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Commerce de l’énergie électrique dans la région CEDEAO : Lever les obstacles pour restaurer la confiance entre exportateurs et importateurs
Publié le vendredi 20 mars 2020  |  mali sadio
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L’hôtel Azalaï Salam a abrité du 2 au 3 mars dernier, la réunion des ministres en charge de l’énergie et ceux des finances de six Etats de la CEDEAO, notamment le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Libéria et la Sierra Léone. Elle réunissait outre la Banque mondiale, principal partenaire, les experts des Ministères en charge de l’Energie et des Ministères des Finances desdits pays, les chefs d’institutions et agences spécialisées de l’énergie de la CEDEAO comme le WAPP et l’ARREC et les directeurs généraux des sociétés d’énergie.
Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé a présidé la cérémonie solennelle d’ouverture des travaux qui fait suite à la réunion des experts. Dans son discours, il relève que « la lutte contre la pauvreté, la quête du bien-être des populations et la prospérité économique de nos Etats.. » ne peuvent aboutir sans des préalables, parmi lesquels l’accès à l’énergie. Toutefois, tempère-t-il, « les difficultés actuelles qui affectent progressivement la santé financière des sociétés d’électricité et au-delà, les économies de nos pays, ne doivent pas être occultées ». Pour cela propose-t-il, des actes doivent être posés pour renforcer le commerce de l’électricité en initiant des règles claires de gestion des contrats de commerce transfrontalier d’énergie électrique.

Le discours de M. SedikoDouka, commissaire énergie et mine de la CEDEAOdresse le tableau de la situation et fait ressortir ce qui est attendu de la réunion. Les échanges transfrontaliers d’énergie électrique de la région ne représentent que 8% pour un taux d’accès électrique de seulement 45% avec des tarifs élevés de 24 cents USD/kWh contre par exemple 4 au Japon, moins de 10 en Europe et 14 en Asie. Or, poursuit-il « aucun développement économique durable ne peut se faire sans une énergie abondante, disponible, durable et abordable… ». L’une des préoccupations de la CEDEAO, assure-t-il est la réduction du prix du kWh, d’où la création d’un marché régional de l’électricité ouvert et compétitif, le développement des interconnexions et des échanges d’énergie électrique entre Etats membres entre autres. S’agissant du commerce de l’énergie, des actes sont posés. C’est le cas du lancement depuis juin 2018 du marché régional de l’électricité, le chantier bientôt achevé du centre d’information et de coordination(CIC) du WAPP pour jouer un rôle d’opérateur régional de vente et d’achat d’énergie. Des textes communautaires comme par exemple la Directive sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’énergie électrique du marché régional de l’électricité sont adoptés certes, mais il faut transformer l’essai. Les relations commerciales entre exportateurs et importateurs d’énergie ne sont pas au beau fixe. Elles sont traversées par une crise de confiance. Car, des factures d’achat d’énergie ne sont pas payées à terme échu, ce qui a pour conséquence, des interruptions de fourniture. En somme, le projet de la CEDEAO est contrarié dans sa mise en application par l’absence d’un mécanisme durable, contraignant qui puisse donner la priorité aux paiements des contrats d’importation même dans un contexte de tension de trésorerie. Il y a un mois( le 3 février dernier) se tenait à Abidjan, la réunion des ministres de l’Energie des six présents à Bamako. Elle avait conclu à une implication des ministres des Finances des pays concernés pour faire aboutir l’initiative. C’est justement pour sécuriser les paiements, restaurer la confiance entre les partenaires(vendeurs et acheteurs) d’énergie que la Banque mondiale, partenaire majeur, propose son soutien. Cette assurance a été donnée par sa représentante résidente, Madame Soukeyna Kane qui pense que l’intégration régionale des réseaux est une solution à l’optimisation. Il s’agit de la mise en œuvre de la Directive sus visée à travers deux instruments : primo un appui budgétaire assorti de cinq mesures préalables à prendre par les six Etats bénéficiaires et secundo, créer un fonds renouvelable/revolving de soutien aux liquidités(FRSL). La finalité de la réunion de Bamako est d’échanger sur les nouveaux outils proposés et adoptés par les ministres sectoriels en vue d’assurer la solvabilité financière des sociétés d’électricité importatrices et exportatrices et d’améliorer les échanges transfrontaliers pour réduire les tarifs. Le rôle des ministres des Finances pour opérationnaliser le projet est nécessaire, voire indispensable.

Dénis. T. Théra
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