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Mali – Chine : Un joli paquet de nouveaux accords
Publié le mardi 17 septembre 2024  |  L’aube
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Le Forum de Coopération Afrique-Chine (Focac) a vécu au Palais du Peuple de Pékin. En effet, du 4 au 6 septembre, les dirigeants de plus de 30 pays africains se sont rendus en Chine sur invitation de Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine. Ce sommet de haut niveau s’est terminé vendredi soir avec l’adoption, par consensus, de la Déclaration de Beijing sur «la construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé» entre le pays hôte, la Chine, et les pays du Continent africain. Le Mali, avec à sa tête le Président de la Transition, chef de l’État, Colonel Assimi Goïta, a été représenté par une forte délégation. Carnet de voyage d’un séjour du Président Goïta qui a été la star de ce sommet Sino-Afrique.

Dès son arrivée, le Colonel Assimi Goïta s’est entretenu en tête à tête, avant leur rencontre bilatérale et la plénière du Focac, avec son homologue chinois, le Président Xi Jinping. Il a salué la longue et célèbre amitié historique qui a toujours existé entre le Mali et la Chine. En prélude à l’ouverture du 9e sommet du Forum sur la coopération sino-africaine, le Président de la Transition, Son Excellence le Colonel Assimi Goïta, chef de l’État, a, au cours de cette audience du lundi 2 septembre 2024, remercié son Excellence Xi Jinping, pour l’excellente coopération qu’il a instaurée entre leurs deux pays. Ce fût aussi l’occasion pour lui de prôner le renforcement qualitatif et quantitatif de cette relation qui remonte à l’indépendance du Mali.


Au bilan de ce sommet, on peut réellement se demander : et si le Mali n’avait pas existé, est-ce que la République populaire de Chine se serait si intéressée à l’Afrique ? Pour dire tout simplement, par la négative, que les autres pays africains bénéficient aujourd’hui grandement de cette considération chinoise que par le Mali, comme le symbolise la traditionnelle levée de verres qui se cognent en disant “Chine-Chine/Mali-Mali”.

Un sommet très politique

Un sommet somme toute très politique, vu le contexte dans lequel il se déroule, dans un monde en pleine interrogation sur son devenir. Ce que n’ont pas manqué de mentionner dans leurs discours chacun des chefs d’état, pour faire un appel du pied à la Chine. Ainsi, la tenue à Beijing, après Dakar en 2021, qui a abrité le 8ème sommet, le Sommet et la 9e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (Focac), avec la participation respective des Chefs d’État et de Gouvernement et des Chefs de délégation de Chine et de 53 pays africains, et du Président de la Commission de l’Union Africaine, ainsi que des Ministres des Affaires étrangères et des Ministres chargés de la coopération économique revêt plusieurs significations, comme rappelé ici : la Chine et l’Afrique «restent unies avec les autres pays en développement, poursuivent l’indépendance et l’autonomie, s’engagent activement dans la coopération Sud-Sud et triangulaire et s’opposent au clivage idéologique et à la confrontation des blocs, de sorte à préserver les intérêts communs des pays du Sud global dans le nouveau cycle de la réforme du système de gouvernance mondiale». C’est sous cet angle que, dans son discours d’ouverture, le Président de la Transition malienne, Colonel Assimi Goïta, ne manquera pas d’exprimer sa satisfaction quant à l’état actuel de la coopération entre le Mali et la Chine. Que ce soit dans les domaines de la défense et de la sécurité, de la santé, de l’agriculture ou des infrastructures et de l’énergie, le Mali a bénéficié de l’appui de la Chine sous diverses formes. Aussi, dira-t-il, «nous partageons les mêmes principes et les mêmes valeurs avec la République populaire de Chine, à savoir le respect de la souveraineté de nos États, la défense des intérêts de nos peuples, la non-ingérence dans les affaires intérieures, mais surtout le rejet de la manipulation liée aux questions des droits de l’Homme». Il a réaffirmé l’importance de la relation avec le Mali, qui repose sur un respect mutuel et la réalisation de projets concrets. Ce qui démontre suffisamment de la solidité des liens tissés et qui indique que le Mali peut aussi compter sur le soutien d’une autre grande puissance qu’est la Chine dans sa guerre contre le Terrorisme, à côté de la Russie (allié stratégique). Dans sa réponse à Assimi, son Excellence Xi Jinping a rassuré que ces principes sont fermement ancrés dans la politique d’assistance internationale de la Chine. Des principes qui forment les fondations d’une amitié sino-malienne de longue date. Lors des échanges en plénière du sommet, le président chinois a laissé entendre que les relations entre le Mali et la Chine seront désormais élevées au statut de partenariat stratégique. La Chine s’engage en conséquence, à poursuivre et intensifier sa coopération avec le Mali, tout en l’accompagnant dans la voie de son développement, conformément à ses réalités nationales.

