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Intervention de Modibo Sidibé président des FARE au 1er Congrès du PS Yeleen Kura : «Le Mali, notre pays, et la République sont pris en otage par des querelles intercommunautaires qui n’ont pas fini de dévoiler leur véritable nature»
Publié le mercredi 2 septembre 2015  |  Le Reporter
Politique:
© aBamako.com par mouhamar
Politique: Une délégation du Parti FARE rencontre l`URD
Bamako, le 16 avril 2014 au siège de l`URD.Le secrétariat exécutif national du parti FARE avec à sa tête son président Modibo Sidibé a été reçu ce mercredi par le bureau politique de l`URD avec en sa tête Soumaïla Cissé, à son siège à Badalabougou.




Monsieur le Président,
Camarades Délégués,
Chers (es) invités (es)

Le temps des congrès est toujours un moment d’analyse et de réflexion pour l’action. Permettez aux FARE qui sont honorées de votre invitation de partager avec vous quelques pans de leur vision et des débats en leur sein. Permettez-moi aussi de saluer ici l’engagement de votre parti en particulier son président pour la défense de la République et de la démocratie au lendemain du Coup d’Etat qui a mis notre pays à genou. Grâce à vous aux côtés d’autres forces politiques nationales, nous avons su gagner le combat pour le retour à la démocratie et à la République. Votre premier congrès ordinaire se tient dans un contexte où «l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger», que nous avons ensemble dénoncé en raison des pièges qu’il renferme pour l’unité nationale, est très sérieusement menacé par le communautarisme qu’il a érigé en valeur de gouvernance. Le Mali, notre pays, et la République sont pris en otage par des querelles intercommunautaires qui n’ont pas fini de dévoiler leur véritable nature. Devant ce que nous vivons depuis quelques jours, l’effectivité du contrôle de notre territoire par l’Etat à travers les forces armées et de sécurité commises à cette fin est plus qu’une exigence. En saluant leur détermination, le Gouvernement doit accentuer les efforts pour mettre les forces armées et de sécurité dans les conditions nécessaires de défense et de sécurisation de l’entièreté du territoire et de doter le pays d’une architecture efficace de gestion de la crise sécuritaire, de mettre davantage l’accent sur la prévention par la coordination du renseignement. Le tout autour d’une vraie politique de notre géographie, forte, cohérente et adaptée à notre responsabilité dans la stabilité de notre sous-région. Certes, la MINUSMA doit s’impliquer davantage aux côtés des Forces armées et de Sécurité du Mali dans la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic afin de mieux remplir sa mission de stabilisation du Mali, il y a une exigence pour tous les groupes armés qui prétendent adhérer à la paix, de se démarquer clairement du terrorisme et du narcotrafic.

Camarades Délégués,
Le rétablissement de la paix, de la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, de la consolidation de la cohésion nationale, de l’amélioration des conditions sociales de la population, nécessitent la synergie des forces de progrès de notre pays.

Nous l’avions dit et c’était une de nos critiques de fond, que l’accord signé n’envisage pas l’avenir du Mali entier, dans son unité, sa dignité, sa sécurité et sa prospérité. Et voilà que sans aucune perspective énoncée, le Gouvernement cherche à organiser contre tout bon sens des élections communales, régionales et du District de Bamako sans qu’aucune des raisons qui ont prévalu au report successif des élections n’ait évolué à ce jour : le retour de l’administration dans les régions du nord n’est pas encore effectif ; le retour des réfugiés reste illusoire ; les conditions sécuritaires sont des plus précaires dans lesdites régions et dans d’autres localités du territoire national.

C’est au moment où le pays connaît tant de difficultés, d’interrogations, que notre Gouvernement choisit de mettre les forces vives de la nation en compétition électorale, avec le risque d’affaiblir davantage le tissu social et la cohésion nationale. Le renouvellement des légitimités est toujours un moment de transition et donc de fragilité de toutes les entités concernées.

