Pour la journée du jeudi dernier, ce sont les forces vives de la nation et les partis politiques de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) qui ont bouclé la série de présentation des vœux du nouvel an au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita. La cérémonie s’est déroulée dans la salle de banquets de Koulouba en présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéna Coulibaly, qui représentait le Premier ministre.
C’est le président du Conseil national de la société civile qui a donné le ton des interventions. Boureima Allaye Touré a, tout d’abord, brossé la situation d’ensemble du pays. Sécurité, économie, santé, éducation, emploi… quasiment aucun domaine n’a échappé au porte-parole des forces vives de la nation. Il a apprécié la dynamique enclenchée sous le leadership du président Kéita et qui a permis à notre pays d’occuper progressivement toute sa place sur l’échiquier international et de prendre son envol pour devenir un havre de paix. Boureima Allaye Touré a cité les avancées notables enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger et sur le plan macro-économique. Cependant, il a déploré le fait que les forces armées et de sécurité qui doivent se déployer progressivement sur l’ensemble du terrain, n’y arrivent pas à cause du retard dans l’identification des combattants des groupes armés signataires pour le DDR. Et la transition était toute trouvée pour évoquer les problèmes sécuritaires qui favorisent aujourd’hui le «glissement de l’insécurité vers le Centre du pays».
Face à cette situation et bien d’autres sujets préoccupants, les forces vives de la nation ne sont pas restées en marge de la recherche de solutions. Elles se sont notamment illustrées à travers l’accompagnement des autorités sur les chantiers de la réconciliation nationale, de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, et la reconstruction du citoyen malien à travers la revalorisation de l’école. Pour terminer, Boureima Allaye a attiré l’attention du chef de l’Etat sur des préoccupations liées à l’accès des Maliens à la santé, l’eau, l’emploi en général et celui des jeunes en particulier, la justice, la gouvernance… Le président de la Convention de la majorité présidentielle, Bocari Tréta, a, lui aussi, mis à profit cette cérémonie de présentation des vœux pour faire une analyse rétrospective des évènements de l’année écoulée. A ce propos, il a noté avec satisfaction les avancées engrangées par le président Kéita malgré un contexte sécuritaire difficile. M. Tréta a cité quelques actions phares qui ont permis au Mali de renouer avec la croissance, la production et la productivité agricole.
Il a également salué la montée en puissance des forces armées et de sécurité, l’augmentation des salaires et autres rémunérations des fonctionnaires et agents de l’Etat. En outre, le président de la CMP a invité le chef de l’Etat à maintenir ce cap, tout en lui réaffirmant le soutien inconditionnel des partis de la CMP. Evoquant l’organisation des élections en 2018, il a attiré l’attention du président de la République sur la nécessité de la convocation diligente du «cadre de concertation entre le ministère de
l’Administration territoriale et les partis politiques» sur l’agenda électoral. Il a aussi suggéré l’audit, sans délai, du fichier électoral issu des opérations de révision annuelle des listes électorales en vue de la confection des nouvelles cartes d’électeurs. La bonne préparation des élections, dit-il, est le gage de notre engagement pour la démocratie, la stabilité des institutions de la République et la paix durable dans notre pays». Recevant les vœux formulés à son adresse, à sa famille et ses collaborateurs, le président de la République a fait un survol du passé glorieux de notre pays que certains ont récemment «voulu plomber de l’intérieur». Selon Ibrahim Boubacar Kéita, «quand un pays sort de crise, on le laisse ses chances, on ne l’accable pas à travers ceux que le peuple vient de désigner». Ça été le cas, a-t-il regretté, tout en soulignant la «gravité extrême» de cette posture qui a empêché le Mali d’être à des rendez-vous importants pour son devenir au plan de la sécurité et du développement. Après avoir laissé «le temps au temps », le président Kéita a indiqué qu’est «venu le temps de dessiller le peuple malien afin qu’il sache qui est qui». Dé-sormais, assure-t-il, la loi s’appliquera dans toute sa rigueur.
En outre, le chef de l’Etat a fait le point des actions entreprises aussi bien au niveau national qu’international pour la stabilisation du Mali et pour le bien-être des populations. L’une de ses priorités demeure la lutte contre la migration illégale. Ainsi, a-t-il instruit le gouvernement, de tout faire pour endiguer ce fléau. Les forces vives de la nation ont été invitées à s’impliquer dans ce combat.