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Crise au Mali : L’ONU accorde la priorité à la solution politique
Publié le samedi 21 juillet 2012   |  Liberte-algerie.com


Saïd
© Autre presse par DR
Saïd Djinnit, le représentant spécial de l`ONU pour l’Afrique de l’Ouest


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L’intervention militaire souhaitée initialement par la Cédéao avec le soutien de certains pays voisins du Mali n’est pas évacuée complètement même si le Conseil de sécurité l’a repoussée à trois reprises.

Les Nations unies viennent de repousser l’éventualité d’une intervention militaire au Mali. Sans l’exclure totalement. Cela a été confirmé par le représentant du secrétaire général de l’ONU dans une conférence de presse à Genève où il a déclaré cependant accorder la priorité au dialogue. Le dialogue est une priorité qui doit passer, selon M. Saïd Djinnit, par la mise en place d’un gouvernement représentatif.

Le gouvernement intérimaire a lancé, la semaine dernière, un appel pour la mise en place d’une commission représentative afin d’amorcer le dialogue entre tous les Maliens. Le Chef du gouvernement avait donné les contours de ce dialogue qui doit inclure sans exclusive les représentants de tous les Maliens, partis politiques, société civile, notabilités… un appel intervenu avant son déplacement au Burkina Faso afin d’exposer son initiative et prendre connaissance de la feuille de route élaborée par la Cédéao qui s’est éloignée de l’option militaire.

Le représentant de l’Onu a rappelé, par ailleurs, la menace qui pèse sur l’intégrité territoriale de ce pays en raison des velléités séparatistes de certains groupes (MNLA) ainsi que les activités des groupes terroristes. Cette situation s’est exacerbée avec l’entrée en quantité des armes de Libye. D’où la nécessité, d’après lui, de mettre en place ce gouvernement représentatif avec des institutions qui agiront pour trouver une solution. Solution qui doit aboutir à l’organisation d’élections présidentielles ainsi que le recouvrement de l’intégrité territoriale laquelle est soutenue par la Cédéao, l’UA et l’ONU.

Cela dit, l’intervention militaire souhaitée initialement par la Cédéao avec le soutien de certains pays voisins du Mali n’est pas évacuée complètement même si le Conseil de sécurité l’a repoussée à trois reprises. L’organisation ouest-africaine avait menacé la junte à l’origine du coup d’État de mars 2012 ainsi que les séparatistes du MNLA et les autres groupes terroristes de représailles et annoncé pouvoir mobiliser plus de 3 000 soldats pour mener une offensive afin de rétablir l’ordre constitutionnel et chasser les intrus et libérer le nord du pays.

Pratiquement, la Cédéao n’a ni les moyens ni la stratégie pour le déploiement de sa force militaire. Après le recul du Sénégal, le président Macky Sall avait répondu par la négative à l’appel de la Cédéao alors que le Nigeria, premier fournisseur en hommes pour cette force, souffre de deux handicaps majeurs. Les critiques sévères sur le comportement de ses soldats opérant dans les contingents de l’UA et la situation interne du pays ne permettent pas la mobilisation d’autres éléments.

En effet, le nombre d’attentats commis par la secte intégriste Boko Haram, le groupe terroriste nigérian, a sensiblement augmenté cette année obligeant les autorités à prendre des mesures supplémentaires pour y faire face.
Raison pour laquelle l’ONU a demandé dans le sillage de son rejet de résolution réclamée par la Cédéao avec le soutien de puissances occidentales, notamment la France, “des précisions supplémentaires sur les objectifs et conditions d’une éventuelle opération armée”.
Tout plaide alors pour la solution politique, comme soutenu par l’Algérie avec les pays du champ ainsi que l’Union africaine dont la résolution du Sommet des chefs d’État a largement appuyée. Il reste cependant à Bamako d’agir dans le sens envisagé et d’entamer le dialogue avec “toutes les parties maliennes” pour sortir de cette crise qui menace de déborder sur les pays voisins.

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