Au regard des élections, les opérations de vote ayant encore récemment démontré les insuffisances criardes de notre pratique démocratique et qui sont de nature à compromettre le vote des citoyens, nous sommes décidés avec tous ceux qui ont souci de l’ancrage de notre démocratie, à lutter contre ces pratiques qui démoralisent les citoyens et déconsidèrent la démocratie. Quant à la neutralité de l’administration, qu’on ne nous endorme pas avec des rhétoriques sur une administration empêcheuse de gouverner en rond ! Comment une administration va tourner, donner sa pleine énergie, quand elle ne sait ni dans quelle direction, ni au profit de quels objectifs !!! A défaut d’être un constat d’impuissance dont il faut alors tirer les conséquences, c’est peut-être de préparer les esprits à davantage de mainmise partisane sur les rouages de l’administration…à quelles fins ? Faut-il rappeler que l’honneur de l’Etat, c’est une administration compétente servie par des cadres ayant recouvré toute leur dignité d’agents publics au service de l’idéal républicain.

Monsieur le Président,
Camarades Délégués,
La situation réelle du pays, celle vécue par le peuple et non celle que le pouvoir croit percevoir, impose plus que par le passé, une plus grande responsabilité aux partis politiques, si nous voulons préserver notre pays. C’est une autre façon de dire que vos assises se tiennent aussi à une période où notre pays est fortement ébranlé par une insécurité aux contours flous et qui se complexifie de plus en plus, parce que confortée par un environnement national et régional des plus pernicieux.
La réponse n’est pas que sécuritaire seulement, elle doit être aussi culturelle et sociale. La crise que nous traversons doit nous incliner davantage à l’élaboration d’un projet national sur la gestion de la diversité dans notre pays, afin de construire une démocratie digne des sacrifices de notre peuple depuis 1991. Ce combat quotidien ne peut se faire qu’avec des partis politiques forts, solidement ancrés dans la société. En effet, il n’y a que des partis politiques forts dans l’opposition qui peuvent faire rentrer dans notre système politique en ce moment des groupes sociaux potentiellement en rupture avec le jeu politique démocratique.

Pour changer le Mali, nous devons d’abord nous-mêmes changer dans notre manière de vivre ensemble, de faire de la politique, de gérer l’Etat et la communauté nationale. Bref, notre manière de vivre la démocratie. Dans la perspective de restaurer, l’image du politique et de la politique dans notre pays, le parti FARE travaille à l’émergence avec d’autres forces patriotiques d’un Nouveau Pôle Politique de la gauche démocratique et républicaine, dans lequel le PS Yeleen Kura a toute sa place.
Dans cette dynamique, notre objectif, notre vocation, c’est de rassembler. Pas de se réunir autour d’une ambition personnelle et de quelques idées opportunistes comme trop souvent notre pratique partisane semble l’illustrer. Non. Il ne s’agit pas davantage de réunir des intérêts, de regrouper des forces, de mettre artificiellement des individus les uns à côté des autres. Non, cela va bien plus loin. Il ne s’agit pas seulement d’abandonner une façon désuète de faire de la politique ou des méthodes de gestion dépassées. Non là encore cela va au-delà. Notre propos est autre. Il s’agit de rassembler des volontés. Il s’agit d’être les initiateurs d’un véritable renouveau démocratique, les artisans d’une véritable refondation que mérite notre pays que nous aimons et que nous voulons défendre.

Les Maliens doivent retrouver ce souffle qui fera d’eux les acteurs de leur propre changement. Ceci est d’autant plus une exigence, que la patrie est attaquée et meurtrie. Son service exige aujourd’hui encore plus de courage et d’énergie qu’hier. Sans une démocratie assurée, sans une vie politique guidée par l’intérêt général, sans un Etat respecté, sans un développement équitable et visible, les rancœurs entretiendraient les divisions. Que Dieu nous en garde ! Si nous savons ouvrir de telles perspectives de progrès aux forces citoyennes, sociales, politiques qui cherchent une issue alternative dans la cohésion nationale, la solidarité, nos progrès peuvent être importants dans la stabilisation du Mali. Cette alternative de gauche démocratique, républicaine et patriotique, nous voulons, avec d’autres forces, la construire avec le PS Yeleen Kura qui incarne une fraction importante de la jeunesse malienne en mouvement.
Bamako, le 29 Août 2015
Modibo Sidibé Président des FARE
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