Les toilettes publiques tout comme la rue, le trottoir, une piste cyclable, un espace vert, font partie du domaine public voire, par conséquent des espaces publics. A ce titre, elles méritent beaucoup de management et de ménagement de la part des autorités universitaires d’une part et d’autre part des administrations des Facultés, des Instituts et de tous les usagers de ces espaces publics.
Qu’entend-on par « gestion« ?
La gestion des blocs sanitaires a pour objectif de fournir un service fonctionnel et durable, qui répond aux besoins des usagers pour un coût abordable et améliore en même temps les conditions sanitaires et environnementales dans la zone d’implantation.
La gestion des blocs sanitaires recouvre plusieurs activités :
utilisation des équipements par les usagers ;
approvisionnement en consommables ;
nettoyage, maintenance, réparations, vidange, renouvellement ou réhabilitation des ouvrages et des équipements du bloc sanitaire ;
gestion contractuelle ;
répartition des rôles et responsabilités entre tous les acteurs impliqués, et collaboration avec les pouvoirs publics ;
gestion financière.
Parce que cette défaillance est liée à des problèmes récurrents, qu’il y’a toujours des problèmes. Les observations réalisées sur le terrain montrent que le mauvais fonctionnement et la pérennité limitée des blocs sanitaires tiennent à plusieurs facteurs, souvent communs aux différents types de lieux publics.
Les difficultés observées relèvent la plupart du temps de trois types de problèmes :
(i) d’utilisation,
(ii) d’entretien et de maintenance,
(iii) de financement et de contrôle de la gestion.
Dans cet article de presse je voudrais m’appesantir sur le problème de la gestion des toilettes publiques au niveau de deux de nos structures universitaires (l’IUDT et la FDPU) toutes deux relèvent respectueusement de l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSGB) et l’Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), qui se trouvent dans le même enceinte et dont les étudiants partagent les mêmes toilettes. Aussi ces mêmes toilettes sont utilisées par les enseignants permanents, le personnel administratif de l’IUDT, les gardiens et leurs familles. Ce qui pose déjà un problème d’hygiène et d’assainissement.
Par conséquent les fosses septiques de ces toilettes sont remplies, il y’a plus de quatre mois entrainant du coup le rejet dans l’espace public des déchets solides et liquides qui gisant à même le sol. L’image ci-dessus en parle d’elle-même. Non loin des odeurs nauséabondes et du pullulement des mouches, les étudiants se restaurent dans une guinguette dont la cuisine est à trois mètres de la merde.
Ce spectacle désolant est une honte pour l’enseignement supérieur malien et de la bonne image de notre pays tout entier.
Dans le même contexte, il y’a de cela deux ans quand on surveillait les examens de fin d’année à la FSEG et au Centre Cheikh Zayed, les mêmes spectacles de désolation sévissaient dans les toilettes publiques détériorées de ces deux nouvelles structures universitaires. Par conséquent beaucoup de mes collègues et moi-même, s’abstenaient de faire la miction durant toute la journée de surveillance de 8h à 17h car on n’ose pas entrer dans ces toilettes.
En ce qui concerne aujourd’hui le cas particulier de l’IUDT et de la FDPU dont il est question dans cet article, je me demande quand le problème sera résolu, car cet Institut est dans un problème institutionnel depuis janvier 2015 et on ne sait pas quand cet épilogue prendra fin.
Quant à la FDPU en partenariat avec son rectorat (l’USJPB), elle vient de faire le revêtement en béton de toute la cour de l’enceinte ce qui a été vraiment très salutaire, cependant sans songer à solutionner ce fléau.
Pour terminer je pense qu’on doit privatiser la gestion des toilettes publiques au niveau des établissements publics d’enseignements supérieurs au Mali. Mais c’est un débat que j’ouvre comme ça.
Abdramane Sadio SOUMARE, enseignant Assistant en Géographie à l’IUDT (USSGB)- Cell : 75 20 00 58/63 21. 03 23