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52è session du conseil des ministres du CILSS : la nécessaire refondation de l’organisation sahélienne
Publié le mercredi 15 mars 2017  |  L’Essor
Conférence
© Autre presse par DR
Conférence de presse du ministre de l`agriculture à la maison de presse
Le 15 juin 2016, le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, était devant la presse à la Maison de la presse
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Les ministres des Etats membres, réunis dans la capitale mauritanienne ont planché sur les actions fortes à mettre rapidement en œuvre pour la transformation et la modernisation du CILSS afin de renforcer son mode de gestion, accroitre son efficacité et surtout maintenir sa crédibilité auprès des populations bénéficiaires et des partenaires




La 52ème session ordinaire du conseil des ministres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) s’est réunie samedi dernier à Nouakchott dans la grande salle du Palais des congrès. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du ministre coordonnateur du CILSS, notre ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon et de son homologue de la République islamique de Mauritanie, Mme Lemina Mint El Kotob Ould Momma, en présence du chef de file des partenaires techniques et financiers, du directeur régional de l’USAID, Alex Dupez et du secrétaire exécutif intérimaire du CILSS, Dr Souleymane Ouédraogo du Burkina Faso.

Etaient également présents plusieurs ministres des Etats membres de l’organisation et des représentants des partenaires techniques et financiers, des organisations sous-régionales comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), des organisations internationales. Le président du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, Zavier de Donnea, le représentant spécial du l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et du Programme des Nations unies pour l’environnement de la (PNUE), Koumba Sow, le secrétaire exécutif du G5 Sahel, Najim Mohamet ainsi que l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte, Dr. Abdoulaye Dia ont aussi pris part à cette rencontre.

A l’entame des travaux, la ministre mauritanienne de l’Agriculture, Mme Lemina Mint El Kotob Ould Momma a souhaité la bienvenue aux participants et rappelé que les Etats sahéliens ont connu ces dernières années des crises alimentaires qui ont été gérées de façon satisfaisante. Cela, grâce à la capacité d’anticipation développée par le CILSS à travers ses outils et ses instruments d’information et de gestion. Selon elle, il s’agit à présent pour le CILSS d’emprunter véritablement le chemin de son développement et sa modernisation tout en accroissant son accompagnement aux Etats afin de renforcer leur résilience à l’insécurité alimentaire grâce à des programmes structurants élaborés et en cours d’exécution dans nos différents pays.
Renforcer l’organisation. A la suite l’hôte du conseil, tour à tour, les représentants des différentes organisations partenaires, ont témoigné de la pertinence et de l’efficacité de cette institution devenue un véritable instrument de lutte contre la sécheresse à travers le développement de projets et programmes de résilience.
Les représentants de la CEDEAO et l’UEMOA ont expliqué que le CILSS est devenu un allié clé dans plusieurs secteurs de la sécurité alimentaire. Ils ont rappelé, à ce propos, la concession directe par la Commission de la CEDEAO de la mise en œuvre de plusieurs projets de développement notamment du système régional d’information agricole (ECOAGRIS) doté d’un fonds de 18 millions d’euros soit 11,8 milliards de Fcfa. Ce projet est conçu comme un outil clé dans la construction de système d’informations agricoles intégrées crédibles dans les 17 Etats et est indispensable à la prise de décision et l’accompagnement de la réserve régionale de sécurité alimentaire.

Le chef de file des partenaires techniques et financiers, Alex Deprez, s’est réjoui des résultats et progrès accomplis sous la direction du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, président en exercice du CILSS. «Nous pouvons citer entre autres la poursuite de la mise en œuvre effective du Cadre harmonisé d’analyse de la vulnérabilité et de l’insécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Cet outil a permis de mettre à la disposition de la région et de ses décideurs des informations capitales sur la situation agricole et pastorale», a-t-il précisé avant d’évoquer la poursuite de l’élaboration des documents de Priorités résilience pays (PRP) et l’appropriation du processus par les pays membres. A ce jour, 6 pays ont déjà élaboré leurs PRP.

Cependant, il rappellera que ce conseil des Ministres intervient dans un contexte caractérisé par une crise institutionnelle au sein du CILSS dans son ensemble. Cette crise, indiquera-t-il, est révélatrice d’un dysfonctionnement institutionnel majeur de l’institution. « Il n’y a désormais aucun doute que le CILSS mérite des réformes profondes. Ainsi répondant à la sollicitation du ministre coordonnateur, Kassoum Denon, les partenaires techniques et financiers du CILSS à travers l’USAID Afrique de l’Ouest ont accepté de financer l’audit institutionnel, financier et comptable du système CILSS », a-t-il expliqué invitant ainsi les ministres à prendre des décisions importantes et définir des actions fortes qui doivent être engagées rapidement pour la transformation et la modernisation du CILSS afin de : renforcer les modes de gestion de l’institution, accroitre son efficacité et surtout maintenir sa crédibilité auprès des populations bénéficiaires et des partenaires.
Un tournant décisif. Dans son discours d’ouverture, le ministre coordonnateur du CILSS, Kassoum Denon a, au nom du président en exercice du CILSS, Ibrahim Boubacar Keita, remercié Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la République islamique de Mauritanie, pour avoir accepté d’abriter cette 52ème session du conseil des ministres du CILSS.

Selon le ministre coordonnateur, cette session constitue surtout un tournant décisif pour notre institution commune, qui à cause d’une crise de gouvernance est aujourd’hui sous une gouvernance intérimaire, situation inédite depuis sa création il y a plus d’une quarantaine d’années. « A cet effet, je voudrais solennellement vous rassurer sur notre volonté commune d’œuvrer à une normalisation de la situation, afin d’entrevoir le futur avec de réels motifs d’espoir », a-t-il indiqué.
La présente session s’est penchée sur plusieurs dossiers importants notamment l’état d’avancement du processus de renforcement de la coopération CILSS-CEDEAO-UEMOA, le rapport provisoire de l’audit spécifique comptable, financier, organisationnel et institutionnel ; la situation des deux cadres dirigeants suspendus, la construction du siège de l’Institut du Sahel à Bamako, le renouvellement du mandat du secrétaire exécutif adjoint, la nomination du directeur général de l’Institut du Sahel, la définition de la date et du lieu de la conférence 2017 des chefs d’Etat et de gouvernement et du prochain conseil des ministres ainsi que l’épineuse question du paiement des arriérés, des contributions des Etats membres.

Pour ce qui concerne cette question, il faut noter que seuls 6 pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Mali, Mauritanie et le Tchad) sont à jour dans le paiement de leurs cotisations. Certains pays accumulent plusieurs années d’aérées.

Il faut noter que 95% du budget du CILSS reste tributaire des partenaires techniques et financiers d’où cet appel du ministre coordonnateur.
« Pour permettre à notre institution de se développer conforment aux idéaux de nos devanciers, pérenniser tous les acquis engranger par notre institution commune depuis sa création, il est urgent et impératif pour nous d’œuvrer en faveur d’un financement durable et stable de l’institution qui fonctionne aujourd’hui à 95% grâce aux soutiens financiers de nos partenaires techniques et financiers d’où l’importance fondamentale pour nos pays de s’acquitter de leurs cotisations », a-t-il lancé.

CCOM.
Ministère de l’Agriculture
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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