Commission vérité, justice et réconciliation: C’est parti !
Le président de la République, lors de la cérémonie de signature de l’Accord d’Alger par les groupes rebelles terroristes, l’a clairement laissé entendre : la mise en place de la Commission vérité justice et réconciliation n’est plus qu’une question de jours. Créée depuis janvier 2014, elle n’attendait que l’adhésion des rebelles terroristes au processus de paix pour fonctionner, car il est prévu que ceux-ci en soient membres. Son secrétaire général, Abdoulaye Macalou, l’a révélé : la Commission fonctionnera dans les deux mois qui suivront la signature d’un accord de paix. Déjà, le ministre de la réconciliation nationale, tutelle de la Commission, serait courtisé par différents états-majors politiques pour caser des chômeurs. Car il y a boire et à manger dans cette toute nouvelle structure, qui ne sera pas comme la défunte Commission dialogue et réconciliation que les affamés de la transition avait mise en place. Cette fois, c’est promis, les 15 commissaires qui seront nommés par le président de la République n’auront pas à se plaindre. Comme le peuple qui se pose cette question basique : la justice transitionnelle rendra-t-elle justice aux victimes des nombreuses exactions commises par les groupes armés ?
Conseil du District de Bamako: La saleté comme invitée principale
Du 25 juin au 3 juillet, les conseillers du district sont réunis, autour du maire Adama Sangaré, en conseil du district de Bamako. L’état d’exécution des recettes et des dépenses, le point d’exécution de la convention de gestion des services de la ville, le compte rendu des missions étaient à l’ordre du jour de cette deuxième session du conseil du district de Bamako.
Sous la houlette du maire central, Adama Sangaré et l’ensemble de ses conseillers,pendant 7 jours de travaux, vont débattre des questions liées au développement de la ville. Mais aussi l’assainissement de la capitale. Bamako est sale, très sale, et les maires qui se sont succédé à la tête du district ne sont jamais parvenus à la rendre propre. Selon les élus municipaux, cela est dû à la faible mobilisation des ressources internes et les difficultés de recouvrement. En réalité, la saleté de Bamako est surtout due à la crasse de ces dirigeants qui ‘’investissent’’ des centaines de millions de F Cfa pour acheter le vote des citoyens pour mieux les voler ensuite, en guise de retour sur investissement. Mais ces édiles vont-ils se contenter de recouvrer juste ce qu’ils ont investi afin de faire face aux vrais problèmes ?
Banditisme urbain: Bamako, New Far West
Le mardi 23 juin, à Djélibougou, Commune I du district de Bamako, vers 20 h, le braquage d’une quincaillerie a fait deux blessés. La coquette de 600 000 F Cfa a été volée de la caisse. L’attaque a été menée par trois hommes encagoulés qui sont arrivés sur des motos pendant que des complices faisaient le guet dans une voiture Mercedes non immatriculée. La police est arrivée peu de temps après, et un policier aurait dit aux badauds de se sacrifier désormais pour barrer la route aux malfrats. A l’en croire, ce sont les citoyens qui doivent faire le boulot pour lequel les policiers sont pays par les contribuables. Pas étonnant dans un pays où la fuite des responsabilités est monnaie courante, où on veut transformer les citoyens en délateurs pendant que les hauts responsables se la coulent douce sous haute protection. Selon les flics, ils n’ont pas les moyens de leur politique sécuritaire. Selon les citoyens, les flics ferment les yeux et restent inactifs tant qu’ils perçoivent leur dime mensuelle. Mais peut-on avoir des policiers efficaces et honnêtes quand ceux-ci savent que le premier flic du pays ne sait même pas ce que veut dire sécurité ?
