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Histoire du royaume bambara de Ségou : la dynastie des Coulibaly de Ségou
Publié le dimanche 30 octobre 2016  |  Le Reporter
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Premier Coulibaly à s’être installé à Ségou-Koro, Danfassari meurt en 1697 et son fils Souma qui lui succède jusqu'en 1712, maintenant son autorité dans le triangle Ségou-Barouéli-Garo. D'après Monteil, Souma aurait eu un fils Siné (ou Fassiné) qui serait le père du futur roi Mamari Biton Coulibaly. Pour d'autres, Biton serait l’arrière petit-fils de Niangolo.

Mamari Biton Coulibaly

Les différentes versions se rejoignent sur le fait que Mamari Biton Coulibaly, né vers 1690, fils de Sounou Sacko du clan des fondateurs de Nyamina, arrive au pouvoir en 1712. Alors qu'il n'est qu'adolescent, Mamari s'installe avec sa mère au village de Ségou-Koro, et se fait rapidement remarquer pour ses qualités de meneurs d'hommes. La légende raconte qu'une nuit, Mamari surprit un fils du génie de l'eau qui venait voler dans un jardin potager. Apres lui avoir demandé de l’épargner, le petit génie l’entraîna au fond de l'eau et lui présenta sa mère. Reconnaissante, celle-ci promit un vaste empire à Mamari et lui donna le pouvoir d'entendre les confidences les plus secrètes en déposant une goutte de lait de son sein dans chacune des oreilles. Il crée rapidement autour de lui un cercle politico-militaire, «tons» en langue bambara. D'autres «tons» voient également le jour dans d'autres villages alentours.

Mamari finit par unifier les différents «tons» et prend la tête de la nouvelle fédération. Il prend alors le surnom de «Biton». Il ramène alors au sein de sa fédération des individus contraints d’adhérer au" ton ". Ils deviendront les tondjons ("esclaves du ton " en bambara). Avec l'aide de cette nouvelle armée, Biton crée aux environs de 1712 un Etat centralisé, le royaume bambara de Ségou. Il se taille rapidement un petit royaume. Ses rivaux font alors appel au roi de Kong pour attaquer le jeune souverain en 1725, mais les tondjons avec l'aide des peulhs et de son beau-frère le chef de Dina, Wara Diana, remportent la victoire. Biton agrandit Ségou, devenu port commercial, et fait venir, de Djénné, des architectes pour ériger un palais.

Il élargit plus tard son royaume au fil de conquêtes successives. Biton attaque tous les villages voisins et impose son autorité sur la rive droite du Niger, après avoir chassé les Coulibaly-Massassi qui reniaient sa souveraineté. Il a réprimé en 1740 la révolte des Soninkés Bouaré et étend son rayon d'action vers l'est, sur les bords du Bani (affluent du Niger) et vers le nord-est, jusqu'aux faubourgs de Djénné. Franchissant le Niger, il annexe les pays compris entre le fleuve et le kaniaga, bat les chefs Konia-Massa et Sama du Bélédougou, et s'empare des provinces de Sansanding et de Karadougou, sur les rives même du fleuve. Vers 1754, il part en guerre contre ses cousins Massassis et investit leur capitale Soussana dans le Kaarta. Le chef Foulakoro est fait prisonnier et emmené à Ségou.

La légende raconte que Foulakoro avait enlevé et épousé Bassana, la fille de Biton. Mais que la jeune femme était tombée amoureuse du chef du Kaarta et qu'elle empêchait son père Biton de mettre à mort son époux. Or, un jour, elle laissa seul le prisonnier et Biton le fit tuer. Inconsolable, Bassana aurait quitté Ségou-Koro et aurait fondé avec ses esclaves un village appelé Bassana-Bougou, qui serait devenu par la suite Ségou-Bougou. En ce temps, l'empereur du Mandé, Mansa Makan Keita, était le suzerain nominal de Ségou : ce fief était, en effet, une de ses concessions.
Aussi, s’inquiétant de l'ascension de Biton. Mansa Makan Keita assiège la ville de Ségou, mais est vaincu par le roi bambara. Il est donc obligé de reconnaître Nyamina comme limite de son empire. Les échos de la puissance de Biton et son royaume vont désormais au-delà des frontières.

Au moment de sa mort, toute la moyenne vallée du Niger s’étendant de Tombouctou à Nyamina relève de son autorité. Sa puissance est telle qu'elle aurait même inquiété le Sultan du Maroc El-Rachid. Biton s’était fait bâtir à Ségou-Koro par des architectes de Djenné, un grand palais à étages dont les ruines ont impressionné les explorateurs français Mage en 1864 et Soleillet en 1879. Il fit également construire pour sa mère musulmane une mosquée à Ségou-Koro, qui existe toujours.

Le grand Mamari Biton Coulibaly meurt en 1755 du tétanos, après s’être blessé au pied en marchant accidentellement sur une pointe de fer. Sa tombe existe toujours à Ségou-Koro, à l'emplacement même où le souverain s'asseyait sur une peau de bœuf pour diriger son conseil.

Guillaume Hachim Mamadou DIALLO





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