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L’armée et les NTICs : Les chars de combat
Publié le mardi 18 decembre 2012  |  Le 26 Mars


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© Reuters
Les troupes de la junte militaire qui a procédé à un coup d`État en mars dernier, garde une rue après une reprise des combats à Bamako


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En toute évidence, une intervention militaire est la seule solution à même de libérer les régions nord du Mali. Mais, une guerre contre des individus pressés de mourir pour rentrer au « paradis » n’est pas facile à gagner.

Le rôle que joueront les chars dans ce genre de bataille sera déterminant.

Le char de combat (aussi appelé char de bataille, char d’assaut ou tank) est un système d’arme mobile constitué d’un canon monté sur un véhicule automobile blindé, généralement chenillé. Le char de combat que l’on connait aujourd’hui, c’est-à-dire un véhicule blindé armé tout terrain, prend forme lors de la Première Guerre mondiale.

Constructeurs de véhicules militaires

Le prix d’un char de combat neuf est très variable, il dépend de sa sophistication et du nombre d’exemplaires à produire. En effet, dans ce milieu les coûts de développement étant exorbitants, chaque constructeur cherche à exporter son modèle pour l’amortir. Dans les années 2010, peu de nations peuvent concevoir et construire un char moderne en entière autonomie, plusieurs autres en produisent sous licence ou font leurs propres modèles en s’inspirant des éléments provenant d’autres véhicules.

Conception

Les trois facteurs traditionnels déterminant l’efficacité d’un char sont sa puissance de feu, sa protection et sa mobilité :

La conception d’un char est donc traditionnellement issue d’un compromis entre ces trois facteurs. Par exemple, en renforçant le blindage, on augmente la protection mais aussi le poids et on diminue donc la manœuvrabilité. Une puissance de feu supérieure, obtenue en utilisant un canon de plus gros calibre, diminue la manœuvrabilité et la protection. L’effet psychologique sur les soldats (effet négatif pour les ennemis, positif pour les alliés) de la présence imposante d’un char sur un champ de bataille est également un facteur important.

Puissance de feu

Sur le champ de bataille, l’équipage du char doit être capable d’identifier, d’engager et de détruire rapidement de nombreux types de cibles tout en gardant une mobilité optimale. Dans ce but, il est équipé d’outils de détection et de contrôle du tir très sophistiqués. Un grand canon principal capable de tirer des munitions explosives ou perçantes, et de mitrailleuse(s) contre l’infanterie, les véhicules légers ou les hélicoptères. L’arme principale de tout char de combat moderne est un canon gros calibre. Mis à part quelques pièces d’artillerie, les canons de chars sont les plus gros calibres utilisés sur terre. De plus le calibre des chars, toujours de plus en plus sophistiqués, a beaucoup évolué depuis la Seconde Guerre mondiale. Le calibre couramment utilisé est le 120 mm pour les chars occidentaux et 125 mm pour les russes et chinois. Les chars sont capables de tirer une grande variété de munitions, mais celles couramment utilisées sont les munitions à énergie cinétique et les munitions hautement explosives. Aujourd’hui seuls les chars britanniques et indiens utilisent des canons rayés, les canons lisses étant le type dominant.

Les canons des chars modernes sont généralement équipés d’un manteau thermique afin réduire l’effet dû à la différence de température sur le tube principal. Lorsqu’il pleut ou lorsque qu’il vente, la partie exposée au vent et à la pluie refroidit plus vite que le reste du canon. Cette différence de température et donc de dilatation du métal du fût, va déformer légèrement le canon et avoir une influence sur la précision du tir à longue distance.

Quelques chars ont été adaptés à des rôles plus spécifiques comme les lance-flammes ou la détection de toxiques de guerre, voire canons anti-aérien à tir rapide. Ces armes spécialisées sont souvent montées sur des châssis de blindés transporteurs de troupes.

Conduite de tir

Historiquement, la visée pour les tirs des premiers chars était effectuée avec des viseurs optiques simples, avec une estimation de la vitesse et de la direction du vent faite par le tireur, ou à l’aide d’outils simples. La distance à la cible était estimée à l’aide du viseur (des tirets alignés dans le viseur encadrant la cible de taille connue). En conséquence, la précision était limitée pour les tirs à longue portée et assurer un coup au but en tirant en mouvement relevait quasiment de l’impossible. Ce temps a pris fin avec l’apparition des télémètres stéréoscopiques, et plus tard par des télémètres laser.

Dans les armées des pays industrialisés, la plupart des chars de combat modernes utilisent des télémètres laser, mais les télémètres optiques et à réticule sont toujours en service dans des véhicules plus anciens et moins sophistiqués. Les chars modernes ont une panoplie de systèmes modernes pour rendre leurs tirs plus précis. Des gyroscopes sont utilisés pour stabiliser l’arme principale ; les ordinateurs calculent l’altitude et le point de visée appropriés ; des sondes mesurent la vitesse de vent, la température de l’air, l’humidité, la température du canon, sa déformation, la vitesse de la cible (calculée en prenant au moins deux mesures successives avec le télémètre), et le mouvement du char. L’infrarouge, l’amplification de lumière, ou les équipements thermiques de vision de nuit équipent généralement les tanks modernes. Des indicateurs de cible laser peuvent également être employés afin d’illuminer des cibles pour les munitions guidées. En conséquence, les chars modernes peuvent faire feu avec une précision raisonnable tout en se déplaçant.

