Le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie dans au Mali (CRI 2002) s’inscrit dans une dynamique de recherche de solution de sortie rapide et durable de la crise politique, institutionnelle et sécuritaire que vit le Mali.
Deux semaines après la cérémonie de lancement intervenue à Nyamana au camp des soixante familles déplacées des régions nord le 9 avril, CRI 2002 a rencontré les représentants des familles déplacées. Cette rencontre d’information et de formation des formateurs autour de questions portant sur « le bon fonctionnement des institutions sur l’ensemble du territoire, l’établissement d’un climat de paix et de sécurité, la préparation de l’après-guerre et du retour des déplacés et des réfugiés, le rétablissement de la cohésion sociale et de la concorde entre les communautés » est organisée au centre de la Mission évangélique de Niamakoro.
L’objectif recherché est qu’après deux jours de formation, les trente déplacés venus à la fois des trois camps et hors camps, puissent à leur tour, avec l’accompagnement de Cri-2002 et d’autres partenaires stratégiques, informer, sensibiliser, former et mobiliser les familles déplacées des trois régions du nord. Qu’il s’agisse des camps de Nyamana, Niamakoro et Baco Djikoroni ou d’autres réfugiés vivant hors de ces camps, la formation portera sur les principes, les valeurs et les règles de la démocratie et de la République susceptibles de contribuer et d’accélérer la sortie rapide et durable de la crise politico-institutionnelle et sécuritaire.
Dans cette perspective et conformément à la dynamique imprimée dans la mise en œuvre de son plan annuel 2013 financé par la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC), Cri-2002 a conceptualisé et élaboré des modules de formation des formateurs.
Ces modules sont articulés autour de l’opérationnalisation de la Feuille de Route pour la transition politique à la lumière des valeurs, des principes et des règles du Droit international humanitaire (DIH). Une option en parfaite adéquation avec l’évolution de la crise qui entre dans une phase d’interpellation forte du droit humanitaire.
Les formateurs devront se familiariser avec la notion de Droit international humanitaire qui, au sens large, est constitué par l’ensemble des dispositions juridiques internationales, écrites ou coutumières, assurant le respect de la personne humaine et son épanouissement. On parlera aussi du droit de la guerre.
Il faut rappeler que le droit de La Haye, ou droit de la guerre proprement dit, fixe les droits et devoirs des belligérants dans la conduite des opérations et limite le choix des moyens de nuire.
Le droit de Genève, ou droit humanitaire proprement dit, tend à sauvegarder les militaires mis hors de combat, ainsi que les personnes qui ne participent pas aux hostilités.
La législation des Droits de l’homme a pour objet de garantir en tout temps aux individus la jouissance des droits et libertés fondamentaux et de les préserver des fléaux sociaux.
Au cours de ces deux jours, seront ainsi développés des modules portant sur la connaissance et la compréhension de la Feuille de route pour la transition politique adoptée par le gouvernement et l’Assemblée nationale avec un point spécifique sur le droit international, la démocratie, le dialogue et la réconciliation. On parlera aussi de la démocratie et des institutions en mettant un accent particulier sur les institutions traditionnelles et des collectivités territoriales, les symboles de la République, la démocratie et les élections.
Abdoulaye Sall a jugé qu’il est temps d’installer une culture de débat sur les grandes questions de la nation. Pour le président de CRI 2002, il ne revient pas exclusivement au gouvernement d’exécuter et mettre en œuvre la Feuille de route.
Au nom des déplacés, le docteur Mohamed Ibrahim Yattara a salué la tenue de la formation. Les déplacés, dira-t-il, tiennent à cette formation qui leur permettra de se familiariser avec la notion d’éducation à la citoyenneté.