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Évacuations sanitaires : Indispensables souvent, mais coûteuses
Publié le lundi 15 avril 2019  |  L’Essor
l`atmosphère
© aBamako.com par A S
l`atmosphère dans quelques services publics pendant la grève de l`UNTM
L`atmosphère dans certains services publics lors durant les deux jours de grève de l`UNTM (21 et 22 Août 2014)
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Les fonds alloués par l’Etat ne suffisent pas. Ce qui amène à poser la question d’un meilleur équipement de nos hôpitaux pour la prise en charge des malades



La mise en place d’un fonds pour les évacuations sanitaires des fonctionnaires civils et militaires et de leurs ayants droit est bien appréciée. Le dispositif représente une bouée de sauvetage pour nos compatriotes souffrant de certaines pathologies compliquées, et ne pouvant être prises en charge dans nos hôpitaux. Mais certains compatriotes le jugent trop sélectif et restrictif.

C’est un décret de mai 1969 qui détermine les conditions de l’évacuation sanitaire. Ce même texte précise que les fonctionnaires (civils et militaires) et leurs ayants droits, sont les seuls éligibles. Auparavant, c’était un décret de 1962 (désormais caduc) qui régissait les évacuations sanitaires et incluait tous les citoyens, sans exception aucune.
Le colonel-major Lamine Traoré, haut fonctionnaire de défense au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, explique que selon les dispositions, les dossiers des malades à évacuer doivent être transmis par les médecins traitants au Conseil de santé (une équipe pluridisciplinaire à l’expertise avérée).

Souvent pour bénéficier de l’évacuation sanitaire, il faut s’armer de patience. Selon le haut fonctionnaire de défense, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique instruit que le processus soit enclenché dès qu’il reçoit un dossier d’évacuation. Mais il y a des contraintes d’ordre technique et financier.

Par exemple les structures de soins, en Europe, particulièrement en France réclament d’être payées à l’avance. Alors que les lois de finances exigent de faire des mandats d’abord pour que le Trésor public procède au paiement. Ce qui représente un réel écueil pour la célérité des dossiers.

« Néanmoins, avec les établissements de soins dans les pays arabes, notamment la Tunisie et le Maroc, on arrive à trouver un terrain d’entente et à faire traiter nos malades sans verser préalablement les frais médicaux. Cet accompagnement apporte un ouf de soulagement dans les évacuations sanitaires », explique le haut gradé.

Le partenariat avec ces structures de soins repose sur l’entregent du haut fonctionnaire de défense et les argumentaires développés par le département en charge de la Santé pour les convaincre d’attendre que des mandats soient établis et envoyés au Trésor. Dans ces structures de santé, nos malades sont pris en charge et les factures sont soldées plus tard. Elles accueillent même les malades dont l’état nécessite des interventions lourdes et complexes et un temps de guérison.

Mais certains de ces établissements de soins attendent d’être payés pour des prestations de 2017. La question qui vient tout naturellement à l’esprit est de savoir si cela va durer ? La balle est dans le camp de notre pays pour honorer ses engagements afin que les malades puissent être référés dans ces structures de soins qui acceptent de les accueillir à crédit.

EQUIPER NOS HÔPITAUX – Par ailleurs, certains citoyens se demandent pourquoi ne pas doter nos Centres hospitalo-universitaires (CHU) d’un arsenal de diagnostic ultramoderne et d’un plateau technique de pointe pour réduire le nombre des évacuations et faire des éonomies ? Il existe de bonnes compétences dans nos hôpitaux, et il suffit de réunir les conditions, notamment le relèvement du plateau technique et une volonté politique. Depuis des lustres, les responsables du département en charge de la Santé et de l’Hygiène publique poussent les feux dans ce sens et attendent toujours de voir les voyants s’allumer.

Dans le contexte des difficultés de mobilisation des ressources financières, il va falloir aller dans le sens de la réduction des évacuations sanitaires en équipant convenablement nos structures de soins. L’enveloppe budgétaire consacrée aux évacuations était d’un peu plus de 397 millions Fcfa par an. Elle a été augmentée d’un peu plus de 291 millions de Fcfa en 2018 pour atteindre environ 689 millions de Fcfa. Sur ce montant, seulement 629 millions ont été mobilisés.

Au regard du nombre de malades évacués, ces fonds ne suffisent pas. Les frais sanitaires d’un malade vont souvent au-delà de 100 millions de Fcfa. C’est le cas par exemple de cet ancien ministre évacué dans un premier temps sur Cuba, ensuite sur la France, sans qu’on puisse diagnostiquer son mal. Il a donc fallu une autre évacuation sur un hôpital londonien (en Angleterre) pour déceler sa pathologie et assurer sa prise en charge.