Protection

La protection d’un char est la combinaison de sa capacité à prévenir la détection pour éviter d’être frappé par le feu ennemi, et de la capacité de son blindage à résister et encaisser les effets du feu ennemi afin de protéger son équipage et d’accomplir sa mission.

Éviter la détection

Dans les secteurs boisés, des chars immobiles peuvent être bien camouflés, rendant la détection et l’attaque aérienne difficiles. En revanche, dans une aire ouverte, il est très difficile de cacher un char. Dans les deux cas, un char en mouvement peut être beaucoup plus facilement détecté, grâce à la chaleur et au bruit dégagés par son moteur. Les traces des chenilles des chars peuvent être repérées depuis un aéronef et, dans le désert, leurs mouvements peuvent créer des nuages de poussière très importants, eux aussi facilement repérables par l’ennemi.

La puissance élevée des moteurs de chars modernes (typiquement au-dessus de 750 kilowatts, soit 1 000 chevaux) fait qu’ils produisent une signature thermique distincte. La masse exceptionnellement compacte du métal de la coque du tank concentre la chaleur d’une façon très contrastée par rapport aux autres objets dans la campagne. Il est ainsi relativement facile de repérer un char en mouvement par de bons outils de balayage infrarouges terrestres ou aériens. Une des raisons du combat de nuit pendant la guerre du Golfe était que les chars comme le M1 Abrams voient presque quatre fois mieux les infrarouges que les T-72 employés par l’armée irakienne. Un autre facteur dans la guerre du Golfe était que, de nuit, même camouflés et ne se déplaçant pas, les tanks irakiens se refroidissaient moins vite que leur environnement, facilitant la détection thermique.

Les chars sont propulsés par des moteurs diesel ou des turbines d’une puissance comparable à une locomotive diesel. Donc, de l’extérieur, un char diesel sent et fait le même bruit qu’une locomotive diesel. Le grondement profond peut être entendu à grande distance un jour calme, et l’odeur du diesel, forte, peut être emportée très loin par le vent. Quand un char immobile garde son moteur allumé, le sol tremble autour de lui, mais en se déplaçant, les vibrations sont encore plus grandes. Les signatures acoustiques et sismiques des moteurs polycarburants sont comparables. La signature acoustique d’un moteur à turbine est beaucoup plus grande : son gémissement aigu peut beaucoup plus facilement être distingué d’autres bruits de fond, quelle que soit sa distance.

Blindage

Le char de combat est le véhicule le plus fortement blindé dans les armées modernes. Son blindage est conçu pour protéger le véhicule et son équipage d’une grande variété de menaces. Généralement, la protection contre les pénétrateurs à énergie cinétique (balles, missiles, obus…) tirés par les autres chars est considérée comme la plus importante. Les chars sont également vulnérables aux missiles guidés antichars, aux mines antichars, aux grosses bombes, et aux tirs d’artillerie, qui peuvent les neutraliser ou même les détruire. Les chars sont particulièrement vulnérables aux menaces aériennes.

Le poids dû à la quantité de blindage nécessaire pour se protéger contre toutes les menaces imaginables sous tous les angles serait trop grand pour être réaliste ; concevoir un char est donc toujours affaire de compromis entre le blindage et le poids. Dans ce domaine, on finance et on suit de très près la recherche sur les nouveaux alliages et matériaux. La plupart des véhicules blindés sont mieux protégés à l’avant, et l’équipage essaie toujours de maintenir l’engin dirigé vers la direction la plus probable de l’ennemi. Le blindage le plus épais et le plus incliné est sur le glacis, à l’avant de la tourelle. Les côtés sont moins blindés, et l’arrière, le ventre et le toit sont les moins protégés.

Avant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs concepteurs de chars ont essayé d’incliner les plaques de blindage sur les chars expérimentaux. Lorsque celles-ci sont inclinées, l’efficacité du blindage augmente considérablement, en augmentant leur épaisseur perpendiculaire aux trajectoires des projectiles, et en accroissant la chance que ces projectiles ricochent. Le premier char de combat produit à grande échelle qui put y parvenir de façon satisfaisante fut le fameux T-34. Les équipages allemands étaient même horrifiés en constatant parfois que les projectiles tirés horizontalement sur les T-34 ricochaient.

Aujourd’hui, les chars sont particulièrement vulnérables aux missiles « à attaque par le dessus » et aux attaques aériennes, ainsi qu’aux mines spécialisées. Même les armes antichars légères d’infanterie (telles que les lance-roquettes) peuvent immobiliser un char en endommageant sa suspension ou ses chenilles. Beaucoup de véhicules militaires ont donc des jupes latérales pour protéger la suspension.