Un nouveau partenariat concurrentiel et non–antagoniste

La Chine et le Mali ont ainsi établi de renforcer leur partenariat stratégique et de l’élever à un niveau plus important. Cela paraît d’autant plus normal que les inquiétudes dont ont fait mention différents chefs d’État du continent, et qui sont liées à la dette, ne concernent pas le Mali, qui a marqué une forte pénétration sur le marché industriel chinois, en des rencontres faites auprès des chefs d’entreprises chinoises. Si les pays africains veulent de meilleures conditions commerciales avec la Chine, tout en espérant un meilleur accès aux marchés chinois pour les produits agricoles et manufacturés africains, le Mali, pour sa part, a d’ores et déjà signé plusieurs accords avec des entreprises chinoises. C’est ce qui ressort d’une série de communiqués publiés par la présidence malienne, en marge de la 9ème édition du Forum de Coopération Afrique-Chine. Ces accords marquent le début du nouveau «partenariat stratégique» entre les deux pays, comme l’a déclaré le lundi 2 septembre 2024, le président chinois, Xi Jinping, lors de l’audience accordée à son homologue malien, Assimi Goïta. Il s’agit pour la Chine d’accompagner le développement du Mali. C’est l’engagement pris par le président chinois en marge du Focac. «Je propose de porter les relations sino-maliennes au niveau de partenariat stratégique pour continuer de faire valoir l’amitié traditionnelle et d’écrire ensemble de nouveaux chapitres dans les annales de la solidarité de la coopération sino-malienne». Pour l’allocation du montant de 50 milliards de dollars de nouveaux financements pour l’Afrique au cours des trois prochaines années, le mot d’ordre sera la modernisation à outrance, selon le président chinois Xi Jinping, qui l’a martelé à plusieurs reprises. Il l’a dit, son souhait, c’est de lancer «une vague de modernisation du sud global et écrire un nouveau chapitre dans la construction d’une communauté d’avenir». C’est ce qui explique pourquoi la Chine a conclu des partenariats stratégiques avec tous les pays africains ayant des liens diplomatiques avec elle, au cours du sommet.

Les regards sont à présent tournés vers l’avenir : le développement et le transfert des technologies qui permettraient de favoriser l’emploi local. Parmi les conventions établies, figure un mémorandum d’entente signé entre la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD) et Huawei, en vue d’accélérer le projet «Mali Numérique». En outre, des discussions ont été menées avec la société TBEA qui, selon son premier responsable, intervient au Mali depuis 5 ans. Elle envisage la construction d’une centrale solaire de 100 MW et la construction d’une ligne électrique à Kénièba, dans la région de Kayes. La ministre de l’Énergie et de l’Eau du Mali, Bintou Camara, a indiqué que des négociations sont en cours avec la société Power China pour la réalisation de centrales solaires à Safo 1 et Safo 2, avec une capacité combinée de 105 mégawatts. L’entreprise chinoise avait déjà réalisé des travaux de construction de barrage hydroélectrique à Félou et Gouina ainsi que l’extension de l’Aéroport international président Modibo Kéïta en 2017.