Autre exemple, celui de ce malade transplanté rénal dont les frais médicaux dépassent les 100 millions de Fcfa. « Dans certains cas, on est contraint de louer des avions médicalisés pour 30 millions de Fcfa voire plus, juste pour le transport du malade. Nous ne contestons pas les gros moyens déployés pour sauver ces personnes parce que la vie n’a pas de prix, mais juste pour mettre en exergue l’immensité des besoins en ressources financières pour répondre aux attentes de nos compatriotes », souligne le haut fonctionnaire de défense.

Bréhima DOUMBIA

Pour bénéficier de l’évacuation sanitaire, il faut s’armer de patienceEQUIPER NOS HÔPITAUX – Par ailleurs, certains citoyens se demandent pourquoi ne pas doter nos Centres hospitalo-universitaires (CHU) d’un arsenal de diagnostic ultramoderne et d’un plateau technique de pointe pour réduire le nombre des évacuations et faire des éonomies ? Il existe de bonnes compétences dans nos hôpitaux, et il suffit de réunir les conditions, notamment le relèvement du plateau technique et une volonté politique.

Depuis des lustres, les responsables du département en charge de la Santé et de l’Hygiène publique poussent les feux dans ce sens et attendent toujours de voir les voyants s’allumer.

Dans le contexte des difficultés de mobilisation des ressources financières, il va falloir aller dans le sens de la réduction des évacuations sanitaires en équipant convenablement nos structures de soins. L’enveloppe budgétaire consacrée aux évacuations était d’un peu plus de 397 millions Fcfa par an. Elle a été augmentée d’un peu plus de 291 millions de Fcfa en 2018 pour atteindre environ 689 millions de Fcfa. Sur ce montant, seulement 629 millions ont été mobilisés.

Au regard du nombre de malades évacués, ces fonds ne suffisent pas. Les frais sanitaires d’un malade vont souvent au-delà de 100 millions de Fcfa. C’est le cas par exemple de cet ancien ministre évacué dans un premier temps sur Cuba, ensuite sur la France, sans qu’on puisse diagnostiquer son mal. Il a donc fallu une autre évacuation sur un hôpital londonien (en Angleterre) pour déceler sa pathologie et assurer sa prise en charge.

Autre exemple, celui de ce malade transplanté rénal dont les frais médicaux dépassent les 100 millions de Fcfa. « Dans certains cas, on est contraint de louer des avions médicalisés pour 30 millions de Fcfa voire plus, juste pour le transport du malade. Nous ne contestons pas les gros moyens déployés pour sauver ces personnes parce que la vie n’a pas de prix, mais juste pour mettre en exergue l’immensité des besoins en ressources financières pour répondre aux attentes de nos compatriotes », souligne le haut fonctionnaire de défense.

Bréhima DOUMBIA

LA PROCÉDURE

Quelle est la procédure à suivre pour bénéficier de l’évacuation sanitaire ? Les dossiers doivent passer par le Conseil de santé. Le président du Conseil de santé, le Pr Dapa Ali Diop, explique que, depuis 1981, un décret fixe la composition et la compétence de son conseil. Il s’agit de médecins spécialistes qui se prononcent sur les dossiers d’évacuation soumis à leur approbation.

L’hémato-oncologue, qui fait autorité dans sa discipline, explique que les textes stipulent clairement que seuls les fonctionnaires civils et militaires, et leurs ayants droit, peuvent bénéficier des évacuations sanitaires vers l’étranger pour des pathologies que l’on ne peut pas traiter dans notre pays ou des examens complémentaires qui ne sont pas réalisables sur place.

Un malade qui répond à ces critères doit avoir un dossier médicalement bien argumenté par un médecin spécialiste et la demande d’évacuation doit être justifiée. En d’autres termes, il faut qu’il soit établi que la pathologie dont souffre le malade nécessite réellement l’évacuation sanitaire.

Le Conseil de santé s’occupe seulement de la sélection des dossiers. La suite du processus relève du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Il faut savoir que le ministre en charge de la Santé a la possibilité d’ordonner l’évacuation d’un malade sans passer par le Conseil de santé.

Pour ce qui est de la lenteur, le Pr Dapa Ali Diallo, note que le conseil n’a pas eu encore à gérer des urgences, c’est-à-dire des situations qui requièrent que le malade soit immédiatement évacué.

Le président du Conseil assure qu’il ne croule pas sous les demandes d’évacuations sanitaires. Parfois, le Conseil statue sur deux ou trois dossiers.
Concernant les remboursements des malades ayant pris en charge leurs évacuations, le Pr Dapa Ali Diallo, est on ne peut plus clair. Tout dossier non soumis préalablement au Conseil échappe à sa gestion et ne saurait l’engager.

Le haut fonctionnaire de défense apporte des éclairages à ce niveau. Si un dossier est retenu par le Conseil de santé, le malade peut demander un remboursement s’il a préfinancé les frais de l’évacuation sanitaire.

B. D.


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