Banjul (Gambie) - La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine (UA) et l'ONU ont annoncé samedi soir garantir les droits de l'ex-président gambien Yahya Jammeh, y compris à revenir dans son pays, dans un communiqué conjoint.
Cette déclaration commune, précisant en outre que l'opération militaire engagée jeudi en Gambie pour forcer M. Jammeh à céder le pouvoir au nouveau président Adama Barrow est terminée, a été diffusée peu après qu'il a quitté le pouvoir et le pays.
Saluant "la bonne volonté et la stature d'homme d'Etat de l'ex-président Jammeh" pour parvenir à un dénouement pacifique de la crise, les trois organisations s'engagent à oeuvrer auprès du gouvernement gambien pour qu'il "garantisse la dignité, le respect, la sécurité et les droits" de M. Jammeh, "en tant que citoyen, chef de parti et ancien chef de l'Etat".
Ces assurances s'étendent également à "sa famille immédiate, les membres de son administration, les responsables gouvernementaux et de la sécurité, ainsi que les partisans de son parti", selon le communiqué.
La Cédéao, l'UA et l'ONU s'engagent à veiller à ce que le gouvernement gambien n'adopte aucune mesure législative qui porterait atteinte à ces garanties et lui enjoignent de s'assurer qu'il n'y ait "ni intimidation ni harcèlement ou chasse aux sorcières visant d'anciens membres ou partisans du régime".
S'agissant du départ de Yahya Jammeh, qui a quitté le pays jeudi soir, il est qualifié de "temporaire" dans le texte, ajoutant que la Cédéao, l'UA et l'ONU oeuvreront auprès des autorités pour qu'il puisse "retourner en Gambie au moment de son choix".
Les trois organisations promettent de faire en sorte "que les pays hôtes qui offrent +l'hospitalité africaine+ à l'ancien président Jammeh et sa famille ne deviennent pas la cible de harcèlement, d'intimidation ou toute autre forme de pressions ou de sanctions".
Elles se portent également garantes des propriétés de l'ex-président, de sa famille des membres de son régime ou de son parti.