Le spectre de la dette élevée qui accable les pays pauvres nécessite une remise à zéro urgente, afin d'éviter de multiples crises, ont afirmé jeudi des dirigeants africains lors du lancement d'une initiative visant à atténuer leurs dificultés d'emprunt.
Signé en marge d'une réunion des ministres des Finances du G20 au Cap, le projet préconise une refonte du système mondial de prêts afin de débloquer un allègement de la dette et des conditions d'emprunt favorables pour les pays africains.
Connu sous le nom d'Initiative des dirigeants africains pour l'allégement de la dette (Aldri), il sera dirigé par une équipe de sept membres, dont cinq anciens présidents, un vice-président et un premier ministre.
"Plus de la moitié de la population africaine vit dans des pays qui consacrent plus d'argent au paiement des intérêts qu'à l'éducation, à la santé ou au climat", a illustré l'ancienne présidente de l'île Maurice, Ameenah Gurib-Fakim.
"La plupart des pays africains auront besoin d'un allègement significatif de la dette pour débloquer les financements nécessaires aux Objectifs de développement durable 2030 des Nations unies et aux objectifs de l'Accord de Paris", a-t-elle ajouté.
L'Afrique du Sud, qui assure la présidence tournante du G20 cette année, veut aider les économies en développement à faire face au remboursement de leur dette.
C'est la première fois que le G20 se tient en Afrique, mais les discussions ont été dominées par l'érosion du multilatéralisme et l'absence de hauts responsables américains.
La présidence ofre "une occasion unique de mener la charge sur l'allègement de la dette", a déclaré l'ancien vice-président du Nigeria, Yemi Osinbajo.
Selon l'Aldri, les pays à revenu faible et intermédiaire ont dépensé un montant stupéfiant de 1.400 milliards de dollars au service de la dette, dont 406 milliards en paiement d’intérêts.
Les coûts croissants de la dette grugent les fonds qui pourraient être utilisés pour mieux lutter contre la pauvreté, faire face aux catastrophes climatiques et à d'autres défis, ont déclaré les chefs d'État et de gouvernement.
Selon le FMI, le taux d'endettement moyen des pays subsahariens avait atteint un niveau record de près de 60% du produit intérieur brut fin 2022.
L'an dernier, la Zambie a signé un accord sur la dette avec ses bailleurs de fonds étrangers, ce qui a permis d'alléger le fardeau financier de la première nation africaine à se retrouver en défaut de paiement après la pandémie de Covid.