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Règlement de la crise malienne : Le sévère rappel à l’ordre de l’ONU
Publié le lundi 24 octobre 2016  |  elwatan.com
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.
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L’Organisation des Nations unies a prévenu que «la Minusma ne sera pas en mesure de réaliser pleinement son mandat tant que les signataires de l’accord de paix ne s’engagent pas résolument dans sa mise en œuvre».


Le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali du 29 septembre 2016 dresse un état des lieux des trois derniers mois assez sombre. Le document de 24 pages alerte notamment sur le fait que «la lenteur de la mise en œuvre de l’accord de paix a continué d’alimenter l’insécurité dans le centre et le nord du Mali, ce qui a contribué à freiner davantage encore cette mise en œuvre». «Des difficultés non négligeables subsistent sur le terrain politique et dans le domaine de la sécurité, en raison du climat de méfiance qui continue de régner entre les parties signataires.

Les progrès relatifs au rétablissement progressif de l’autorité de l’Etat dans le nord du pays, au cantonnement des combattants et à la poursuite de l’intégration des groupes armés dans les mécanismes nationaux de sécurité sont restés limités», peut-on encore lire dans ce rapport, dont étaient destinataires les acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans le règlement de la crise malienne. Les formulations utilisées dans ce rapport n’ont pu cependant cacher une frustration généralisée sur l’absence persistante de progrès concrets dans la mise en œuvre de l’accord de paix.

Violations du cessez-le-feu dans la région de Kidal ; violences intercommunautaires dans la région de Mopti ; attaques contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), etc. «La Minusma ne sera pas en mesure de réaliser pleinement son mandat tant que les signataires de l’accord de paix ne s’engagent pas résolument dans sa mise en œuvre», a prévenu, à ce propos, le secrétaire général adjoint des Nations unies lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Mali, qui s’est tenue le 6 octobre à New York. Le mandat de la Minusma se terminera le 30 juin 2017.

IBK débloque enfin la situation

Le rapport très critique de l’ONU, qui sonne comme un rappel à l’ordre, a visiblement poussé les autorités maliennes à accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali, surtout que leur responsabilité dans la dégradation de la situation est pointée du doigt par nombre de pays partenaires du Mali.

Pour prouver sa bonne foi, le gouvernement malien a signé à la mi-octobre un décret portant nomination des autorités intérimaires. Le comité de suivi de l’accord de paix d’Alger (CSA) a tenu, à son tour, le 20 octobre, les travaux de sa 12e session. La mise en place des autorités intérimaires et l’opérationnalisation des patrouilles mixtes étaient justement les principaux sujets qui y ont été débattus. Il faut dire que le décret signé par le gouvernement a permis de débloquer la situation. Le CSA a proposé le 10 novembre prochain comme date pour la mise en place des autorités intérimaires. Quant aux patrouilles mixtes, elles sont annoncées pour le mois de décembre prochain. La proposition a été faite de mener les premières opérations à Gao.

Kowen Davids, représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies, a indiqué, à l’occasion, que les participants s’étaient accordés «sur un chronogramme fixant le lancement des patrouilles mixtes à Gao avant de préparer les patrouilles mixtes pour les autres régions du Nord». «On va également préparer le cantonnement. Nous commenceront avec 6000 combattants», a-t-il ajouté. Signe que les choses évoluent dans le bon sens, l’initiative du gouvernement malien a été saluée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Dans une conférence de presse animée le 19 octobre, Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, a reconnu que «le gouvernement de la République du Mali avait pris des décisions courageuses». «La plus notoire, a-t-il dit, est la désignation des membres des autorités intérimaires.» «Pour nous, c’est quelque chose de notoire, c’est une avancée majeure. C’est le goulot d’étranglement qui existe depuis un certain temps», a-t-il ajouté. Il faut espérer maintenant que rien ne viendra contrarier cette dynamique.



Zine Cherfaoui
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