Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a effectué, le mois dernier, une visite dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, puis en Algérie et en Mauritanie, pour dit-il, vouloir faire avancer les pourparlers entre le Maroc et le Polisario sur la question du Sahara. Mais ses déclarations outrageuses et sa partialité de plus en plus affichée, ont plongé le processus dans une impasse. Qui risque de rallonger la souffrance des populations et de remettre en cause les avancées dues à la bonne volonté du Royaume chérifien et de Sa Majesté Mohamed VI. Même la présentation de son rapport sur la situation au Sahara Occidental, annoncée pour le 8 avril dernier, a été finalement reportée pour la mi-avril.
Depuis le cessez-le-feu conclu en septembre 1991 entre le Maroc et le Front Polisario, la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été chargée de la surveillance du cessez-le-feu et de l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination au Sahara occidental. De cette date à ce jour, le Royaume chérifien a toujours manifesté une disponibilité à accorder une large autonomie aux populations marocaines vivant sur cette partie de son territoire.
Pour sortir de cette crise, vieille déjà de plus d’un quart de siècle, le Maroc a présenté un plan d'autonomie, auquel le Front Polisario oppose un référendum sur l'autodétermination. Les deux parties sont encore figées sur leur position, même s’il y a des négociations politiques en cours.
Mais contre toute attente, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, en visite dans la région, du 5 au 7 mars derniers, a fait des déclarations qui sont en passe de bouleverser la donne, et de ramener les parties au statu quo. C’est étonnant pour ce haut responsable des Nations Unies qui doit, à tout point de vue, afficher une certaine neutralité pour des raisons évidentes.
D’abord, le Maroc est un pays souverain dont les dirigeants ont toujours œuvré pour la stabilité du monde et en particulier de l’Afrique. C’est l’une des rares pays du Maghreb qui a su contrôler et maîtriser le printemps arable par le dialogue et des actions concrètes.
Ensuite, ce sont les forces onusiennes qui surveillent le cessez-le-feu au Sahara occidental. Donc, une prise de position de quelque responsable que ce soit de l’ONU en faveur des rebelles du Polisario, serait une insulte, voire une attaque contre le Maroc et son peuple.
Au lieu de rendre visite au Maroc pour tenter de faire progresser les négociations entre les parties, Ban Ki Moon a décidé de s’afficher ouvertement dans ce dossier, en se rendant dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les pays qui soutiennent le Polisario contre le Royaume chérifien.
Le Secrétaire général des Nations Unies ne s’est pas limité à ces voyages qui en disent long sur ses intentions. Il a fait des affirmations qui ne laissent place à aucun doute sur sa partialité et sa détermination à appuyer la position du Front Polisario.
« Les Sahraouis endurent de grandes souffrances dans des conditions difficiles. Je veux attirer l'attention du monde sur une population dont la souffrance est souvent ignorée. Cette situation est inacceptable », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Les parties prenantes au conflit sur le Sahara occidental n'ont pas fait de réels progrès dans les négociations vers une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable ».
Faut-il avoir peur de la Minusma ?
Cette attitude du chef de l’ONU a provoqué beaucoup de colère au Maroc et dans tous les pays amis du Royaume. De fortes soupçons pèsent désormais sur la capacité de Ban Ki Moon à apporter une contribution au règlement de cette crise maroco-marocaine. D’ailleurs, le rapport sur le Sahara occidental que le Secrétaire général des Nations Unies devait présenter en ce mois d’avril, risque de perdre toute crédibilité avant même sa publication. Car beaucoup d’observateurs s’interrogent sur le fondement même des agissements du diplomate onusien. Est-il rentré dans un deal contre le Maroc ? Où veut-il régler des comptes avec le peuple marocain et ses dirigeants ? Si tels sont ses objectifs, Ban Ki Moon doit tout simplement démissionner avant que le pot au rose ne soit découvert.
Et pourtant, le patron de l’ONU a occulté d’évoquer le détournement avéré de l’aide internationale destinée aux camps des réfugiés sahraouis. C’était un sujet crucial qui avait besoin que le secrétaire de l’ONU en parle pour alerter la communauté internationale et mettre fin à l’exploitation de la misère de ces populations marocaines par des généraux d’un pays voisin.
Plusieurs secrétaires généraux de l’ONU se sont rendus à Tindouf, en Algérie, pour visiter les camps où vivent des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis depuis 40 ans. Mais aucun n’a jusqu’à maintenant traversé la frontière avec le Sahara occidental pour aller dans la zone que le Front Polisario qualifie de « libre ». Mais Ban Ki Moon, lui, veut aller au-delà de ses prédécesseurs.
On ne comprend pas pourquoi le chef de l’ONU s’acharne tant sur un pays souverain. Qui cherche tout simplement à préserver l’intégrité de son territoire.
Si ce qui se passe dans cette partie du Maroc est encouragé par le Secrétaire général des Nations Unies, avec la présence des casques bleus, les Maliens doivent s’interroger sur la finalité de la présence de la Minusma dans notre pays. Il y a vraiment de quoi avoir peur de la mission onusienne dans notre pays.
Idrissa Maïga