« Le rêve est la satisfaction d’un désir », nous enseigne Sigmund Freud. Ou encore Jules renard qui, dans son journal, disait ceci « rêvez de grandes choses, cela vous permettrait d’en faire au moins de toutes petites ». Autrement dit, plus qu’un rêve, cet édito se veut l’expression de ma volonté et surtout d’un désir ardent partagé par tous les fils du Mali.
A l’heure où notre pays est toujours à la recherche de son repère, je me suis permis de faire un rêve. J’ai vu que le Mali va sortir des secousses sismiques, pour se remettre en marche. Cette nation, divisée, humiliée, épeurée, dévalorisée, apeurée, désorganisée, déchirée…depuis quelque temps, va se relever. Qu’est ce qui fonde cet espoir, au moment même où nombreux sont ceux là qui ne fondent plus d’espoirs sur le sort de notre nation ?
Dans mon rêve, j’ai vu défiler les images du gouvernement, des autorités en charge de la transition, des partis politiques, de toutes les forces vives de la nation, des hommes, des femmes, des jeunes et autres partenaires impliqués dans la gestion de la crise actuelle porter haut, et dans l’unité, le Flambeau de la nation malienne sur la scène mondiale. Quelle fierté de savoir, qu’en dépit du mélodrame lugubre servi par les politiques et la conjoncture socio-économique durant les 20 dernières années, les maliens ont fait fi des clivages, pour hisser très haut notre pays sur les mâts les plus prestigieux des nations démocratiques. Dans mon rêve, j’ai pu voir le processus de transition aboutir aux résultats escomptés. Dans mon rêve, j’ai été agréablement surpris de voir une société plus organisée et structurée avec la mise en place de ce nouveau gouvernement d’union nationale. Une nation dans laquelle, la situation politique et institutionnelle du Sud n’était plus considérée comme un obstacle mais bien au contraire une chance pour la libération du Nord. Dans ce même rêve, se sont égrenées, comme un écheveau qui s’évide, les performances des structures et personnes chargées de la négociation avec les mouvements armés du Nord et qui, j’ose espérer, ont aboutit à une résolution pacifique de la crise sécuritaire. Quelle fierté j’ai ressentie en revoyant l’armée malienne monter au créneau sur le front et rapporter à la patrie sa dignité. Quelle joie j’ai éprouvé en voyant les populations du Nord retrouver leur sourire et leur liberté. Dans mon rêve, j’ai vu les maliens assis autour d’une table et discutant paisiblement, dans la sincérité et le patriotisme, de leurs problèmes. Dans mon rêve, j’ai entendu des pas de danse qui résonnaient dans les quatre coins du Nord. Dans mon rêve, j’ai croisé des enfants du Nord qui revenaient de l’école sans la pression et en toute quiétude. Dans mon rêve, j’ai vu des femmes qui s’habillaient en toute conscience sans avoir peur de fouler le seuil de leurs portes sans subir le fanatisme d’islamistes venus de nulle part. Dans mon rêve, j’ai vu les islamistes prendre la tangente et s’envoler dans les nuages comme des feuilles. Dans mon rêve, j’ai entendu des fanatiques du MNLA reconnaitre et dire que le Mali était un et indivisible et que l’Azawad n’est qu’une utopie qui ne mérite aucune réflexion. Quelle fierté ai-je éprouvée, en revoyant mon pays retrouver ses lettres de noblesse. Que j’étais heureux, de voir Tombouctou retrouver sa lumière et ses valeurs cartésiennes…
Bref, dans mon rêve, j’ai vu la mise en place du gouvernement d’union nationale et les autres mesures entreprises récemment par le président Dioncounda sous l’impulsion de tous les organes et structures de la transition, combler nos attentes en insufflant une nouvelle dynamique au processus de reconquête du Nord, donnant une chance aux maliens du Sud, du Nord, de l’Est, de l’Ouest et du Centre de se retrouver et essuyant du coup les larmes de milliers de femmes, de jeunes et d’enfants du Nord de notre pays désespérés et abandonnés à leur triste sort. Dans ce rêve, tous les maliens sont mobilisés derrière le gouvernement et tous les acteurs ne voient qu’un seul intérêt : celui de la nation malienne.
Tout ça n’était qu’un rêve certes, mais dont la réalisation n’est pas impossible. Si et seulement si les politiques et toutes les forces vives de la nation pouvaient s’en imprégner pour épargner à la nation malienne l’image d’un pays crucifié, sacrifié sur l’autel des intérêts égoïstes et macabres. Les récentes initiatives entreprises de part et d’autre, quoi que l’on dise ou pense, ont eu des aspects positifs et annoncent un avenir radieux. Ces acquis doivent être impérativement sauvegardés au profit de cette nouvelle réalité, au risque de ne plonger définitivement les populations du Nord dans le désespoir. L’espoir d’un Mali meilleur, je le porte. Cet espoir, pour le Mali, doit être porté par tous les maliens. Qu’Allah réconcilie les cœurs des maliens et sauve le Mali !!!