Pour jeter les bases de la reconstitution d’un Etat fort, avec en toile de fond, la mise en œuvre de la 2ème phase de la décentralisation, après la phase de la communalisation mise en œuvre depuis juin 1999, le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, a initié le week-end dernier ( du vendredi 03 au samedi 04 septembre 2015) une rencontre d’information et de sensibilisation avec les présidents des organes exécutifs des collectivités territoriales.
Les conseillers régionaux et locaux, ainsi que, les maires de toutes les régions du Mali sont venus apporter leur contribution à cette rencontre importante. Initiée par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, avec l’appui financier de la Coopération technique belge, la rencontre était présidée par le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, en présence de ses collègues ministres de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ramatoulaye Diallo ; de l’Education Nationale, Kénekouo dit Barthélémy Togo ; de la Santé, Ousmane Koné ; de la Sécurité et de la Protection Civile, le Gal Sada Samaké ; de l’Environnement et du Développement Durable, Mohamed Ag Erlaf.
L’objectif de la rencontre était de préparer les acteurs de la décentralisation à l’amélioration de la bonne gouvernance. Dans son message, le maire de la commune III du District de Bamako, Abdel Kader Sidibé, a salué ce vaste programme d’information et de sensibilisation. Il a ensuite fait en ces termes un plaidoyer en faveur des élus : « L’image des élus locaux projetée en direction de la population est peu réduisant. Cela provient surtout des relations qui existent entre ces élus locaux(les collectivités) et le pouvoir central. Il est donc important que cette image soit corrigée pour le bien être de la décentralisation d’abord et surtout pour asseoir une véritable autorité de l’Etat. ».
Le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, a, dans son discours d’ouverture, adressé ses chaleureux remerciements à l’ensemble des participants, pour leur présence à cette rencontre qui se tient après celle de Ségou avec des chefs des circonscriptions administratives.
Selon le ministre Maiga, la présente rencontre d’échanges s’inscrit dans la dynamique des cadres de concertations régulières, qui sous-tendent le processus de décentralisation au Mali. Elle se veut donc, indique-t-il, un cadre privilégié de dialogue et de partage entre le ministère de l’Administration Territoriale et les élus locaux. Il a placé cette rencontre sous le sceau de la responsabilité, en vue de changements dans notre Administration.
Le ministre Maïga s’est également appesanti sur la nécessaire complémentarité entre les deux pieds de l’Administration malienne, notamment les collectivités territoriales et les services déconcentrés de l’Etat. Pendant les 2 jours de travaux (vendredi 03 et samedi 04 septembre 2015), la méthodologie a consisté en la présentation en plénière des différents thèmes développés par des cadres valeureux du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, suivie des questions réponses et de contributions diverses.
Les présentations ont porté entre autres sur : l’organisation des élections communales, régionales et du District de Bamako ; la pérennisation du recensement administratif à vocation d’Etat civil (Ravec); le focus sur les chantiers de la Décentralisation (spécifiquement les agences de développement régional), des contrats-plans Etat-région ou District et l’exercice de la tutelle des collectivités territoriales ; l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ( en ce qui concerne les points relevant de la compétence du ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ; le rôle du maire en matière de gestion domaniale et foncière.
A l’issue de ces présentations, les débats ont porté sur : la tenue des élections pour le 25 octobre 2015 sur toute l’étendue du territoriale ; la précision sur le contrôle à postériori des actes administratifs des collectivités territoriales, l’explication sur l’absence de représentants des collectivités territoriales au sein du Comité de suivi de l’accord.
A ces interrogations et préoccupations, des éclairages ont été apportés par les communicateurs du Département. Trois groupes de travail ont été constitués pour : Procéder à une analyse critique de la situation en dégageant les forces et faiblesses et formuler des recommandations, pour améliorer le dispositif de la décentralisation actuelle.
Les résultats de travaux des groupes ont été restitués, amendés et adoptés en plénière.
En tout cas, il est loisible de constater que depuis son arrivée à la tête de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga s’évertue à jeter les bases de la reconstitution d’un Etat fort.
Badra Aliou
===================================
ENCADRE
Les recommandations formulées
Aux termes des travaux, il a été formulé des recommandations suivantes : La restauration de l’autorité de l’Etat, de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire ; la prise des dispositions pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national, afin de conduire des élections libres, transparentes et crédibles ; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ; la création des conditions idoines pour l’organisation des élections communales et régionales ; le report des élections communales, régionales et du District de Bamako ; le maintien du mandat des élus jusqu’à l’organisation des élections communale, régionales et du District de Bamako ; la relecture des textes, notamment le code des collectivités et le code électoral, pour la prise en compte des dispositions contenues dans l’Accord de paix ; l’organisation à l’attention de l’ensemble des élus des sessions de restitution sur l’Accord pour la paix et la réconciliation et mettre à la disposition de la population, la définition des contours de la régionalisation à travers l’élaboration des outils qui définissent les objectifs et précisent le rôle des différents acteurs ; les transferts concomitamment des compétences et des ressources ; la réévaluation des statuts des élus.
B A