Les munitions à charge creuse, mises en œuvre la première fois dans des armes comme le bazooka, étaient une nouvelle menace durant la Seconde Guerre mondiale. Ces armes portent une ogive avec une charge explosive, qui focalise la force de l’explosion sur un flux étroit et pénétrant. Les blindages constitués de minces plaques espacées ou de mailles en acier, les jupes en caoutchouc, ainsi que les tuiles de blindage réactives (provoquant une explosion à la surface du char) se sont avérés aptes à réduire considérablement la puissance pénétrante des charges creuses en dispersant leurs jets de ga. Les tuiles de blindage réactives, ou blindage actif, sont un concept développé par l’armée israélienne depuis près de deux décennies, consistant en un ensemble de caissons de la taille d’une boîte à chaussures contenant des charges explosives neutralisant l’effet d’un projectile ennemi en explosant à son contact.

Le char Merkava israélien pousse l’idée des systèmes de haute protection à l’extrême, en utilisant le moteur et ses réservoirs de carburant en tant que blindage secondaire. Quand le blindage est détruit, la capacité de l’équipage à s’échapper de l’engin devient primordiale, une basique question de survie. La trappe d’évasion, par exemple, au fond de la coque comme dans le T-34 ou sur le côté, comme dans le Churchill, constituent des faiblesses potentielles mais nécessaires dans un blindage.

Défense passive

La plupart des véhicules blindés ont des lance-grenades fumigènes qui peuvent rapidement déployer un écran de fumée afin de se dissimuler et effectuer une retraite lorsqu’ils sont victimes d’une embuscade ou d’une attaque directe et que la situation l’exige. L’écran de fumée est très rarement utilisé offensivement, cela aveuglerait l’attaquant lui-même et donnerait à l’ennemi une première indication de l’origine de l’attaque. Les grenades fumigènes modernes permettent d’occulter les systèmes optiques fonctionnant dans le spectre infrarouge aussi bien que dans le spectre visible de la lumière.

Certaines grenades fumigènes sont conçues pour créer un nuage très dense capable de bloquer les lasers des indicateurs de cible ennemis et réduire également la visibilité, ce qui diminue la précision des tirs ennemis, particulièrement en ce qui concerne les armes à faible vitesse, telles que les missiles antichar car ceux-ci exigent un maintien du char visé en visuel pour l’opérateur pendant une période relativement longue. Sur beaucoup de chars, comme le char français Leclerc, les lance-grenades fumigènes sont également conçus pour lancer des grenades lacrymogènes et des grenades antipersonnelles à fragmentation. Beaucoup de chars israéliens ont des petits mortiers qui peuvent être actionnés à partir de l’intérieur du char, augmentant le potentiel antipersonnel et permettant d’attaquer des objectifs situés derrière des obstacles. Il y a eu des tentatives pour équiper des chars avec des lanceurs de grenades bi-fonction fumée/fragmentation pouvant être rechargés de l’intérieur.

Avant l’arrivée de systèmes d’imagerie thermique, la grenade fumigène basique des véhicules de combat était une grenade à phosphore blanc qui créait un écran de fumée très rapidement avec un effet incendiaire très utile contre l’infanterie. Certains chars disposent également de générateurs fixes de fumée qui peuvent produire de la fumée en continu. Généralement ces générateurs de fumée fonctionnent en injectant du fuel dans l’échappement où il ne brûle que partiellement créant un écran de fumée dense. Les chars modernes sont équipés de plus en plus de systèmes défensifs passifs comme des dispositifs de détection de faisceau laser, qui activent une alarme si le char « est balayé » par un télémètre ou un indicateur laser. D’autres défenses passives incluent les dispositifs de détection d’ondes, qui avertissent si le char est visé par les systèmes radar qui sont utilisés généralement pour guider les armes antichars telles que les radars à longueur d’onde très courte, comme les radars millimétriques.

Contre-mesures

Les contre-mesures passives, comme le système russe Shtora, essayent de brouiller les systèmes de guidages des missiles. L’armure réactive explosive (Explosive reactive armour ou ERA) est un autre principal type de protection contre les armes antichars à fort potentiel explosif. Les différentes parties du blindage explosent pour absorber la force explosive globale en un point contrôlé du blindage global du char. Un blindage réactif est attaché à l’extérieur du char à l’aide de tuiles remplaçables.

Les systèmes de protection actifs (Active protection system ou APS) vont encore plus loin que les blindages réactifs. Un APS utilise un radar (ou autres technologies de détection) pour réagir dynamiquement aux projectiles hostiles : quand le système en détecte un, il décide des mesures à prendre, comme le lancement d’un contre-projectile explosif pour arrêter ou perturber la course du projectile à quelques mètres du char seulement.

Exposition de l’équipage

Lorsqu’il se déplace, le commandant de char qui se tient debout sur la tourelle, et le conducteur à l’avant, sont relativement exposés aux tirs ennemis. Cela dit, cette disposition reste la plus sûre pour le char en terrain peu hostile car elle donne à l’équipage la meilleure visibilité sur le terrain afin de juger de la dangerosité du milieu. Lorsque le char engage un combat avec des forces susceptibles de le mettre en péril, les écoutilles sont verrouillées et l’équipage se sert des équipements optiques.



Ahmed M.THIAM

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