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CEN : IBK convoque un « Comité d’experts » sur les questions qui divisent
Publié le mardi 4 avril 2017  |  Studio Tamani
Ouverture
© aBamako.com par Momo
Ouverture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 27 mars 2017 le président IBK préside la Conférence d’entente nationale au palais de la culture
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Les travaux de la Conférence nationale ont pris fin hier à Bamako. Les discussions n’ont pas permis d’harmoniser les positions sur la problématique de l’Azawad. Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, s’engage à mettre en place un comité d’experts et de sages pour la réflexion sur la question. Ce comité sera chargé également de réfléchir sur la question du Centre, devenu le théâtre de plusieurs attaques terroristes et conflits communautaires.

Selon le rapport final de la Conférence, le terme « Azawad » est une entité géographique, mémoriale et historique, qui ne renvoie à aucun projet politique. Cet avis est loin d’être partagé par certains participants, dont les ex-rebelles de la CMA. Ils réclament « un statut politique et institutionnel à l’Azawad ».

Les assises de Bamako n’ont donc pas permis de dégager un consensus sur la question. D’autres participants ont regretté que la question du Centre n’ai pas été « suffisamment abordée ». Le chef de l’Etat a annoncé ainsi la mise en place d’un comité d’experts et de sages, qui devra engager des réflexions et des discussions sur ces questions. Tout comme la recommandation de la conférence d’ « engager des discussions avec le prédicateur radical peulh Amadou Koufa et le chef islamiste touareg Iyad Ag Agaly, en préservant le caractère laïc de la République ».

Le comité d’experts, annoncé par IBK, sera par ailleurs chargé d’élaborer « une charte de l’unité, et de la réconciliation nationale ».
La conférence d’entente nationale, qui a réuni plus de 300 participants, consacre une étape essentielle de la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Elle avait pour objectif de réfléchir sur les causes profondes de la crise malienne, trouver un contenu à donner au terme « Azawad », et l’élaboration d’une charte pour la paix et la réconciliation ».

L’opposition, qui était présente à la cérémonie de clôture, s’interroge sur les finalités des conclusions de ces assises. Certains de ses responsables disent attendre la suite de cette conférence et son impact sur l’insécurité, la mauvaise gouvernance et la corruption.
Tiébilé Dramé, président du PARENA, parle des défis auquel le pays fait face :
« Il y a eu une semaine de parole, de discutions, il y a eu des conclusions, il y a eu des recommandations, il faut attendre maintenant la suite. Très concrètement il faut attendre si les questions concrètes qui se posent aux Maliens sont prises en comptes, sont prises en charges : à savoir la sécurité des Maliens, la restauration de la paix, la restauration de la cohésion nationale, etc. Ce sont ces questions qui sont importantes.

La question de la corruption, de la mauvaise gouvernance dans le pays, ce sont ces questions qui sont importantes. Les questions qui sont importantes dans notre pays aujourd’hui, c’est comment faire pour qu’on ait des forces armées et de sécurité dignes de ce nom qui défendent notre territoire national. Je crois que le défi que nous avons aujourd’hui c’est comment créer les conditions pour faire face à cette situation. L’urgence pour le Mali aujourd’hui c’est comment restaurer la paix, la sécurité et la cohésion nationale dans le pays, l’urgence c’est comment faire en sorte que les Maliens vivent en sécurité sur le territoire de leur pays ».

Pour certains observateurs, il était utile de tenir cette Conférence d’entente nationale au regard de son importance dans la mise en œuvre de l’Accord. Ils estiment que malgré les insuffisances, les assises ont permis aux Maliens d’aborder plusieurs préoccupations. Toutefois selon eux, « il est temps d’aller à une paix durable et définitive ».
Boubacar Bocoum, politologue :
« Les gens pensaient que ce conseil d’entente, était que tout le monde vienne, on s’entende sur quelque chose et on signe quelque chose. Alors que, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. C’est un mécanisme qui est inscrit dans le processus de paix. Donc du coût, une fois que les gens s’écoutent, se parlent, ça veut dire déjà que nous savons à quoi nous attendre. C’est un processus douloureux qui va prendre du temps. Parce que, les gens s’apprêtent à aller vers une paix définitive. Pour un pays qui est assombri à ce niveau, on ne peut aller du jour au lendemain à une paix définitive. Les soubresauts, les attaques, les enchères, les groupes qui se forment, se fondent, se défendent... on va assister à cela pendant un certain temps.

Ça c’est clair. Mais si les partenaires techniques et financiers nous accompagnent sérieusement, une fois qu’on aura atteint le processus du DDR, les choses vont se stabiliser. Et ce sera maintenant le processus du développement local à la base en renforçant l’installation des représentants à la base. Je pense qu’avec un accompagnement pour le développement le reste va se stabiliser ».

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