s’agit de 5 véhicules de supervision, 3 ambulances et 44 motos ambulances, d’une valeur totale de 318 203 555 Fcfa. Ces engins sont destinés à l’évacuation rapide des femmes enceintes vers les structures sanitaires de ces localités
moto tricycles Ambulances Médicalise
Le Canada et d’autres partenaires techniques et financiers sont très déterminés à aider notre pays dans la lutte pour l’amélioration de l’état de santé des populations, particulièrement pour le bien-être des mères et des enfants. Ce pays, en partenariat avec le Projet MEDIK (Evacuation des mères dans 4 Districts de Kayes), vient d’offrir une importante dotation en logistiques roulants composés de 5 véhicules de supervision, de 3 ambulances et de 44 motos à la direction régionale de la Santé de la 1ère région administrative du Mali. D’une valeur totale de 318 203 555 Fcfa, ces engins sont destinés à 5 districts (Bafoulabé, Diéma, Nioro, Oussoubidiagna et Yélimané).
La cérémonie de remise des clés de ces engins s’est déroulée dans la cour de la direction régionale de la Santé sous la présidence du gouverneur Babahamane Maïga, en présence de Amadou Bengaly, le représentant de l’ambassadeur du Canada, du directeur national adjoint de la santé, le Dr. Oumar Guindo, et de nombreuses autorités administratives et politiques de la région.
Selon les Enquêtes démographiques et de santé (EDSM IV), le taux de mortalité maternelle est estimée à 368 décès pour 100 000 naissances vivantes et celui de la mortalité néonatale est de 34 pour 10.000. Face à ce taux élevé de mortalité maternelle, notre pays a mis en place un certain nombre de stratégies. Il s’agit, entre autres, de la mise en place du système de référence/évacuation pour la gestion des urgences obstétricales, de l’implication des communautés dans la gestion de leurs problèmes de santé à travers la décentralisation, de la subvention par l’Etat de la prise en charge gratuite de la césarienne et de la réorganisation du système sanitaire.
En dépit de ces efforts fournis par l’Etat et ses partenaires, les taux de mortalité maternelle et néonatale restent toujours élevés. Pour lutter contre ce fléau, la coopération canadienne a initié un projet d’appui au système de référence/évacuation des femmes enceintes dans la région de Kayes. Il s’agit d’un projet de 4 ans (2015 à 2019) qui couvre les districts de Nioro, Diéma, Yélimané, Bafoulabé et Oussoubidiagna, soit au total 5 CSRéf, 109 aires de santé et 888 villages et hameaux. A travers ces initiatives, le ministère des Affaires mondiales Canada réaffirme sa volonté d’appuyer le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique du Mali dans la mise en œuvre du PRODESS III (Programme de développement sanitaire et social).
Le Projet MEDIK, dont le coût est estimé à 8 455 633 400 Fcfa, a pour objectif de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale à travers la réduction des retards à l’évacuation des femmes enceintes en difficulté de travail ; à l’organisation du transport village-CSCOM (Centre de santé communautaire) des femmes enceintes et de l’amélioration du cadre de travail et du plateau technique des structures de santé des zones concernées.
Pour le gouverneur de Kayes, ces engins permettront à ces districts d’avoir les meilleurs résultats de santé, en général, et en particulier, d’améliorer la santé maternelle et néonatale par la réduction des retards dans la référence évacuation des femmes enceintes des zones concernées. « Nous vous exhortons à faire bon usage de ce matériel, surtout à sensibiliser les bénéficiaires sur la nécessité de les emprunter en collaboration avec les ONG commises par MEDIK », a déclaré Babahamane Maïga. Il s’agit, selon le gouverneur de la région de Kayes, de les convaincre à reléguer aux oubliettes les charlatans, les mauvais radiothérapeutes pour emprunter rapidement le chemin des infrastructures socio-sanitaires, le chemin de la diligence préconisé par MEDIK. Car dans certains cas, le retard et les hésitations dans l’évacuation se paient par le décès de la mère ou de l’enfant et parfois des deux.
Le premier retard est le temps mis entre l’apparition des signes de danger chez une femme enceinte et la prise de la décision d’amener cette femme au centre de santé. Une fois cette décision prise, le temps qui s’écoule avant que la femme n’atteigne le centre de santé constitue le deuxième retard. Ce retard est, d’après le directeur national adjoint de la santé, grandement tributaire de la disponibilité d’un moyen de transport du village au centre ainsi que de la distance et de l’état de la route. C’est pourquoi, le projet intervient pour la réduction de ces 2 délais par la sensibilisation des populations. Celle-ci se fait par le canal de 2 ONG nationales : ADG (Association pour le développement global) qui évolue dans les districts de Bafoulabé, Diéma et Nioro et ADR (Association pour le développement rural) qui opère dans les districts de Yélimané et de Oussoubidiagna. « Des études montrent que plus ces délais sont longs, plus le risque de voir la femme et son bébé mourir est élevé », a indiqué Oumar Guindo.
Pour réduire le délai lié au moyen de déplacement, les 109 aires du projet seront dotées en motos ambulances. Pour cette année, 33 autres motos ambulances seront achetées et remises aux CSCOM.
Le troisième retard s’écoule entre l’arrivée de la femme au centre de santé et la prise en charge effective et appropriée de sa condition. Le Dr. Oumar Guindo a assuré que MEDIK qui est un projet « pilote », mettra l’accent sur l’importance de la planification, de l’organisation, de la coordination et du suivi des services de santé dans l’amélioration de la santé des populations.
Avec l’organisation que les professionnels de la santé et administrateurs mettront en place, l’espoir est permis pour la réduction, voire la fin des évacuations à dos d’âne, sur une charrette ou même sur une simple moto. Des études montrent que 54% des décès maternels sont dus au 3è retard, et qu’un retard de plus d’une heure augmente de 3,5 fois le risque de décès. « Nous devons nous convaincre en la matière qu’avec cet acquis, la mortalité maternelle et néonatale doit baisser considérablement dans les districts concernés car, au-delà de nos croyances religieuses, nous devons nous dire que la mort n’est pas toujours une fatalité. Il y a bien des morts évitables et notre négligence coupable ne doit plus être cachée par cette fatalité, car avec les moyens mis à disposition, nous serons tous tenus par des obligations de résultat en matière de référence évacuation », a estimé le gouverneur Babahamane Maïga. Il a aussi sollicité l’extension de cet appui au-delà de la zone traditionnelle de couverture du projet.
Le représentant de l’ambassadeur canadien, Marc-André Fredette, a expliqué que le Canada contribue à améliorer la qualité des prestations de santé de première ligne adaptées aux besoins des populations en parfaite cohérence avec les priorités du gouvernement. Le Dr. Soumaïla Laye Diakité a édifié l’assistance sur les réalisations de son projet dans la région et invité les populations bénéficiaires à mieux entretenir ces engins pour ne pas compromettre des actions futures. « Le succès de notre système de santé à la base reste tributaire de la rapidité et de l’efficacité du système d’évacuation. Le transport rapide et sécurisé du malade est sa première chance », a estimé le 5ème adjoint au maire de la commune urbaine de Kayes.
Mme Moussou M. Sakiliba, présidente de la CAFO (Coordination des associations et organisations féminines) de Bafoulabé a exprimé sa reconnaissance envers le projet qui continue de poser des actes positifs pour assurer le bien-être de la mère et de l’enfant.
La cérémonie a été marquée par une animation musicale et un sketch sur les problèmes liés à l’évacuation et à la prise en charge de la femme en enceinte.