Au milieu des va-et-vient et des soubresauts complexes de l’affaire malienne, l’Algérie semble, vaille que vaille, maintenir une position ferme et constante : celle du double (ou du trouble) jeu.
C’est en tout cas l’impression que confirme la presse algérienne lorsque, dans plusieurs articles parus début décembre, elle reproche au gouvernement malien d’avoir refusé de venir à Alger rencontrer les représentants d’Ançar Eddine et du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) – et d’avoir ainsi torpillé « les négociations entamées par l’Algérie pour mettre en échec la recherche d’une solution pacifique à la crise au nord du Mali ».
Une crise dans laquelle l’Algérie, bien qu’elle se prétende soucieuse du seul intérêt collectif, apparaît sous les traits peu flatteurs du pompier pyromane – ou plus exactement, du gendarme qui pactise avec les voleurs, et refuse obstinément que d’autres interviennent à sa place.
« Jusqu’à présent », soulignait l’été dernier un observateur bien informé, « le régime algérien a prétendu s’autoproclamer le gendarme du Sahel et être le chef de file d’une structure régionale de lutte contre le terrorisme ». Mais un gendarme qui paraît s’entendre comme larron en foire avec les voleurs.
A cet égard, on peut évoquer deux faits bien connus. D’abord, les négociations que l’Etat algérien a entrepris en sous main avec certains groupes jihadistes.