Détenteur d’une Maîtrise en Droit privé d’enquêteur ; d’un D.E.A. de l’Institut d’expertise judiciaire, institutionnelle, officieuse et amiable ainsi qu’à la conciliation, la médiation et l’arbitrage de Paris ; et d’une Licence en Droit immobilier et foncier au (QUÉBEC-CANADA) Mody Kantara Coulibaly est un expert judiciaire (enquêteur de Droit Privé agréé) près les Cours d’Appel et des tribunaux du Mali. Il est également expert judiciaire en immobilier et foncier agréé près les Cours d’Appel et des tribunaux du Mali. Membre de l’Institut de l’expertise judiciaire, il est le premier président de l’Ordre des experts judiciaires du Mali (OEJM).
Le Matin : Quels étaient vos objectifs en organisant les états généraux de l’Ordre des experts judiciaires du Mali (OEJM) ?
Mody Kantara Coulibaly : Ces états généraux, tant attendus par notre ordre et par notre pays, doivent nous permettre d’identifier tous les défis ; échanger sur les difficultés et les problèmes que nous vivons ; de proposer et d’élaborer des pistes de solutions assorties de recommandations, de renforcer et de faire connaître davantage le rôle des experts judiciaires au sein du système judiciaire et d’autres structures pouvant demander nos services.
Il est important que les experts, lorsqu’ils effectuent leur travail, reconnaissent qu’ils le font dans le cadre soit d’un différend commercial entre les parties, soit d’un différend administratif à résoudre entre une agence gouvernementale et une entreprise ou un citoyen, soit d’une enquête menée sur une activité criminelle présumée.
-N’est-ce pas là un ordre de trop ou de plus dans le monde de la justice du Mali ?
M.K.C : Aucunement ! Ce n’est nullement un ordre de trop dans la mesure où le besoin de notre profession existe et est réel au niveau de la justice et d’autres structurés affiliées du pays.
–Qu’attendez-vous aujourd’hui des acteurs de la justice, des citoyens et de l’Etat ?
M.K.C : Nous attendons de la justice du pays que le droit soit dit et que les enquêteurs ne falsifient pas la réalité à tout moment et en toutes circonstances. Chaque fois que nous serons sollicités, nous contribuerons positivement à la manifestation de la vérité. Et nous attendons de l’Etat des citoyens l’accompagnement nécessaire pour y parvenir.
-Quelles sont vos priorités après ces états généraux ?
M.K.C : Nous comptons surtout sur l’appui du ministère de la Justice et de Droits de l’Homme pour nous faire parvenir les dossiers afin de désengorger les tribunaux. En effet, nous espérons que le Département de tutelle va recommander à ses services de nous impliquer davantage dans les différents litiges impliquant l’Etat ; d’exiger des services de recouvrements et de recettes de nous solliciter afin de permettre à l’Etat de rentrer correctement dans ses droits…
-Est-ce qu’il y a des ordres des experts judiciaires dans la sous région, en Afrique ou ailleurs avec lesquels vous allez travailler ?
M.K.C : Les experts judiciaires étranger peuvent exercer au Mali. A condition bien sûr de satisfaire les conditions de qualifications et de travailler en binôme avec un expert judiciaire Malien, membre de notre ordre. Nous allons très prochainement travailler avec les experts judiciaires des pays amis et voisins. A commencer par nos confères de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), c’est-à-dire du Burkina Faso et du Niger.
-Quels sont les critères pour être membre d’OEJM ?
M.K.C : Pour être admis à l’ordre des experts judiciaires du Mali, les candidats doivent remplir les conditions comme être de nationalité malienne ; justifier de compétence avancées et d’expériences attestées dans un domaine déterminé ; être titulaire d’un diplôme de Master au minimum, de certifications ou de qualification requis dans leur domaine d’expertise ; avoir une expérience professionnelle d’au moins dix ans dans le domaine d’expertise ; être d’une bonne moralité ; être âgé d’au moins 35 ans ; être en pleine jouissance de ses droits civiques et ne pas avoir été condamné pour des infractions incompatibles avec l’exercice de la profession.
-Avez-vous des messages particuliers qui vous tiennent à cœur après ces états généraux ?
M.K.C : Les messages particuliers qui me tiennent à cœur sont l’appui permanent du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ainsi que de ses services centraux et assimilés. Notre souhait est aussi que notre avis soit recueilli chaque fois que cela s’avère nécessaire et qu’on continue à nous faire confiance dans la famille judicaire et dans le pays. Notre expérience, notre expertise et notre professionnalisme ne feront jamais défaut dans l’accomplissement de nos missions d’expertise judiciaire.