L’ancien chef d’Etat surnommé ATT selon ses initiales est arrivé vers 11 heures 45 minutes dans la capitale malienne en compagnie de son épouse et de deux de ses enfants au moins, a constaté le correspondant de BBC au Mali.
Vêtu d’un grand boubou blanc et d’un bonnet, Amadou Toumani Touré a été accueilli par l’actuel Premier ministre malien, Modibo Keïta.
Des militants, des sympathisants, d’anciens ministres et des chefs religieux sont également venus à son accueil, à l’aéroport international de Bamako-Sénou.
« Nous nous sommes battus pendant presque six ans pour son retour. Même s’il neigeait, nous serions là. Il y a des checkpoints partout ici, cela ne nous empêche pas d’être là », affirme un sympathisant de l’ancien chef d’Etat.
« Nous sommes toujours à ses côtés »
« Je l’ai vu. Je l’ai même embrassé. C’est très important pour moi », s’est réjoui un de ses militants.
« Nous sommes venus l’accueillir, pour qu’il sache que nous sommes toujours à ses côtés », réagit un autre militant.
Le sourire aux lèvres, Amadou Toumani Touré a serré la main à quelques personnes, sur le tarmac de l’aéroport, avant de s’entretenir brièvement avec le Premier ministre Modibo Keïta.
Applaudi par la foule, il est monté dans une voiture qui a pris la direction d’une résidence privée d’Ibrahim Boubacar Keïta, sans faire une déclaration.
ATT a exclu de s’engager de nouveau en politique. « Je remercie les autorités sénégalaises. Je vais voir dès dimanche, s’il plaît à Dieu, mon aîné, le président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta). Je ne vais pas faire de politique », a-t-il déclaré, à Dakar, avant de regagner son pays.
Hospitalité
Son retour au Mali a été annoncé vendredi par le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Keïta a dit avoir remercié son homologue sénégalais Macky Sall « pour son hospitalité ».
Général à la retraite élu président en 2002, Amadou Toumani Touré a été réélu en 2007.
Son gouvernement a été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l’accusaient d’incurie face à la rébellion dans le nord du pays.
En avril 2012, il avait ensuite formellement démissionné, puis quitté le Mali pour Dakar avec sa famille.
Il était menacé d’un procès pour « haute trahison » au Mali, à la suite notamment d’accusations du gouvernement en décembre 2013.
Mais l’Assemblée nationale du Mali a rejeté en décembre 2016, à une écrasante majorité, l’ouverture de poursuites contre lui. ATT est retourné au Mali.