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L’intervention au Nord-Mali n’est toujours pas pour demain
Publié le vendredi 21 decembre 2012  |  Le nouvel Observateur




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C’est une résolution prudente que vient de voter l’ONU. Le fruit d’un compromis que la France a eu toutes les peines du monde à arracher. On y lit entre les lignes les réticences des Etats-Unis et du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon lui-même. Alors que Paris milite depuis des mois pour une intervention armée rapide afin de déloger Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses alliés islamistes du Mujao et d’Ansar Dine qui occupent depuis neuf mois le désert du Nord-Mali, l’un comme l’autre freinent des quatre fers.

En cause, la situation toujours instable à Bamako et le projet d’opération laborieusement concocté par la Cédéao, l’organisation régionale ouest-africaine chargée d’aider l’armée malienne à récupérer son territoire perdu, qui n’est toujours pas au point.
Deux points de blocage

En ce qui concerne l`état des lieux à Bamako : en déposant le Premier ministre intérimaire, Cheikh Modibo Diarra, le 11 décembre, le capitaine Sanogo, auteur du putsch du 22 mars qui a causé l’effondrement de l’Etat malien, est brutalement venu rappeler qu’il tenait toujours les rênes de la transition et combien celle-ci demeurait fragile. De quoi donner raisons aux sceptiques.

Quant à la Cédéao, les Etats-Unis continuent de douter de ses capacités à récupérer le Nord-Mali. Son projet d’intervention, c’est même "de la merde", s’est récemment emportée Susan Rice, l’ambassadrice américaine à l’ONU.
Former les troupes

Résultat, en donnant son feu vert au "déploiement au Mali, pour une durée initiale d`un an, de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA)", l’ONU s’en tient, en vérité, à ne donner dans l’immédiat son accord qu’à une mission de remise sur pied de l`armée malienne – en espérant ainsi que la junte regagne enfin ses casernes – et d’entraînement des troupes africaines. Cette mission viendra s’ajouter à l’envoi, début 2013, de 400 formateurs européens chargés eux aussi de reconstruire les troupes maliennes. Le texte de la résolution précise d’ailleurs bien que le projet d’opération devra ensuite repasser devant le Conseil de sécurité, qui décidera alors d’un déploiement ou non au Nord du Mali.
"Garder la dynamique"

En continuant de brandir la menace d’une intervention, cette résolution a surtout pour vocation de conserver un moyen de pression. Sur Bamako, à qui il est expressément demandé d’organiser des élections pour mettre fin à cette chaotique transition – aux yeux des Américains, c’est même un préalable à toute opération armée. Et sur le Nord, en espérant ainsi accélérer les négociations entamées avec les factions touarègues, les indépendantistes du MNLA et les islamistes d’Ansar Dine, afin d’isoler les autres groupes, composés surtout de djihadistes et trafiquants étrangers.

Bref, faute de mieux, cette troisième résolution sur le Mali en neuf mois permet de "garder la dynamique" explique un diplomate français. C’est au fond ce que voulait Paris. La reconquête militaire du Nord-Mali n’est donc toujours pas pour demain. Au plus tôt à l’automne 2013, s’accordent à dire les experts.

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