rendre », a indiqué José Graziano Da Silva.
« C’est l’occasion d’un échange fructueux avec le gouvernement sur sa nouvelle vision du développement fondée sur les agropoles, les grands chantiers du développement rural et les perspectives de coopération avec la FAO qui s’annoncent bonnes, avec la mise en œuvre de plusieurs projets et programmes dont le recensement général agricole qui intègre celui de l’élevage, l’appui à l’emploi des jeunes ruraux et l’intégration de la résilience climatique dans la production agricole, entre autres », a-t-il détaillé.
Cette visite a offert l’opportunité au patron de la FAO d’annoncer au président de la République que le Mali figure parmi les 72 pays dans le monde a avoir atteint la cible OMD1 – réduire de moitié la proportion nationale de personnes victimes de la faim d’ici fin 2015 par rapport au niveau de 1990 – ainsi que l’objectif plus difficile fixé par le Sommet mondial de l’alimentation consistant à réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées à la même échéance 2015, toujours par rapport au niveau de 1990.
Dans les faits, le nombre de personnes sous-alimentées a diminué de 1,4 million en 1990-1992, à 0,7 million en 2014 selon les analyses et projections allant jusqu’à 2016. Dans la même période, la prévalence de la sous-alimentation a diminué de 16,7 à 4,1%.
José Graziano Da Silva a, dans la foulée, invité le chef de l’Etat à prendre part à la cérémonie de remise de prix en juin prochain à Rome.
Depuis décembre 2013, notre pays et la FAO ont signé le Cadre de programmation-pays de la FAO pour le Mali (CPP, 2013-2017). Ce cadre est le fruit d’une consultation entre le gouvernement, la FAO, les organisations professionnelles agricoles et de la société civile, et les partenaires techniques et financiers (PTF). Le CPP Mali constitue désormais le document de référence qui définit les priorités du gouvernement sur lesquelles les deux partenaires concentreront leurs interventions en vue de promouvoir le développement agricole et la sécurité alimentaire.
Il servira également d’outil de mobilisation des ressources, de partenariat et de dialogue avec l’ensemble des acteurs. Trois domaines de priorités sont retenus : contribuer à accroître la production agricole grâce à l’amélioration de la productivité agricole ; renforcer et améliorer les pratiques, actions, et initiatives pour une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles ; renforcer les capacités de réduction des risques et la capacité de prévention, préparation et gestion des crises et désastres. Le montant total à mobiliser pour la mise en œuvre du CPP est de 63 millions d’euros, soit environ 40,9 milliards de Fcfa (18 millions d’euros – environ 11,7 milliards de Fcfa – ont été déjà mobilisés).
Les projets et programmes mis en œuvre par la FAO concernent les différents domaines de priorités du Cadre de programmation-pays et portent tant sur la gestion des programmes d’urgence que du développement. Malgré la crise survenue dans notre pays en 2012, la FAO a poursuivi son assistance par l’entremise du projet de lutte contre la mouche tsé-tsé et les trypanosomoses animales à Sikasso et Kadiolo, et des projets d’assistance d’urgence aux populations vulnérables frappées par la sécheresse à Kayes, Ségou, Koulikoro, Mopti, Tombouctou et Gao.
Un projet sur l’intégration de l’élevage de poisson à la riziculture a été exécuté à Sikasso (Sélingué), Ségou (Niono et Macina) et Mopti. Un autre projet d’appui à l’autonomisation des femmes dans la Région de Mopti a été mis en œuvre avec ONU-Femmes. Aujourd’hui, de nouveaux projets sont en cours ou démarrent parmi lesquels le Projet d’appui au recensement général agricole et celui de l’élevage, ainsi que le projet Emploi-jeunes I visant à réduire la pauvreté rurale par la création de 400 emplois et l’amélioration de 1000 emplois en milieu rural au bénéfice des jeunes à Kayes et Mopti.
Pour la représentante de la FAO au Mali, Mme Fatoumata Seid, « les Objectifs du millénaire pour le développement ont vécu et, aujourd’hui, la communauté internationale s’achemine résolument vers les nouveaux Objectifs de développement durable vers l’éradication de la faim. La FAO est prête à apporter son appui aux Etats membres pour les aider à mieux se préparer dans la prévision des négociations qui vont s’ouvrir d’ici à septembre 2015 et, bien plus avant, lors de la Conférence internationale sur le financement du développement en juillet 2015 à Addis-Abeba. L’appui technique de la FAO devrait permettre aux pays en développement, dont le Mali, d’allier étroitement les objectifs mondiaux nouveaux aux objectifs de développement nationaux et régionaux ».
A l’issue de la visite de José Graziano Da Silva, une déclaration conjointe a été adoptée par le gouvernement et la FAO réaffirmant la volonté commune des deux parties de coopérer à la sécurité alimentaire, à la nutrition et au développement agricole et rural en utilisant leur potentiel, autant que possible, dans l’intérêt du Mali et de ses régions les plus vulnérables.
La déclaration traite du démarrage de la composante du projet de « Reconstruction et relance économique » mis en œuvre par la FAO et financé par la Banque mondiale, pour la relance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables au Mali à travers la distribution gratuite d’intrants agropastoraux et d’équipements agricoles, avec une attention particulière pour l’appui aux jeunes et aux groupements féminins.
José Graziano Da Silva, actuel directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a été élu pour la première fois en juin 2011. On peut d’ores et déjà annoncer qu’il va rempiler pour un mandat de 4 ans qui débutera en août 2015. En effet, José Graziano Da Silva, de nationalité brésilienne, est le seul candidat à cette élection qui se tiendra lors de la 39ème conférence de la FAO (6-13 juin), principal organe directeur de l’organisation. Les directeurs généraux ne peuvent exercer que deux mandats consécutifs.
(Source : Représentation FAO)