Attaque de Nara et de Fakola: Les jihadistes remettent ça
En moins de vingt-quatre heures, les villes de Nara (région de Koulikoro) et de Fakola (région de Sikasso) ont été attaquées par des hommes lourdement armés et soupçonnés d’être des jihadistes. D’ailleurs, la deuxième attaque, celle de Fakola a été revendiquée par le mouvement islamiste d’Iyad Ag Ghaly. Avec cette importante précision : Ansar Eddine du sud. Comme pour dire que les islamistes ne comptent plus sévir uniquement dans le nord où ils ont démarré leur jihad ou dans le centre qu’Amadou Kouffah est en train de sanctuariser, mais c’est tout le pays qui est désormais visé. Comme pour dire aussi que le fameux Accord d’Alger fait aussi désaccord en cela qu’il n’a pas été signé par les parties les mieux indiquées. Mais maintenant que les autorités se sont rendu compte qu’elles ont perdu leur temps à courir inutilement derrière des rebelles, vont-elles flirter avec Iyad Ag Ghaly comme dans le bon vieux temps où le mec vendait des boissons alcoolisées aux Arabes ?
Protection des droits des consommateurs: Le moustique, fabricant d’insecticide !
Le ministre du commerce, l’empereur Konaté 1er, aurait déposé sur la table de l’Assemblée nationale est projet de loi visant à la protection et au renforcement des droits des citoyens. Noble idée si on parvenait à oublier que les ministres sont rarement nommés pour faire plaisir aux citoyens, et que les députés ne sont jamais élus pour la satisfaction des électeurs. Le citoyen malien ne pense rien de bon de ces deux là, dont les uns sont les pendants des autres, dont les premiers proposent et les seconds doivent adopter. Si le ministre du commerce veut vraiment faire plaisir aux consommateurs, qu’il dépose un projet de loi visant la réduction des taxes et impôts afin de faire baisser le prix des produits et denrées importés. Et s’il veut faire plaisir aux commerçants, qu’il arrête de se mêler de leurs affaires de chambre consulaire. Ce ministre n’a-t-il donc rien de mieux à faire ?
Mise en œuvre de l’accord de paix :Modibo Kéïta fait la manche
Le Premier ministre est en train de tendre sa sébile à tous ceux qui avaient publiquement promis aux autorités de mettre la main à la poche pour une bonne mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé entre le gouvernement et les groupes belliqueux. Modibo Kéita, à cet égard, le vendredi 26 juin, à la Primature, les partenaires techniques et financiers du Mali. Les échanges ont porté sur plusieurs axes dont la déclaration de politique générale du Gouvernement. Dans laquelle le Premier ministre a beaucoup insisté sur le processus de paix et de réconciliation nationale. Les partenaires techniques et financiers, à travers l’ambassadeur de France au Mali, Chef de file des partenaires, ont réitéré leur soutien au gouvernement malien et ont promis de soutenir le pays pour un retour définitif à la paix et à la réconciliation nationale. À condition que la bonne gouvernance économique et financière soit aux premières loges des préoccupations gouvernementales. Histoire de se faire rembourser plus tard par les futures générations. Les PTF sont gentils mais pas bêtes, aussi doivent-ils perdre le nord comme le Mali ?
Stabilisation du Mali : Minusma, ne pas bouger !
Le Conseil de sécurité de l’ONU vient de décider du maintien au Mali de sa Mission multidimensionnelle pour la stabilisation de ce pays, et, même, de renforcer ses effectifs. L’annonce a été faite en début de semaine. Il faut dire que cette décision était attendue après toutes les plaidoiries auxquelles on a assisté ces derniers temps. A commencer par celle de Mongi Hamdi, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali et patron de la Minusma, qui a beaucoup insisté sur le « soutien nécessaire et indéfectible » du Conseil de sécurité aux activités de la Minusma, qui est, a-t-il insisté, plus nécessaire que jamais. Il ne croyait pas si bien dire, mardi dernier, sur la radio onusienne au Mali, car les islamistes ont tôt fait de lui faire comprendre que de nouvelles menaces planent sur le pays. Des « défis opérationnels et la fragilité de la situation sécuritaire » qu’il doit appréhender pour une bonne mise en œuvre de leur fameux accord. De toutes les manières, cette décision arrange plein de gens. Tue-t-on la poule aux œufs d’or ?
Rassemblées par Abdel HAMY