Le ministre de l’Education nationale, Housséïni Amion Guindo, a poursuivi la conférence des cadres de l’éducation dans les académies d’enseignement (AE) de Kita, Kayes et Nioro du Sahel. Au cours de cette mission, effectuée du 23 au 25 février, Housseini Amion Guindo a rencontré les partenaires sociaux de l’école. L’objectif de la mission était d’écouter, de discuter, d’échanger, d’identifier les problèmes et d’instaurer un dialogue franc avec tous les acteurs de l’école. Il s’agissait aussi de diagnostiquer les difficultés et recenser les attentes et les préoccupations des acteurs pour apporter des solutions.
De Kita en passant par Kayes et Nioro du Sahel, autorités scolaires, politiques, administratives, traditionnelles, enseignants, syndicats d’enseignants et responsables des Associations des écoles privées et agréées du Mali (AEPAM) et des élèves et étudiants du Mali (AEEM) étaient sortis massivement pour accueillir le ministre de l’Education nationale et lui expliquer les problèmes scolaires de leurs localités. Le directeur de l’AE de Nioro du Sahel, Saliou Almahadi Touré, a précisé que son académie, créée le 13 avril 2010, est la benjamine des académies de la Région de Kayes. Outre le cercle de Nioro du Sahel, elle couvre celui de Dièma. Malgré la bonne foi et les nombreux sacrifices consentis par l’Etat et de ses partenaires quelques problèmes récurrents entravent le déroulement normal du travail de l’AE de Nioro.
L’instabilité, l’insuffisance, la grande mobilité, la formation continue des enseignants, l’état défectueux des infrastructures scolaires, du matériel didactique et informatique, les équipements, les moyens de déplacement et le logement de l’académie sont des préoccupations soulevées par le directeur de l’académie. En dépit de ces difficultés, l’académie d’enseignement de Nioro du Sahel et ses partenaires se battent au quotidien pour relever les défis. Malgré les 37% du budget national alloués à l’éducation, la distorsion est trop grande entre les sacrifices consentis et les maigres résultats engrangés. Aujourd’hui, a constaté Saliou Almahadi Touré, la plupart des jeunes qui entrent à l’école, ne franchissent pas le cap de la 7è année du fait de nombreuses déperditions scolaires qui affectent notre système éducatif.
Saluant l’engagement du gouvernement par le lancement officiel du Projet expansion de la stratégie de scolarisation accélérée/passerelle (SSA/P) en 2017 à Nioro, le maire de la commune urbaine de Nioro du Sahel, Mohamed Mouctar Dicko, a précisé que la double vacation, la non sécurisation des établissements scolaires et la non effectivité des transferts de ressources au niveau de l’éducation sont d’autres difficultés majeures. Quant au directeur de l’AE de Kayes, Seydou Nourou Maïga, il a, lui, rappelé que son AE existe depuis octobre 2000. Elle coordonne et supervise les activités des structures scolaires des cercles de Kayes, Kénièba et Yélimané. Le directeur a aussi précisé que son académie a réalisé 36,39% de taux d’admission au Bac, dont 39,11% de filles. Le taux d’admission au Diplôme d’études fondamentales (DEF) est de 38,30%, dont 39,32% de filles. M. Maïga a aussi noté que son académie a les mêmes difficultés que celle de Nioro du Sahel.
Appréciant le programme d’urgences sociales du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, dont l’impact a été ressenti sur les taux d’admission des examens, Seydou Nourou Maïga a sollicité le département pour la gestion rapide des problèmes précités. Son homologue de l’académie d’enseignement de Kita, Mahamadou Kéïta, rappellera que strucutre couvre celle de Bafoulabé. Elle dispose d’une école pour déficients auditifs à vocation régionale qui compte 16 apprenants, dont 8 filles encadrés par un moniteur. Le directeur de l’AE a, par ailleurs, rassuré que l’école se porte mieux à Kita grâce aux efforts consentis par l’Etat et ses partenaires.
Après des apaisements donnés par les directeurs nationaux des enseignement normal, technique et professionnel et des ressources du secteur de l’éducation, le ministre de l’Education nationale a expliqué qu’il était venu affronter les difficultés des autorités scolaires et des parents d’élèves à la base sous l’impulsion du chef de l’Etat et du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Housséïni Amion Guindo a rappelé que dans le cadre du partenariat mondial pour l’éducation, l’objectif est que 25% des budgets soient alloués à l’éducation d’ici 2020 alors que notre pays a déjà atteint les 37%.
«L’Etat débloque plus de 3 milliards de Fcfa pour les cantines scolaires. Cette somme n’est pas sentie sur le terrain. En outre, nous avons pu déceler beaucoup d’enseignants fictifs, plus de 5.000 élèves fictifs dans les écoles privées à raison de 150.000 Fcfa de frais scolaires par élève et plus de 3000 faux diplômes. Toutes ces mauvaises pratiques rendues publiques seront sanctionnées», a assuré le ministre de l’Education nationale. «Notre école est malade et doit faire face aux défis qui se posent à elle que sont l’accès au plus grand nombre d’enfants à l’école, un enseignement-apprentissage de qualité, de formation des ressources humaines de qualité adaptées au besoin de développement de notre pays. Nous devons relever tous ces défis pour une école résolument tournée vers l’excellence avec des produits compétitifs sur les plans national et international», a-t-il concédé.