Il y a peu de pertinence à continuer à se demander si l'accord du 15 mai fortifie le Mali ou s'il l'affaiblit. Le fait têtu et historique est que ceux qui n'en voulaient pas pour des raisons peu rationnelles ont fini par le signer le 20 juin dernier. Pour rappel l’État, lui, l’avait signé un mois plus tôt en même temps que les unionistes de la Plateforme. Ce qui importe aujourd'hui est de savoir si les signataires de la semaine dernière sont les représentatifs des mouvements séparatistes qui ont signé pour un Mali un et indivisible. De toute évidence on peut répondre par l'affirmative. Les dissidents se sont fait connaître à travers les Ag Assarid les Nina walet Intallou. Mais on les dit minoritaires et surtout, selon des responsables de la Cma, les militaires du mouvement adhèrent. C'est beaucoup. Autre grand défi: la diligence avec laquelle l'accord signé sera mis en œuvre. Pour tous les ex rebelles il s'agit même de la mère de toutes les batailles. La gagner passe par mettre en place d'abord la structure la plus pertinente. Le comité de suivi en est-il un? Le temps le dira. L’actualité, elle, vaut alerte. Que l'Algérie soit encore le patron de ladite structure suscite quelques remous. D'autant qu'au delà de "l'Azawad" l'accord concerne Sikasso, Koulikoro, Mopti, Kayes et le District. D'ailleurs les pays du Conseil de Sécurité sont aussi membres de ce Comité de suivi. Pas seulement eux. Bref, l'arche de Noé. Avec de généreux spécimens de la médiation. Et un pays qu’il faut l'espérer ne sera pas noyé par l'embouteillage de sauveurs et sa très petite capacité.
Adam Thiam