Un contrat d’équipement militaire a également été signé entre le Mali et la société Norinco, deuxième plus importante société de l’industrie de l’armement de la Chine. Cet accord inclut la formation, l’entraînement et le transfert de technologie. Notons que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a eu une séance de travail avec les responsables de l’Agence chinoise de la coopération internationale pour le développement, et qu’un mémorandum d’entente pour la construction d’une centrale électrique solaire dans la région de Koulikoro a été signé avec le groupe Beikai Zhongdian. Le Président Goïta a salué la décision de son homologue chinois d’élever le niveau du partenariat entre les deux pays à un niveau stratégique.

Un partenariat « gagnant-gagnant »

Sur un autre plan, Pékin a une nouvelle fois fait valoir sa différence avec l’Occident : «la Chine s’engage à respecter les choix politiques faits par les États africains sur la base de leurs spécificités, à ne pas s’immiscer dans leurs affaires intérieures et à ne pas assortir de conditions à ses aides», est-il écrit dans la déclaration finale du 9ème Focac. Le Mali adhère au principe d’une Chine unie et salue les prouesses de la diplomatie chinoise sur la scène internationale, notamment «la non-ingérence dans les affaires intérieures, mais surtout le rejet de la manipulation liée aux questions des droits de l’Homme», a souligné le Président de la Transition. Dans le même ordre d’idées, le Thème du Sommet – «Travailler ensemble à promouvoir la modernisation pour construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau», a donné naissance à un Plan d’action sur la coopération amicale et mutuellement bénéfique sino-africaine dans différents domaines pour les trois prochaines années. Des dispositions systématiques sur l’approfondissement continu de la réforme sur tous les plans sont prises en Chine pour la promotion de la modernisation à la chinoise et qui devra déteindre sur l’Afrique en termes de plus d’opportunités et de perspectives de croissance, d’émergence et de développement endogène pour un plus grand nombre de pays africains qui ont besoin d’assistance dans tous les domaines. C’est cet esprit de partenariat gagnant-gagnant que veut impulser la Chine en soutenant le deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA, et travaille à accélérer le développement de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf) en vue d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique. Sur cette base, une modernisation caractérisée par le développement pacifique, alliée à la coopération mutuellement bénéfique à travers la prospérité commune, permettront de bâtir un partenariat sino-africain de confiance mutuelle, de bénéfice partagé, d’entraide et d’inspiration mutuelle, pour le plus grand bien des peuples chinois et africains. En marge de ce Sommet, quatre conférences de haut niveau étaient organisées autour de thématiques comme : «Renforcer les échanges d’expériences en matière de gouvernance et explorer les voies de modernisation», «Favoriser l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement vert et s’engager dans la voie de la modernisation», «Avancer ensemble vers un avenir partagé de paix durable et de sécurité universelle et fournir une garantie solide à la modernisation» etc.

En conclusion, si les contours du nouveau partenariat stratégique sont encore à définir, il faut souligner que les deux pays semblent afficher l’ambition d’augmenter leurs échanges commerciaux pour les années à venir : «Les deux parties resteront fidèles à l’esprit d’amitié et de coopération sino-africain et travailleront à porter leur partenariat de coopération stratégique global à une nouvelle hauteur». En outre, la Chine et l’Afrique font savoir qu’elles «œuvreront avec les autres pays du monde, tout en se conformant au droit international, à promouvoir une gouvernance mondiale fondée sur les amples consultations, la contribution conjointe et les bénéfices partagés, à construire un nouveau type de relations internationales, à porter les valeurs communes de l’humanité, et à bâtir un monde de paix durable, de sécurité universelle, de prospérité commune, ouverte, inclusive, propre et agréable».

MS

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