L’Observatoire du développement humain durable et de la lutte contre la pauvreté (ODHD-LCP), a procédé ce 17 septembre 2024, au lancement du Rapport 2024 du développement humain durable. La cérémonie qui a été présidée par Dr. Abdoulaye Guindo, secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, représentant Mme le ministre, s’est tenue dans un hôtel de la place.
Le présent rapport est le fruit d’un travail ardent, inclusif et participatif mené par des experts qui ont été choisis suivant leurs compétences, expertise et connaissance du contexte. Le but est d’évaluer l’impact de la hausse des prix sur les ménages en termes de diminution du pouvoir d’achat et de détérioration de conditions de vie, suite à la crise multidimensionnelle que le pays subit depuis 2012, en lien avec la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le développement humain durable.
Le directeur-pays du Pnud, Maleye Diop, a évoqué le contexte de l’élaboration de ce rapport et l’engagement constant de sa structure à accompagner l’ODHD-LCP. Quant au représentant du ministre de la Santé et du Développement social, il a remercié le bureau-pays du Pnud au Mali, pour la dissémination dudit rapport au Mali.
Il a fait la genèse du développement humain durable dans le monde dont la notion est apparue pour la première fois en 1987 dans le rapport de Brundtland de l’ONU. Selon lui, ce rapport, conçu pour répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs, la notion de développement durable ou soutenable est née de la prise de conscience dès 1970, de l’intégration de la notion de contraintes environnementales et sociales à l’économie.
L’assistance a eu droit à deux exposés. Le premier portant sur la situation du développement humain durable dans le monde et au Mali, a été fait par l’économiste principal du Pnud au Mali. Il a affirmé que cette situation a conduit à une impasse marquée par une perte permanente en développement humain qui a chuté entre 2020 et 2021, à cause de la crise de la Covid-19.
A l’entendre, après cette crise, tous les indicateurs ont retrouvé leur vitesse de croisière d’avant Covid, malheureusement marqués par un écart entre les pays développés et ceux en voie de développement, entrainant une polarisation du monde accentuée par l’insécurité, avec un très lourd bilan humain en termes de morts, de personnes déplacées internes et de réfugiés trans pays.
Comme solution, il a suggéré d’agir sur les capacités humaines à travers une autodétermination des populations, qui doivent se sentir entendues et donc aller vers des institutions centrées sur l’humain et tournées vers l’avenir, d’une part et de l’autre, une répartition du pouvoir et des responsabilités.
Le deuxième exposé a porté sur une présentation succincte du rapport, faite par le directeur général adjoint par intérim de l’ODHD-LCP. Intitulé : “Sortir de l’impasse : re-imaginer la coopération dans un monde polarisé”, le Rapport contenant 325 pages, a décrit avec exhaustivité la situation du développement humain durable dans le monde et au Mali.
Les principes du développement humain sont fondés sur une vie longue et saine, l’accès aux connaissances et la capacité de les utiliser et son indice permet de mesurer la qualité de vie moyenne de la population d’un pays dont la Valeur est comprise entre 0 à 1. Le développement humain a quatre niveaux : très élevé, élevé, moyen et faible. Le Mali est classé dans le 4e niveau à la 188e place sur 197, avec un IDH de 0,421.
Selon le conférencier, l’espérance de vie au Mali qui était de 48,2 ans en 1990 a été portée à 59,4 ans en 2022. Elle est de 58 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes. “Cet affaissement du développement humain est en grande partie consécutive au dérèglement climatique pour la résolution duquel, 69 % de la population mondiale est disposée à apporter une contribution”, a-t-il justifié
La journée a été marquée par la remise officielle des exemplaires du rapport par le représentant du Pnud au secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, qui a assuré que le contenu du rapport sera exploité à bon escient.
A en croire les acteurs, le rapport va aider à la réflexion pour une actualisation de l’accompagnement des partenaires pour le Mali.