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Accord d’Alger passé à la loupe : Le Mali piégé et dépouillé de sa souveraineté
Publié le jeudi 9 avril 2015  |  Ciwara Info
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger
Bamako, le 02 mars 2015. Hôtel Radisson Blu. Le ministre DIOP a organisé avec Zahabi et ministre KONATE, la cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger




Depuis la signature en demi-teinte de l’accord d’Alger, le 1er mars 2015, des analystes et frondeurs Maliens décortiquent son contenu page par page. Et comme d’habitude, les commentaires vont bon train.
Cependant, de l’avis général, nos autorités se sont, une fois encore, piégées en acceptant la mise en place d’un comité de suivi de l’accord qui, met ipso facto, le Mali sous la tutelle de la Communauté internationale. Lire notre cri de détresse.
Le premier point de cet accord qui est à désapprouver concerne la perte de la souveraineté du Mali qui, savamment complotée par plusieurs acteurs, continue à être dissimulée aux crédules. Car, on fait savoir que la mise en œuvre de ce document sera chapeautée par un comité de suivi qui, à son tour, placé sous la supervision de la Communauté internationale supplantera nos autorités. Sommes-nous ‘’des étrangers ou des incapables’’ sur notre propre terre?
Les rôles de ce comité sont définis dans le chapitre 19 (de l’article 57 à 62). En fait, il doit assurer le suivi, la supervision, la coordination de l’application, l’élaboration d’un chronogramme détaillé, l’interprétation des dispositions et la conciliation des points de vue. Il doit également amener le gouvernement à mettre en place les services publics, à adopter les textes (constitutionnels législatifs et réglementaires), à transférer les ressources et les moyens requis et tant d’autres prérogatives.
Ainsi, le gouvernement reste confiné à un rôle d’exécutant. Or on se souvient, après la signature de l’accord de Ouagadougou du temps du président Compaoré, cette même Communauté internationale n’a rien fait pour le cantonnement et le désarmement ‘’des rebelles’’ désignés par le vocable ‘’groupes armés’’ par euphémisme apparu du jour au lendemain. C’est l’armée malienne qui a été interdite de mettre les pieds à Kidal. Du coup, à cause de cet autre document, la prétendue Communauté internationale qui a fait subir en plein jour cette humiliation à notre pays aura l’occasion de légitimer ses actions d’annexion.
Déjà dans le préambule, on dit que désormais le Mali va être construit sur une base novatrice incluant sa diversité ethnique et culturelle. Cette précision de taille vise à mettre en cause la devise : «Un Peuple- Un But- Une Foi» que nos pères fondateurs avaient trouvé pour prévenir les conflits de tous genres qui avaient et continuent encore à ravager plusieurs pays d’Afrique.
À rappeler que de 2012 à nos jours, certains ennemis du Mali ne se sont pas lassés en tentant de transformer la crise du nord en conflit ethnique et religieux. Ils ont déjà réussi à effilocher le tissu de la cohésion sociale. Ils veulent maintenant trouver un instrument juridique pour parvenir à leur satanique fin. Aussi, le plus grand effort demandé par l’accord est la nécessité d’accélérer le développement économique, social et culturel du nord Mali. Les autres parties du pays ne sont pas prises en compte dans ce volet. Cette nouvelle base consistant à notifier une supériorité de l’ethnie ‘’tamasheq’’ a pour but de créer d’autres frustrations et soulèvements ultérieurs.
Dans le chapitre 3 (article 6) il est écrit qu’il faut assurer une grande représentation des populations du nord au sein des institutions nationales. Notre pays est donc appelé à revoir plusieurs points de sa Constitution de février 1992. Dans le chapitre 1 du document (article 3), il est souligné que l’Etat malien prendra les dispositions requises pour l’adoption des mesures réglementaires, législatives voire constitutionnelles nécessaires. Dans le titre II (chapitre 3 article 6) le Mali doit mettre en place une architecture institutionnelle. Il doit même diligenter la mise en place d’un sénat. Donc un changement de Constitution s’imposerait.
Une autre inquiétude est que dans la configuration actuelle, l’accélération d’un genre nouveau de décentralisation comme préconisée aboutirait à une autonomie pure et simple de la région occupée par le Mouvement national de libération de l’azawad (MNLA) grâce à la volonté de la France. À preuve, l’article 43 de l’accord donne des droits à ces régions pour promouvoir des projets de coopération transfrontalière. Ce qui veut dire que cette partie de notre pays aura sa propre diplomatie synonyme ‘’d’Etat indépendant’’ surtout qu’elle sera dotée d’une police territoriale.
Là aussi et pour voiler les choses, on se fait berner en soulignant que chaque région peut avoir ses forces de sécurité et de défense. Dans ce cas, nous serons dans quel type de pays? Au vu de la manière avec laquelle le MNLA a été mis en selle pour diriger Kidal, il serait difficile de le faire fléchir à travers le fameux Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). Sur le plan politique, les responsables des régions, les présidents et parlementaires seront élus au suffrage universel.
Dans le chapitre 5 (article 12) les régions du nord ont droit à la libre disposition des ressources naturelles. Mieux, la reconnaissance de l’Azawad qui est une quinine pour la majorité de la population malienne est inscrite dans le chapitre 2 (article 5) comme un des fondements pour un règlement durable du conflit. Il est dit que l’Azawad est une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique. Le gouvernement doit aussi organiser une conférence d’entente nationale sur ce sujet.
Mais avec tout ça, les rebelles veulent que l’autonomie soit bien précisée dans un article spécifique. Or aussi écœurant que cela puisse paraitre, rien ne leur est imposé dans le texte. S’agissant même de la démobilisation c’est Bamako qui doit enclencher le processus sous les directives de la Communauté internationale. Le président IBK est alors rattrapé par ses mots.
En effet, si le premier accord d’Alger qualifié ‘’de piège’’ parce qu’il fut simplement paraphé sous ATT, celui de 2015 (l’ère IBK) est le plus apocalyptique de par son contenu décevant et offusquant. Il est exclusivement échafaudé sur des éléments qui aboutissent à la partition de notre pays. En somme, cet accord de mars 2015 répond à tout sauf à l’aspiration de la majorité des Maliens qui ont mis le président IBK à la tête du pays par voie des urnes. Le roitelet de Sébénicoro a fait pire que ce dont il reprochait à son prédécesseur.
En toute humilité, la vérité mérite aujourd’hui d’être restituée à ATT qui avait toujours rejeté la solution militaire en affirmant qu’il faut privilégier le dialogue. Il avait été ironisé d’être un général peureux entouré d’officiers poltrons qui refusent d’aller au champ de bataille. Mais tout le monde connait à présent la réalité concernant le nord.
Ce vin IBK étant tiré, son gouvernement veut le faire boire à coups de campagne de dissimulation des passages choquants de cet accord d’Alger. Il est aidé par l’USAID et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MUNISMA) qui se transforme en héraut politique. À preuve dans les écoles, les universités et autres grands lieux de rassemblement, la mission onusienne serait en train d’endoctriner des organisations pour faire accepter la partition du Mali. Que Dieu vienne à notre rescousse. Amen !
Issa Santara

Source: Ciwara Info
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