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Grave faute stratégique: Le Mali va injecter 2194 milliards de FCFA au nord avant 2020
Publié le mardi 26 septembre 2017  |  Le Procès Verbal
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© aBamako.com par mouhamar
Visite de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) à Kidal
Kidal, le 08 Août 2014. La délégation de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par son Excellence monsieur Pierre Buyoya, Haut Représentant de l`Union Africaine s`est rendue ce vendredi à Kidal, pour s`enquérir de conditions de vie des populations.
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Dans l’accord pour la paix et la réconciliation signé entre le Mali et les groupes armés du nord, chaque partie a pris des engagements. Ainsi, dans les articles 33 et suivants, le gouvernement s’engage à créer une zone de Développement des Régions du Nord, dotée d’un Conseil consultatif interrégional et chargé de la coordination des moyens en vue d’accélérer le développement socio-économique local. En outre, le gouvernement s’engage à doter la zone de stratégies destinées à hisser les régions du Nord au même niveau que le reste du pays en termes d’indicateurs de développement et ce, dans un délai de 10 à 15 ans.

Il semble que le Mali compte tenir ces engagements. En effet, le gouvernement vient de valider la stratégie spécifique de développement des Région du Nord (Gao, Ménaka, Tombouctou, Taoudéni, Kidal). Cette stratégie couvre la période 2016-2018. D’un coût de 2.194 milliards de FCFA, ce vaste programme de développement des régions nord sera financé par le Mali avec le soutien de partenaires comme la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Banque Mondiale. Visant de la validation de la stratégie, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga a déclaré qu’il y a eu le temps des pourparlers et que maintenant, le temps est à la mise en œuvre de l’accord intégrale des accords au profit des populations. « La validation de la stratégie est une occasion de faire preuve d’un engagement résolu de la pacification des régions maliennes. C’est aussi un levier pour soustraire le Mali du prisme des terroristes. Il est important de franchir les obstacles qui ont mis en retard l’accord pour la paix et la réconciliation. On doit réussir ce processus entamé depuis 2015. Il permettra d’aller vers le développement, l’amélioration des conditions de vie des populations des régions du Nord du Mali », a ajouté le Premier ministre.

Quant à Bilal Ag Chérif, représentant la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), il a déclaré que la stratégie permettrait la mise en œuvre rapide de l’accord de paix.

Une pluie de milliards pour rien ?

Donc, en 2 ans, le gouvernement du Mali injectera plus de 2000 milliards dans les régions du nord. Il s’y ajoute les concessions déjà faites aux groupes armés : leurs représentants ont été nommés à la tête de nombreuses autorités intérimaires et de nouvelles régions ont été créées à leur demande.

Mais en retour, que gagne le Mali ? Presque rien. En effet, l’objectif principal des accords est le retour de la paix au nord. Or, depuis des années, les attaques armées sont quotidiennes non seulement au nord, mais aussi au centre du Mali où des hordes dites terroristes font la loi, sans doute en complicité avec certains groupes armés signataires des accords de paix. Pis: il n’y a ni désarmement, ni cantonnement des groupes armés.

Par ailleurs, le passé récent fait douter de la bonne foi des groupes armés, particulièrement de la CMA. Chaque fois que des accords de paix sont signés, ils finissent à la poubelle après avoir apporté de l’argent frais et de la nourriture aux groupes rebelles. Depuis, 1963, le Mali est victime de cet éternel recommencement sans jamais en tirer les leçons.

Le plus grave est que les milliards prévus pour le nord apparaissent comme une prime au soulèvement armé alors que Tombouctou et Gao, par exemple, ne sont pas moins développées que Koulikoro et Kayes. A-t-on pensé aux frustrations suscitées chez les régions du sud par les dépenses faramineuses annoncées au nord?

Abdoulaye Guindo
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